Euskal Herriko Laborarien Batasuna

Euskal Herriko Laborarien Batasuna
Cadre
Forme juridique Syndicat
Zone d’influence Pays basque
Fondation
Fondation 1982
Origine Scission de la FDSEA
Identité
Siège 64220 Ainhice-Mongelos
Secrétaire général Panpi Sainte-Marie
Affiliation européenne Coordination paysanne européenne
Affiliation internationale Via Campesina
Représentativité 22,07 % aux élections de 2025 (48,7% au Pays basque), 2 sièges

Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB) est un syndicat agricole affilié à la Confédération paysanne. Sa zone d'intervention est le Pays basque.

Historique

Scission avec la FDSEA et affiliation à la Confédération paysanne

La création d'ELB répond à la volonté de défendre les spécificités du modèle agricole dominant au Pays basque, favorable à une production paysanne et s'opposant à l'expansion et à la concentration des exploitations[1],[2], allant ainsi à l'encontre du productivisme du syndicat dominant à l'échelle du département, la FDSEA[3]. ELB est ainsi créé en 1982[4],[5] et devient dès 1983 la deuxième force syndicale au Pays basque avec 30% des voix aux élections de la chambre d'agriculture (11,8% à l'échelle du département).

ELB est affiliée à la Confédération nationale des syndicats de travailleurs paysans[6] puis à la Confédération paysanne dès la création de cette dernière en 1987.

Le syndicat est proche de la mouvance abertzale, bien que n'entretenant aucun lien formel avec ses différentes organisations[7]. Il se veut ainsi une organisation non corporatiste défendant un projet politique global pour le territoire basque[8].

Création d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara

ELB revendique la création d'une chambre d'agriculture propre au Pays basque[9], qui serait plus à même de représenter les pratiques paysannes majoritaires sur le territoire[10]. Il organise plusieurs manifestations (notamment en 1995[11] et en 2001 à Bayonne, réunissant jusqu'à 1 500 personnes[12]) et occupe les locaux de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques à Hasparren en octobre 2003 pour défendre cette revendication[13]. Devenu majoritaire au Pays basque aux élections de 2001 (51,27% sur le territoire), le syndicat participe en 2002 à la création de la plateforme Batera, qui en fait l'un de ses objectifs principaux[14].

Le syndicat s'implique ainsi fortement dans la création en janvier 2005 d'Euskal Herriko Laborantza Ganbara, association se voulant une institution alternative à la chambre des Pyrénées-Atlantiques. Le premier président de l'association Michel Berhocoirigoin est d'ailleurs membre d'ELB[15]. EHLG relaie ainsi les combats historiques d'ELB contre la spéculation foncière et en faveur d'une transmission facilitée des exploitations[16].

ELB est également partie prenante du fonctionnement de la société en commandite par actions Lurzaindia[17], qui vise à collecter des fonds pour défendre le foncier agricole[18],[19]. Dans ce cadre, il participe à des occupations de terres pour lutter contre la spéculation foncière[20],[21], notamment contre le projet Marienia[22].

ELB est proche du syndicat Euskal herriko nekezarien elkartea (eu) (EHNE), actif de l'autre côté des Pyrénées[23].

Références

  1. Armelle Gomez et Xabier Itçaina, « Utopiques alliances ? La construction de la cohérence discursive des mobilisations autour des circuits courts en Pays basque », Lien social et Politiques, no 72,‎ , p. 93–108 (ISSN 1703-9665, DOI 10.7202/1027208ar, lire en ligne, consulté le )
  2. Jacqueline Candau, Innovation et résistance au développement. La filière du lait de brebis au Pays Basque (Hasparren et Baigorry), Pau, Université de Pau et des Pays de l'Adour, , p. 72-73
  3. Richard Picotin, « La lutte d'un paysan », Sud Ouest,‎
  4. Martine Sistiague, Euskal Herriko Laborarien Batasuna, un exemple du syndicalisme agricole au Pays basque, Bayonne, Gatuzain, , 265 p. (ISBN 9782913842014)
  5. Dominique Bayle-Siot, « ELB a vingt ans », Sud Ouest,‎
  6. (en) Jan Mansvelt-Beck, « Basque nationalism. A recent and modest phenomenon », dans Jan Mansvelt-Beck, Territory and Terror : Conflicting Nationalisms in the Basque Country, Abingdon, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-203-02380-8), p. 106
  7. (en) James E. Jacob, Hills of Conflict, Basque Nationalism in France, Reno, University of Nevada Press, (ISBN 0-87417-220-9), p. 332-333
  8. Pierre Penin, « L’héritage moral de Mixel Berhocoirigoin », Sud Ouest,‎
  9. Marie Verdier, « La « chambre d'agriculture du Pays basque » en procès », La Croix,‎
  10. Marcel Bedaxagar, « ELB pour une autre agriculture », Sud Ouest,‎
  11. « ELB manifeste pour une Chambre d'agriculture basque », Sud Ouest,‎
  12. « ELB veut sa chambre », Sud Ouest,‎
  13. « La chambre d'agriculture occupée », Sud Ouest,‎
  14. Philippe Thomas, « Les départementalistes signent une « Batera » très politique », Sud Ouest,‎
  15. Michel Garicoix, « Une chambre d'agriculture dissidente au Pays basque », Le Monde,‎
  16. E.-H. Boyer, « La spéculation foncière en ligne de mire des agriculteurs », Sud Ouest,‎
  17. « L'Abécédaire de Lurzaindia », Sud Ouest,‎
  18. Nicolas César, « Pour protéger les terres agricoles, Lurzaindia mobilise l'épargne populaire », La Croix,‎
  19. « Une forme juridique transparente », Sud Ouest,‎
  20. Reporterre, « Au Pays basque, des paysans occupent des terres contre la spéculation foncière », sur Reporterre 🌍 le média de l'écologie - Indépendant et en accès libre,‎ (consulté le )
  21. Victorine Alisse et Antoine Dussarps, « À Arbonne, l'arme de l'occupation contre la spéculation », La Vie,‎
  22. « Projet Marienia à Cambo-les-Bains : les militants labourent le terrain sur lequel des résidences vont être construites - ici », sur ici, le média de la vie locale, (consulté le )
  23. (en) Xabier Itçaina et Armelle Gomez, « Territorial Identity and Grassroots Economic Activism: The Politicization of Farmers’ Mobilizations in the French Basque Country », PARTECIPAZIONE E CONFLITTO, vol. 8, no 2,‎ , p. 478–503 (ISSN 2035-6609, DOI 10.1285/i20356609v8i2p478, lire en ligne, consulté le )


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