Eurygnathohippus

Eurygnathohippus
Crâne de Eurygnathohippus cornelianus
7.246–0.781 Ma
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Infra-embr. Gnathostomata
Super-classe Tetrapoda
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Clade Eutheria
Infra-classe Placentalia
Super-ordre Laurasiatheria
Ordre Perissodactyla
Famille Equidae
Sous-famille Equinae
Tribu  Hipparionini

Genre

 Eurygnathohippus
Hoepen, 1930

Espèces de rang inférieur

  • E. afarense
  • E. albertense
  • E. baardi
  • E. cornelianus
  • E. hasumense
  • E. libycum
  • E. namaquense
  • E. turkanense
  • E. woldegabrieli[1]

Eurygnathohippus est un genre fossile de mammifères périssodactyles, de la famille des Équidés[1],[2]. La majorité des fossiles connus de ce genre ont été découverts en Afrique, où ils vivaient entre la fin du Miocène et le Pléistocène[1],[3]. Des fossiles d’Eurygnathohippus ont également été signalés dans les sédiments du Pliocène supérieur du plateau de Potwar au Pakistan et des collines de Siwalik au nord-ouest de l'Inde[4].

Description

Ce cheval primitif présentait une ressemblance remarquable avec les formes modernes. Certaines espèces atteignaient notamment une taille considérable, avec une hauteur au garrot d'environ 1,3 mètre. Son crâne présentait des proportions très proches de celles des chevaux modernes, avec un long museau, de puissants muscles masséters et des yeux positionnés loin en arrière. Ses dents étaient hypsodontes, c'est-à-dire à couronne haute, mais pas comme celles des formes modernes. Ses pieds possédaient encore trois doigts, comme tous ses proches parents (les hipparioninés), mais le doigt central était beaucoup plus robuste que les doigts latéraux.

Classification

Eurygnathohippus est un représentant assez spécialisé du groupe des hipparioninés, qui comprend de nombreuses espèces de chevaux d'apparence moderne, mais possédant encore trois doigts. Ces chevaux ont prospéré pendant une grande partie du Miocène et du Pliocène, et ne se sont éteints qu'au Pléistocène moyen. Apparu il y a environ 7,2 millions d'années, Eurygnathohippus descend d'un hipparioniné similaire à Hippotherium, originaire d'Asie ou d'Europe. En quelques millions d'années, il a donné naissance à de nombreuses formes aux spécialisations diverses. Par exemple, dans les sols du Miocène supérieur de Lothagam, au Kenya, des fossiles de deux espèces très différentes dEurygnathohippus ont été découverts : l'une (E. turkanense) était grande et robuste, tandis que l'autre (E. feibeli) avait un corps élancé et de longues pattes.

Une autre espèce plus récente (E. cornelianus), du Pliocène inférieur du Kenya, était particulièrement spécialisée : elle combinait un ensemble de molaires hypsodontes avec un museau exceptionnellement allongé et des incisives qui lui permettaient d'atteindre plus facilement l'herbe courte. Parmi les autres espèces, on trouve E. woldegabrieli, du Pliocène moyen d'Éthiopie[1] et E. afarense, du Pliocène/Pléistocène du Tchad et d'Éthiopie[5]. Des fossiles attribués à Eurygnathohippus ont également été découverts au Pakistan[4].

Paléobiologie

Les différentes espèces d’Eurygnathohippus occupaient des niches écologiques différentes : par exemple, E. turkanense, avec sa constitution robuste, était peut-être mieux adapté aux environnements boisés, tandis qu’E. feibeli semble avoir été plus adapté aux terrains ouverts, grâce à ses proportions de coureur. E. cornelianus, en revanche, semble s'être spécialisé dans le pâturage d'herbes courtes et dures, à l'instar des chevaux modernes.

Références

  1. Raymond L. Bernor, Henry Gilbert, Gina M. Semprebon, Scott Simpson et Sileshi Semaw, « Eurygnathohippus woldegabrieli, sp. nov. (Perissodactyla, Mammalia), from the middle Pliocene of Aramis, Ethiopia », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 33, no 6,‎ , p. 1472–1485 (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.2013.829741, Bibcode 2013JVPal..33.1472B, S2CID 86225938)
  2. M. Armour-Chelu et R. L. Bernor, Paleontology and Geology of Laetoli: Human Evolution in Context, coll. « Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology », , 295–326 p. (ISBN 978-90-481-9961-7, DOI 10.1007/978-90-481-9962-4_12), « Equidae »
  3. « Fossilworks: Eurygnathohippus », sur fossilworks.org (consulté le )
  4. Advait Mahesh Jukar, Boyang Sun, Avinash C. Nanda et Raymond L. Bernor, « The first occurrence of Eurygnathohippus Van Hoepen, 1930 (Mammalia, Perissodactyla, Equidae) outside Africa and its biogeographic significance », Bollettino della Società Paleontologica Italiana, vol. 58, no 2,‎ , p. 171–179 (DOI 10.4435/BSPI.2019.13, lire en ligne)
  5. T. A. Franz-Odendaal, T. M. Kaiser, and R. L. Bernor. 2003. Systematics and dietary evaluation of a fossil equid from South Africa. South African Journal of Science 99:453-459
  • RAYMOND L. BERNOR & THOMAS M. KAISER. 2006. Systematics and Paleoecology of the Earliest Pliocene Equid, Eurygnathohippus hooijeri n. sp. From Langebaanweg, South Africa. Mitt. hamb. zool. Mus. Inst. Band 103 S.149-185 Hamburg, Dezember 2006.

Liens externes

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