Le est un art divinatoire pratiqué traditionnellement par les populations du golfe du Bénin, notamment par les Yorubas du Nigeria, du Bénin, les Fons du Bénin ainsi qu'au Togo. C'est autant une science (géomancie) qu'une divinité présidant au destin de l’homme sur son passé, son présent et son avenir en lui enseignant ses liens profonds avec la nature grâce aux contes allégoriques liés à chaque arcane. Clé du vodoun, il crée un langage qui permet aux hommes de communiquer avec Dieu, à travers les Orishas, les ancêtres et les défunts. Le guide et éclaire l’homme depuis sa conception jusqu'à sa mort et même au-delà.

Origines

Le (ou Ifa), cet art divinatoire de l’ancienne Égypte, est passé par le Nil[1] puis par l’Afrique de l'Ouest Yoruba à travers le Nigeria, puis dans la ville d'Ifé vers le xviie siècle pour atteindre le Bénin où il est adopté et adapté par les Fons. En effet, la cour royale d'Abomey (1685 et 1711) en quête d’une solution a adopté cet art grâce à un prêtre du d’origine yoruba, Djissa, (« vendeur de pluie »), premier prêtre du Fa dans l'ancien Danhomè, qui initie les hommes de confiance du roi à cette technique divinatoire[2],[3].

Les Fa Du ou métalangage du Fa

Le Fa Du, ou division du Fa, est un signe non linguistique, arbitraire et conventionnel, porteur d'une parole à la fois sacrée et littéraire. Il existe 16 Fa Du cardinaux (Mεnjib soit « double » en yoruba), et 240 signes dérivés. Chaque Fa Du est constitué de trois formes de langage que le prêtre narre au consultant : le Fa gbesisa, pouvant être interprété comme une maxime, une devise ou un noème) ; le Fa gleta, un récit mythique ; et le Fa han, une chanson ou poème chanté)[4].

Notes et références

  1. « Le Fa, une géomancie divinatoire », sur La Fleur Curieuse (consulté le )
  2. « Le fondamental », sur Musée Vodou (consulté le )
  3. Gabin Djimassé, La naissance du vodoun, Paris, (ISBN 978-2-919507-16-0), p. 23-25
  4. Mahougnon Kakpo, « Le fa comme vecteur de savoirs littéraires », dans Littératures, savoirs et enseignement, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Études africaines et créoles », , 165–175 p. (ISBN 979-10-300-0689-6, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Julien Alapini, Les noix sacrées : étude complète de Fa-Ahidégoun : génie de la sagesse et de la divination au Dahomey, Regain, Monte Carlo, 1950, 129 p.
  • Paulin J. Hountondji (dir.), Les savoirs endogènes : pistes pour une recherche, Codesria, Dakar ; Karthala, Paris, 1994, 345 p. (ISBN 2-86978-039-7)
  • Mahougnon Kakpo, Introduction à une poétique du Fâ, éditions du Flamboyant, Cotonou, 2006, 176 p. (ISBN 978-99919-59-00-9)
  • Mahougnon Kakpo, Les épouses de Fa : récits de la parole sacrée du Bénin, L'Harmattan, Paris, 2007, 98 p. (ISBN 978-2296043794)
  • Bernard Maupoil, La géomancie à l'ancienne Côte des Esclaves, Institut d'ethnologie, Paris, 1988 (3e éd.), 694 p. + pl. (ISBN 2-85265-012-6)
  • Désiré Médégnon "Le fa, ENTRE CROYANCES et SCIENCE Pour une épistémologie des savoirs africains", Langaa RPCIG Bamenda, Cameroon, 2017, 262 p. (ISBN 978-9956763351)
  • Mahougnon Kakpo, Le Fá expliqué aux profanes, éditions des Diasporas, Cotonou, 2021, 168 p. (ISBN 978-99982-0-996-1)

Articles connexes

Lien externe

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