Evgueni Vodolazkine

Evgueni Vodolazkine
Evgueni Vodolazkine
lors du salon du livre de Paris, le 17 mars 2018
Nom de naissance Евгений Германович Водолазкин
Naissance
à Kiev, RSS d'Ukraine
Union soviétique
Activité principale
Historien
Philologue
Médiéviste
Écrivain
Critique littéraire
Romancier
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Russe

Œuvres principales

Soloviov et Larionov[1]
Les Quatre vies d’Arseni[2]
L'Aviateur[3]

Evgueni Germanovitch Vodolazkine (en russe : Евгений Германович Водолазкин), né le à Kiev, alors dans la République socialiste soviétique d'Ukraine, est un historien, philologue, médiéviste, écrivain et critique littéraire russe, spécialiste de la littérature russe ancienne, chercheur à l'Académie des sciences de Russie, qui vit aujourd'hui à Saint-Pétersbourg[4].

Biographie

Formation universitaire

Diplômé de la faculté de philologie de l'université d'État Taras-Chevtchenko de Kiev en 1986, Evgueni Vodolazkine entre la même année à l'école supérieure de l'Institut de littérature russe (Maison Pouchkine) de l'Académie des sciences de Russie, dans le département de la littérature russe ancienne, dirigé par l'académicien Dmitri Likhatchov. Pendant trois ans, il prépare une thèse sur la traduction de la Chronique byzantine de Georges le Moine, chronique universelle en quatre livres, racontant l'histoire du monde depuis la Création jusqu'en l'an 842, année de la mort de l'empereur Théophile, qu'il soutient en 1990, et depuis, il travaille dans cet institut.

Bon connaisseur du Moyen Âge russe, Evgueni Vodolazkine obtient une bourse pour se rendre en Allemagne, où il vit cinq ans, pour y effectuer des recherches à la Bayerische Staatsbibliothek afin d'approfondir sa connaissance du Moyen Âge européen.

Il soutient en 2000, une thèse pour obtenir un doctorat en philologie sur « L'histoire du monde dans la littérature de l'ancienne Russie sur le matériau du récit chronographique et palatin des XIe – XVe siècles. »

Ecrivain

Reconnu pour son travail scientifique, Evgueni Vodolazkine éprouve le besoin de sortir du type de connaissance purement rationnel qui est celui de la science, pour s'engager dans les chemins de la littérature, car « l'homme est un être non seulement rationnel, mais aussi émotionnel. Pour l'étudier, de mon point de vue, il n'y a que la littérature[5] ». Il publie en 2009 un premier roman, Soloviov et Larionov (Соловьёв и Ларионов) qui lui vaut une reconnaissance immédiate[1],[6].

Depuis, il parvient à combiner un travail scientifique sérieux et un travail littéraire qui ne l'est pas moins. Son roman Les Quatre vies d’Arseni[4],[2] (en russe Лавр) publié en 2012, qui entraîne le lecteur dans la Russie du Moyen Âge, est récompensé en 2013 par le prestigieux prix Bolchaïa Kniga. Son roman L'Aviateur (Авиатор) publié en 2016, relate l'histoire d'un homme cryogénisé à l’époque de Staline durant 70 ans qui se réveille dans une clinique à Saint-Pétersbourg sous le régime de Poutine et tente de se réapproprier son passé[7]. Il évoque également les îles Solovki, terre d'exil et de déportation pour les opposants aux régimes autocratiques qui se sont succédé en Russie à partir du XVIe siècle, devenues après la Révolution un camp de concentration à destination des opposants et des « contre-révolutionnaires », et un véritable laboratoire d'expérimentation scientifique clandestin de ce qui deviendra le goulag[3]. Il est récompensé par l'attribution du prix Clio, qui lui est remis au cours d'une cérémonie au musée central d'État de l'histoire russe contemporaine à Moscou.

En 2015, il écrit un texte original spécialement pour le concours international Dictée totale (Totalny dictant), manifestation culturelle née au début des années 2000, ayant pour but de promouvoir la langue et la culture russes, qui se déroule simultanément dans près de 550 villes du monde entier, dans une cinquantaine de pays différents.

