Famille de Mévouillon

Famille de Mévouillon

Armes de la famille.

Blasonnement De gueules chapé d'hermine.[1]
Devise Espoir de mieux[2].
Période XIe siècle-XIVe siècle
Pays ou province d’origine Dauphiné
Titres obtenus Barons du Dauphiné
Vicomtes de Gap
Demeures Château de Mévouillon
Château Giraud
Fonctions militaires Milites castri
Chatelain delphinal de Montalquier
Bailli de Gap
Fonctions ecclésiastiques Archevêque-Prince d'Embrun
Évêque de Gap
Évêque de Vaison
Évêque de Sisteron
Abbé de Saint-Florent d'Orange

La famille de Mévouillon, que l'on trouve également sous les formes Mevouillon ou encore Meuillon, est un lignage féodal de Provence (actuel département de la Drôme), qui a contrôlé une partie des Baronnies, en Dauphiné.

Histoire

Origines

L'archéologue médiéviste Marie-Pierre Estienne (2004, 2008) indique que les Mévouillon-Mison relèvent d'un groupe familial apparu au cours du XIe siècle[3],[4]. Le plus ancien document dans lequel le patronyme Mévouillon est mentionné date de 1057, selon le Cartulaire Saint-Victor de Marseille (no 184)[5],[6]. Sa forme varie dans la documentation médiévale du siècle avec de Medillone, de Methulensis et de Mettulionis[5],[6].

L'étude des castra entre les mains de ce lignage démontre une première implantation à l’extrémité orientale des Baronnies[3],[4]. Estienne (2008) souligne ainsi l'emprise des premiers degrés de la famille sur les sièges épiscopaux de Gap, Vaison et Sisteron, au début du XIe siècle[7].

Le premier membre mentionné dans l'acte no 184 du Cartulaire Saint-Victor est Laugier de Medillone, frère de Ripert I[5],[6]. On le retrouve comme témoin dans une donation de 1087 par l'évêque de Gap, Féraud, où il prend ce même patronyme (Cartulaire de l’abbaye de Cluny no 3620)[5],[6]. Tous deux, ainsi que Raimbaud et Hugues, sont les fils de Percipia, selon un acte du Cartulaire de Saint-Victor de Marseille (CSV no 730)[8]. Le nom de son époux n'est pas connu et fait l'objet de débats[9].

Raymond de Mévouillon participe, à Arles, au couronnement de Frédéric Ier le [10]. Quelques jours plus tard l'empereur publie le , à Valence, un diplôme par lequel « voulant récompenser les mérites envers l'empire de Raymond de Mévouillon (Medullione), il lui confirme tout ce qu'il possède en fief ou en alleu, sous réserve de fidélité à la couronne, et ne permettra à personne de l'en dépouiller »[11]. Cet acte, ainsi que celui de 1166, permettent à ce seigneur d'affirmer son indépendance dans les Baronnies, « favorisée par l’éloignement du pôle central des pouvoirs » (Estienne, 2008)[12].

En 1317, Raymond de Mévouillon fait don de sa baronnie au Dauphin. La baronnie de Montauban fut acquise par le Dauphin Humbert I.

En 1334, Mabille Adhémar, épouse de Raymond de Mévouillon, fait de sa sœur Éléonore son héritière. Cette Éléonore fut mariée à Pierre des Barres puis à Pierre de La Chaux. Ce dernier fut obligé par Mabille à prendre pour nom celui de Mévouillon[13]. Ainsi apparait la seconde Maison de Mévouillon, qui elle-même s'éteignit dans celle des Bon. Pierre Bon, racheta au Dauphin la baronnie de Mévouillon en 1558.

Baronnies de Mévouillon et de Montauban

Les Mévouillon prêtèrent hommages au Dauphin en 1293, mais s'en étaient déjà reconnu vassal en 1203. Ils avaient établi leur capitale administrative aux Buis, pour la seigneurie de Mévouillon et à Nyons pour celle de Montauban[14]. Ils achetèrent le territoire de la commune de Roynac au XIVe siècle.

La baronnie de Mévouillon comprenait 35 terres et était délimitée au sud par le Ventoux, le plateau d’Albion et la montagne de Lure, à l’ouest par la plaine du Rhône, à l’est par le Buëch et au nord approximativement par le Diois[15]

Branches

Gustave de Rivoire de La Bâtie (1867) soulignait que « tant de familles ont été substituées à ce nom, qu'il est assez difficile de se reconnaître dans la généalogie de ceux qui l'ont porté. »[16]. Ainsi une branche de la famille de Grolée, les marquis de Bressieux portent le nom Mévouillon, à la suite du mariage de Béatrice de Mévouillon avec Jean de Grolée en 1450. L'historien Joseph Roman (1888) indique, dans une notice consacrée au sénéchal de Beaucaire (1425), Guillaume de Mévouillon ou Meuillon, que le nom est passé aux Grolée à la suite de l'héritage des biens du sénéchal, probablement sans postérité, mais que ce dernier ne relevait pas de la famille des barons de Mévouillon, mais qu'il était issu d'une famille de la Chaup qui avait repris (vers 1290) le nom d'une branche de l'ancienne famille baronnale[17].

Une autre branche s'éteignit dans la famille de Calme au XIIIe siècle, qui à son tour s'éteignit dans celle de Grolée. Une autre de ses branches était baron de Montauban[18].

