Ève Szeftel
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Ève Szeftel, née le , est une journaliste française, qui a notamment travaillé pour l'Agence France Presse et pour le quotidien Libération. Elle est directrice de la rédaction de Marianne depuis 2025.
Biographie
Naissance et études
Née lé 8 janvier 1979, Ève Szeftel est diplômée de Sciences Po Paris et d'une licence de lettres modernes[1].
Carrière
Début à l'AFP
En 2001, Eve Szeftel débute à l’Agence France‑Presse (AFP) où elle passe 20 ans, couvrant notamment les attentats du 11 septembre depuis New York. Elle rejoint ensuite le bureau économique de l’agence à Paris avant de passer en 2014 au bureau de Bobigny (93), où elle couvre la vie de la banlieue nord-est parisienne pendant plusieurs années [1]
Elle rejoint le service économique de l'AFP, à une date non précisée (on retrouve sa signature sur cette thématique dès 2006[2],[3],[4],[5]).
Journaliste chez Libération
En 2021, Ève Szeftel est recrutée à Libération à l'initiative de Denis Olivennes[6], Cette affirmation est controversée[réf. nécessaire]. président de SAS Presse Indépendante qui possède l'hebdomadaire et dont plusieurs médias la décrive comme une proche[6],[7],[8]. Au service société, elle traite des sujets liés aux banlieues et à l'urbanisme[9].
Elle conteste les investigations du service CheckNews du journal qui enquêtait sur les fausses informations liées aux massacres du 7-Octobre (notamment celles des 40 bébés décapités), alléguant que « sur certains sujets, il faut attendre, tout simplement »[6].[réf. nécessaire].
Elle s'oppose à une Une de Libération en février 2024 ayant pour titre « Gaza : 30 000 morts » en justifiant que l'« on pouvait parler de Gaza sans forcément mettre un chiffre qui, n'étant pas vérifié, pose un problème déontologique, puisque sert la propagande du Hamas »[6],[10].
Directrice de rédaction chez Marianne
En janvier 2025, elle quitte Libération pour devenir directrice de la rédaction de Marianne. Cette nomination est décidée par un de ses proches Denis Olivennes[11],[12], qui est la fois président de la SAS Presse Indépendante, qui possède le premier titre[13],[14], et président du conseil de surveillance de la holding Czech Media Invest, qui possède le second[15]. Cette promotion provoque des tensions au sein du magazine. Des journalistes ont évoqué en juin 2025 vouloir déposer une motion de défiance à la suite de l'impossibilité d'évoquer la guerre à Gaza en conférence de rédaction et après une couverture jugée trop partisane envers la candidature de Nicolas Mayer-Rossignol lors du congrès de 2025 du Parti socialiste[8].[réf. nécessaire].
Dans son mail de départ envoyé à la rédaction du journal Libération que le média Arrêt sur images a pu consulter, elle entend poursuivre à Marianne une « ligne républicaine et sociale, universaliste et laïque, aussi intraitable avec l'antisémitisme qu'avec le racisme » et soutient un « un retour aux fondamentaux de Marianne, à Jean-François Kahn »[6].
Dans son premier édito en tant que cheffe de rédaction, elle affirme que le magazine occupera désormais « une place centrale, entre l'empire du mal, qui penche vers l'extrême-droite, et l'empire du bien, qui incline vers l'extrême-gauche »[6]. Elle entend faire de Marianne un média critique envers La France insoumise, les « lobbys militants » et les « wokes »[6].
Collaborations extérieures
Elle collabore comme rédactrice sur le site de l'Ina en 2003[source insuffisante].
En 2005, elle cosigne avec Barbara Lefebvre l'ouvrage « Élèves sous influence » aux éditions Louis Audibert[8],[16], accusant l'école de « fabriquer des élèves profondément antiaméricains ». Elles dénoncent notamment le traitement dans les manuels scolaires des attentats du 11 septembre 2001 qui, selon elles, s'alignerait sur les « prétextes politiques avancés par Ben Laden »[17]. Dans une critique de l'ouvrage, Le Monde estime cependant que « la charge est tellement forte qu'on ne peut s'empêcher d'éprouver un malaise à la lecture de l'ouvrage »[17].
En 2006 et 2007[8], elle collabore sous son nom de femme mariée – Szeftel – à la revue d'opinion néoconservatrice Le Meilleur des mondes[18], formée autour du Cercle de l'Oratoire.