En juin 2017, il est fait docteur honoris causa de l'université de Bucarest.

Depuis 2017, il est chroniqueur pour le quotidien Izvestia.

En 2020, il publie Histoire de l’Ile traduit en français en 2024, relatant une île imaginaire, ne figurant sur aucune carte géographique décrivant une guerre entre la l'Europe de l'Ouest et plus spécifiquement la France avec la Russie sous forme de chroniques médiévales inspiré de l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours. Son roman vise à mener une réflexion sur l’histoire contemporaine pouvant faire l'objet de manipulations, l'Etat et la politique.[8].

En 2022, son roman Tchaguine (Чагин) développe le concept de la dualité, qu'on trouve également chez Vladimir Nabokov[9].

Le il remporte pour la seconde fois le Prix Bolchaïa Kniga pour Tchaguine, lors d'une cérémonie à la Maison Pachkov au cours de laquelle sont annoncés les noms des lauréats de la dix-huitième saison du prix littéraire national.

Œuvres

  • 2009 : Soloviov i Larionov (en russe Соловьёв и Ларионов), roman, Nowoje Literaturnoje Obosrenije, Moscou (ISBN 978-5-86793-707-2)
  • 2012 : Les Quatre vies d’Arseni ( en russe, Лавр), roman, 440 pages, AST, Moscou (prix Bolchaïa Kniga) - (ISBN 978-5-17078-790-6)
  • 2016 : L'Aviateur (en russe Авиатор), roman, 410 pages, AST, Moscou (Prix Clio) - (ISBN 978-5-17096-655-4)
  • 2017 : Maison et île, ou l'instrument du langage (Дом и остров, или Инструмент языка, Dom i ostrov, ili Instrument iazyka), 367 pages, AST, Moscou - (ISBN 978-5-17089-670-7)
  • 2019 : Brisbane (en russe Брисбен), 410 pages, AST, Moscou - (ISBN 978-5-17111-100-7)
  • 2022 : Tchaguine (Чагин), 378 pages, AST, Moscou - (ISBN 978-5-17151-236-1)

Traductions en français

Récompenses et distinctions

  • 2013  : Prix Bolchaïa Kniga, pour Les Quatre vies d’Arseni (Лавр)
  • 2018 : Prix Clio, pour L'Aviateur (Авиатор)
  • 2019 : Prix Soljenitsyne, « Pour la combinaison organique des traditions profondes de la prose spirituelle et psychologique russe avec une haute culture philologique ; pour un style d'écriture inspiré. »
  • 2023  : Prix Bolchaïa Kniga, pour Tchaguine (Чагин)[10]

Notes et références

  1. Marie Lucas, « Soloviov et Larionov d'Evgueni Vodolazkine », sur Études,
  2. Veronika Dorman, « De l’autre côté de la mémoire : Evgueni Vodolazkine redonne ses souvenirs à un homme cryogénisé à l’époque du Goulag », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. Elena Balzamo, « Congelé sous Staline, décongelé sous Poutine : c’est « L’Aviateur », d’Evgueni Vodolazkine », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Georges Nivat, « La langue enluminée d’Evguéni Vodolazkine », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  5. (ru) Evgueni Vodolazkine : Evgueni Vodolazkine : Qu'est-ce qu'un texte pour moi, pour quelqu'un - espoir (Евгений Водолазкин: « Какой текст для меня, для кого-то - надеюсь »), entretien, Harvard Business Review Russie, 26 avril 2013
  6. (en) Justin Warshaw, « Me and the General could become close friends : Vodolazkin brings detective fiction face to face with mortality », sur Times Literary Supplement,
  7. « Congelé sous Staline, décongelé sous Poutine : c’est « L’Aviateur », d’Evgueni Vodolazkine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Vodolazkine parle de son "Histoire de l'Île" », sur Editions des Syrtes (consulté le )
  9. (en) Elena G. Belousova, « The doppelganger aspect in the novel Chagin by Eugene Vodolazkin », sur ResearchGate,
  10. (ru) « Лауреатом премии "Большая книга" в 2023 году стал Евгений Водолазкин за роман "Чагин" », sur Tass,‎

Liens externes

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