Titres et fiefs

Filiation

Premiers degrés

La filiation de ces premiers degrés repose sur des hypothèses, dont « la plus récente et la plus convaincante » (Magnani, 1999) serait celle de Jean-Pierre Poly (1991), reprise en partie par Etienne (2004, 2008)[19]. Les dates correspondent aux mentions dans la documentation.

Filiation attestée

Filiation des Mévouillon débutant avec Laugier II et probablement Percipia (voir ci-dessus)[19],[21].

  • (?) Laugier II, ∞ (?) Percipia.
    • Laugier de Medillone (1060).
    • Ripert Methulensis (1082), évêque de Gap (1053-1061), ∞ Beatrix/Béatrice.
    • Hugues Metullionis (1060).
    • Raimbaud (1060).

Personnalités

Armes

Image Armoiries
Mévouillon (selon Roman) :
  • De gueules chapé d'hermine.[1]
Mévouillon (selon Rivoire) :
  • De gueules, chaussé d'hermines.[22]
Mévouillon (selon Artefeuil) :
  • D'hermine, chapé de gueules.[23]
Mévouillon (selon Allard) :
  • D'argent moucheté de sable au chef d'or chapé de gueules.[24]

Alliances

Les principales alliances des Mévouillon et leurs branches sont : Montdragon, Baux-Orange, Sabran, Castellane, Montauban, Agoult, Simiane, Arthaud, Ahémar, Alleman, de Ponteves, Focalquier, Faye, Montpellier, Mison, Taulign, Grimaldi, Monteynard, de Blacas, d'Urgell, de Valavoire, de Narbonne, Rame, de Vaison, d'Aix, de Genève, de Villemur.

Demeures

  • Château de Mévouillon[25],[14] : des fouilles archéologiques ont pu révéler la trace de la chapelle castrale. Ne subsiste que l'ayguier, la forteresse ayant été rasée au XVIIe siècle[réf. nécessaire].
  • Château de Cornillon-sur-Oule.
  • Château Giraud.

Galerie

Notes et références

  1. Joseph Roman, Sigillographie de diocèse de Gap, , p. 143.
  2. La Drôme insolite, Pierre Palengat, 1999[réf. incomplète]
  3. Estienne 2004, p. 100.
  4. Estienne 2008, p. 55.
  5. Estienne 2004, p. 34.
  6. Estienne 2008, p. 23.
  7. Estienne 2008, Introduction, p. 13-20.
  8. Estienne 2008, p. 22.
  9. Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, p. 82-83.
  10. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 : Tome 1, Fascicule 3, Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 779, acte 4692.
  11. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 : Tome 1, Fascicule 3, Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 781, acte 4692.
  12. Estienne 2008, note, p. 50.
  13. Rivoire de La Bâtie 1867, p. 409.
  14. Victor Cassien, Debelle, Album du Dauphiné, ou Recueil de dessins représentant les sites les plus pittoresques... du Dauphiné, vol.??, 1837, p.???[réf. incomplète]
  15. La baronnie des Mévouillon
  16. Rivoire de La Bâtie 1867, p. 408.
  17. Joseph Roman, Montres et revues des capitaines dauphinois : documents dauphinois, Grenoble, Allier, , 93 p. (lire en ligne), p. 21.
  18. Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la basse vallée du Rhône, 1124-1312, 2005, p.???
  19. Estienne 2008, Fig. 38 - Lignage des Orange-Mévouillon (Xe – XIIIe siècles), p. 51-52.
  20. Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome premier : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron, Montbéliard, 1899-1920 (lire en ligne), p. 465-466
  21. Jean Grosdidier de Maton, Armorial Haut-Alpin : Subdélégations de Gap, d'Embrun et de Briançon, vallées cédées, mandements hauts-alpins des Baronnies, du Beaumont, de l'Oisans et de la Provence, Versailles, Mémoire et Documents, , 681 p., p. 458
  22. Rivoire de La Bâtie 1867, p. 410.
  23. D'Artefeuil, Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence, vol. 4, (lire en ligne), p. 102.
  24. Guy Allard, Dictionnaire historique, chronologique, géographique, généalogique, héraldique, juridique, politique et botanographique du Dauphiné : tome deuxième L - Z, vol. 2, Grenoble, XII p.-798 (lire en ligne), p. 132.
  25. Détruit sur ordre de Louis XIV en 1684[réf. nécessaire]

Voir aussi

Bibliographie

  • Michèle Bois et Chrystelle Burgard, Fortifications et châteaux de la Drôme, Créaphis, , 192 p. (ISBN 978-2-91361-043-9, lire en ligne).
  • Marie-Pierre Estienne, Châteaux médiévaux dans les Baronnies, Alpara, coll. « DARA - Document d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne », , 164 p. (ISBN 978-2-91612-502-2, lire en ligne). Châteaux médiévaux dans les Baronnies sur Google Livres.
  • Marie-Pierre Estienne, Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe – XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 287 p. (ISBN 978-2-82182-761-5, lire en ligne). ([PDF] lire en ligne).
  • Marie-Pierre Estienne, Les réseaux castraux et l'évolution de l'architecture castrale dans les Baronnies de Mevouillon et de Montauban de la fin du Xe siècle à 1317 (thèse de doctorat en Art et archéologie), (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
  • Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné : contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Imprimerie Louis Perrin, coll. « DARA - Document d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne », , 821 p. (lire en ligne), p. 408-410.

Articles connexes

Liens externes

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