Exsudoporus permagnificus

Bolet magnifique

Exsudoporus permagnificus, le Bolet magnifique, est une espèce rare de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Exsudoporus dans la famille des Boletaceae. Ses pores ont la particularité d'exsuder un liquide jaunâtre.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Exsudoporus permagnificus (Pöder) Vizzini, Simonini & Gelardi, 2014[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus permagnificus Pöder, 1981[1].

Synonymes

Exsudoporus permagnificus a pour synonymes[1] :

  • Boletus permagnificus Pöder, 1981
  • Suillellus permagnificus (Pöder) Blanco-Dios, 2015

Phylogénie

Décrite en 1981, cette espèce native de l'Europe méditerranéenne ainsi que de Chypre et d'Israel a tout d'abord été placée dans le genre Boletus. Cependant, à la suite d'études moléculaires définissant un nouveau cadre phylogénétique pour les Boletaceae, l'espèce a été finalement transférée en 2014 dans le nouveau genre Exsudoporus, dont elle est l'espèce type.

Étymologie

L'étymologie du genre Exsudoporus fait référence au fait que les pores des espèces de ce genre (porus) exsudent (exsudo) généralement des gouttelettes jaunâtres selon les conditions. L'épithète spécifique permagnificus fait quant à elle référence aux couleurs "magnifiques" rouges flamboyantes spectaculaires de ce bolet.

Description du sporophore

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de E. permagnificus sont les suivantes :

Son chapeau mesure jusqu'à 8 cm de diamètre. Il est viscidule, lisse ou presque feutré, de couleur rouge, rouge sang écarlate saturé à rouge vineux, puis terni de cuivré, de brun rouge ou d'ochracé terne, il est bleuissant au toucher[2].

L'hyménophore présente des petits pores rouge sanguin, plus oranges vers le bord, bleuissants à la pression. Pouvant parfois se décolorer en orange ou en jaunâtre[2]. Ils exsudent un liquide jaunâtre, du moins à l'état jeune[3].

Son stipe mesure jusqu'à 6 × 3 cm, de forme subradicant et orné d'un réseau vif dense sur fond jaune d'or, devenant bleu noir au toucher[2].

La chair est jaunâtre, marbrée, bleuissante à la coupe, d'intensité modérée. La saveur est douce à acide[3] et l'odeur est fruitée[2].

Réactions chimiques

Pas de réaction au réactif de Melzter[3].

Caractéristiques microscopiques

Ses spores mesurent 13 à 16 μm x 5.5 à 6.5 μm[3].

Galerie

Habitat et distribution

Il s'agit d'une espèce ectomycorhizienne, rare, méditerranéenne, venant dans les forêts et les maquis, surtout sous chênes[2], notamment les espèces méditerranéennes comme Q. alnifolia, Q. cerris, Q. petraea, Q. pubescens, Q. pyrenaica, Q. rotundifolia, Q. suber et Q. rubra, plus rarement sous châtaignier ou sous des cistes, sur sol faiblement à fortement acide, dans des zones chaudes xérothermiques, souvent en groupes ou cespiteux, rarement solitaire[4].

Elle a été jusqu'ici retrouvée en Bulgarie, Croatie, Chypre, France, Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Israel et Turquie[4].

Comestibilité

Le Bolet magnifique est toxique cru, mais comestible bien cuit. De par sa rareté et sa difficulté d'identification, il ne fait l'objet d'aucune consommation traditionnelle ou occasionnelle connue. Sa rareté devrait inciter à ne pas le rechercher à des fins de consommation. Il est à considérer comme sans intérêt alimentaire cuit, toxique cru [5].

Confusions possibles

Le Bolet magnifique pourrait être confondu avec les espèces suivantes :

Voir aussi

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 17 février 2024.
  2. « MycoDB : Fiche de Suillellus permagnificus », sur www.mycodb.fr (consulté le ).
  3. « E. permagnificus « boletales.com », sur boletales.com (consulté le ).
  4. (en) Michal Mikšík, Matteo Gelardi, Giampaolo Simonini, European Boletes Vol. 1, République Tchèque, FUNGI PRESS, , 700 p. (ISBN 9788011057022)
  5. (it) Nicola Sitta, Paolo Davoli, Marco Floriani, Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI » [PDF], sur regione.piemonte.it,
  • Portail de la mycologie