Elle anime pendant environ dix années sur RCJ (Radio de la communauté juive) l'émission Mémoires Vives, de la Fondation pour la mémoire de la Shoah[9].
Positionnements
Elle se réclame de la gauche universaliste[19]. Elle se montre critique vis-à-vis de la ligne défendue par Olivier Faure et dénonce l'alliance du Parti socialiste avec La France insoumise au sein du Nouveau Front populaire[8].
Après les attentats du 7 octobre 2023 en Israël, elle se définit comme « sioniste et propalestinienne », militant pour la solution à deux États au conflit israélo-palestinien[20]
Une enquête menée par Blast a néanmoins dévoilé qu'elle refuse, en tant que directrice de Marianne, toute évocation dans les pages du journal du mot « génocide » pour décrire les massacres commis par Israël à Gaza et a rejeté la publication d'un article proposant de débattre sur l'emploi de ce terme ; alléguant au rédacteur en chef adjoint du service international qu'« «Israël est une démocratie et [qu'il] n'y a pas de génocide à Gaza ». Elle conteste ces accusations, affirmant qu'un « entretien croisé entre deux juristes spécialistes de la question, prévu de longue date, sortira d’ailleurs très bientôt »[8]. En mars 2024, elle déclare néanmoins sur X que le « droit légitime d'Israël à se défendre ne peut pas se transformer en pulsion incontrôlée de vengeance »[6].
En janvier 2025, elle affirme au média Arrêt sur images vouloir faire du journalisme un « projet civique » qui a pour but de « ramener les lecteurs dans le giron républicain » et de les éloigner des « extrêmes »[6].
Vie privée
Ève Szeftel est de confession juive et fréquente une synagogue libérale[20],[21]. Elle est mariée à Daniel Szeftel: il est adhérent au Parti socialiste[8].
Affaire judiciaire
En 2020, elle publie Le Maire et les barbares, chez Albin Michel, une enquête dans laquelle elle accuse le député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde d'avoir conclu un pacte pour le pouvoir avec la voyoucratie locale et les islamistes. Elle révèle qu'à l'époque où il était maire de Drancy, Lagarde a logé dans le parc HLM de la ville Lynda Benakouche, la compagne de Jean-Christophe Soumbou, numéro deux du gang des Barbares responsable de l'assassinat d'Ilan Halimi. Le député-maire a aussi financé son association d'aide aux devoirs et facilité son embauche à la mairie de Bobigny. Ce faisant, il aurait contribué indirectement à la libération anticipée, en juillet 2019, de Soumbou, qui a pu présenter de solides garanties de réinsertion[22].
Le livre fait la une du Point[23] et fait l'objet de nombreuses recensions dans les médias écrits[24],[25],[26] et audiovisuels[27], en pleine campagne des municipales et alors qu'Emmanuel Macron annonce un premier plan d'actions contre le « séparatisme islamiste ».
Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, annonce avoir déposé plainte en diffamation contre le livre et la journaliste, qu'il accuse d'être à la solde de l'opposition socialiste[28]. Le SNJ-CGT publie un communiqué en défense de la journaliste, dans lequel le syndicat s'insurge de la violence des attaques du député et de ses insinuations sexistes[29].
En juillet, l'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati annonce avoir saisi le procureur de Paris et le procureur national financier pour qu'ils ouvrent une enquête sur les révélations du livre[30].
En août 2021, Le Canard enchaîné révèle l'ouverture de plusieurs enquêtes judiciaires à la suite des révélations du livre, visant Jean-Christophe Lagarde ou son bras droit à Bobigny Christian Bartholmé, qui font suite à une enquête ouverte en février 2019 pour détournement de fonds publics[31].
Le 13 février 2025, la cour d'appel de Paris met hors de cause Ève Szeftel pour les supposés faits de diffamation dénoncés par Jean-Christophe Lagarde[32].
Ouvrages
- Élèves sous influence, Editions Louis Audibert, 2005, co-écrit avec Barbara Lefèvre,
- Le Maire et les barbares, chez Albin Michel[22], 2020
Notes et références
- « Eve SZEFTEL », sur Les Rendez-vous de l'histoire (consulté le ).
- ↑ « Les établissements européens forcés de s’unir pour survivre », sur agefi.com (consulté le ).
- ↑ Batiactu, « Le Conseil des ministres adopte une réforme des droits des sûretés », sur Batiactu, (consulté le ).
- ↑ Le Moniteur, « La réforme du crédit hypothécaire en conseil des ministres », www.lemoniteur.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Axa France se place sur le marché bancaire », sur agefi.com (consulté le ).
- « Flou artistique autour du futur Marianne », sur arretsurimages.net (consulté le ).
- ↑ « Qui est Ève Szeftel, la nouvelle directrice de la rédaction de Marianne ? », sur 20 Minutes, (consulté le ).
- Xavier Monnier, « Tensions sur la ligne à Marianne », Blast, (lire en ligne, consulté le ).
- « Eve Szeftel », sur rdv-histoire.com (consulté le ).
- ↑ Schneidermann, Daniel, « La directrice de Marianne et les informations inopportunes », sur Arretsurimages, (consulté le ).
- ↑ « Qui est Eve Szeftel, la nouvelle directrice de la rédaction de Marianne ? », sur 20 Minutes, (consulté le ) : « Eve Szeftel est une proche de Denis Olivennes ».
- ↑ « Marianne : Denis Olivennes remanie son organigramme autour de Frédéric Taddeï », sur La Lettre, (consulté le ).
- ↑ « Libération : une "indépendance" toujours sous l'étroit contrôle d'Altice - 11/03/2021 », sur La Lettre, (consulté le ).
- ↑ « Libération renforce son indépendance », sur Libération (consulté le ).
- ↑ « La journaliste Eve Szeftel, de « Libération », prend la tête de la rédaction de « Marianne » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Les manuels attaquent-ils l'Amérique? », sur L'Express, (consulté le ).
- « L'antiaméricanisme des manuels scolaires », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Olivier Rolin, Eve Szeftel, François Chérèque, Pascal Bruckner, « La guerre des six-jours, quarante ans après », Le Meilleur des mondes, n° 4, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Mathilde Goanec et Faïza Zerouala, « Montée de l’antisémitisme : "J’ai l’impression d’être giflée en permanence" », sur Mediapart, (consulté le ).
- Mathilde Goanec et Faïza Zerouala, « Montée de l’antisémitisme : « J’ai l’impression d’être giflée en permanence » », (consulté le ).
- ↑ Pauline Bock, « Tensions à "Marianne" autour du traitement d'Israël et Gaza » , sur Arrêt sur images, (consulté le )
- « Bobigny, ép. 6 : un livre en forme de bombe », sur Bondy Blog, (consulté le ).
- ↑ Hugo Domenach, « Un pouvoir peut s'installer en pactisant avec la voyoucratie et le communautarisme », Le Point, (consulté le ).
- ↑ Guillaume Novello, « Municipales 2020 à Bobigny : "Il existe un système aux méthodes mafieuses, avec intimidations et omerta" : interview de Ève Szeftel », 20 Minutes, (consulté le ).
- ↑ « Ève Szeftel : "À Bobigny, la peur a été l'instrument de la conquête du pouvoir" », L'Humanité, (consulté le ).
- ↑ Alexandre Devecchio, « Ève Szeftel : "En banlieue, le communautarisme et le clientélisme progressent à une vitesse folle" », Le Figaro, (consulté le ).
- ↑ Apolline de Malherbe, « L'interview "Savoir comprendre" : Ève Szeftel - 19/02 » [vidéo], RMC / Bourdin Direct, (consulté le ).
- ↑ « VIDÉO. Mis en cause dans un livre, Jean-Christophe Lagarde dénonce "270 pages de mensonges, de calomnies, de diffamations" », France Info, (consulté le ).
- ↑ « Jean-Christophe Lagarde préfère les insultes au débat de fond », Syndicat national des journalistes CGT, (consulté le ).
- ↑ Henri Vernet et Alex Sulzer, « Rachida Dati : "J'ai une envie, une vision" », Le Parisien, (consulté le ).
- ↑ Nathalie Revenu et C. G., « Bobigny : la mairie UDI dans le viseur du parquet financier », Le Parisien, (consulté le ).
- ↑ « Jean-Christophe Lagarde perd toutes ses procédures en diffamation contre la journaliste Eve Szeftel », sur Yahoo News, (consulté le ).
Liens externes
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