European Bulletin of Himalayan Research
| Titre original |
(en) European bulletin of Himalayan research |
|---|---|
| Formats |
Revue scientifique Revue en libre accès (en) |
| Langue | |
| Fondateur |
Richard Burghart (d) |
| Sujets | |
| Date de création | |
| Pays | |
| Éditeurs |
Centre national de la recherche scientifique South Asia Institute (en) School of Oriental and African Studies |
| ISSN |
0943-8254 2823-6114 |
| Site web |
Le European Bulletin of Himalayan Research (EBHR) est une revue scientifique couvrant la recherche en sciences humaines et sociales à l'échelle de l'Himalaya. Les sujets couverts vont de la géographie et de l'économie à l'anthropologie, la sociologie, la philologie, la linguistique, l'histoire, l'histoire de l'art, l'archéologie et l'histoire des religions. Cette multidisciplinarité définit la mission de la revue qui publie dans tous les domaines de spécialisation des sciences humaines et sociales portant sur l'Himalaya comme zone culturelle non limitée à la région géologique. Depuis trente ans, la réalisation de la revue est assurée par un collectif de chercheurs issus des trois institutions européennes, Südasien-Institut (de), CNRS[1] et SOAS, qui assument de façon alternée la responsabilité éditoriale des contenus.
Historique
Fondation du bulletin
Le premier numéro paru au printemps 1991 présente le bulletin comme la concrétisation d'une modeste intention de la part des chercheurs européens spécialistes de l'Himalaya de « keep us informed of current research and research opportunities in our field ». Richard Burghart, érudit[2] fondateur du bulletin, et les représentants du Südasien-Institut (de) à Heidelberg qui contribuèrent à cette initiative annonçaient leur intention de publier ce bulletin pour une période d'essai de deux ans : « on the understanding that we would retire with dignity at the end of that period, should the interest and commitment of a sufficient number of scholars prove illusory »[3].
Dans leur apparence, les contenus des dix premiers numéros se conforment à l'appellation de « bulletin » avec des informations sur les recherches en cours, des articles de recension, des notes sur l'actualité politique, des annonces de conférences à venir et des offres de financement. La grande majorité des contributions est alors consacrée au Népal. Cette période fut dans ce pays celle du soulèvement pro-démocratie de 1990 et de la restauration du multipartisme. Le bulletin suivra de très près cette évolution en publiant des dossiers de presse et des recensions de publications en népali et en langues européennes[4].
Évolution vers une revue scientifique
Bien que leurs intitulés soient restés inchangés, les rubriques « Review articles » et « Topical reports » se sont rapidement étoffées pour devenir de véritables articles de recherche. La revue suscite des initiatives ambitieuses comme un inventaire détaillé et critique des archives himalayennes à Paris par Lucette Boulnois[5],[6] et Pierrette Massonnet[7], deux documentalistes du CNRS dont le travail est régulièrement salué par la communauté scientifique[8],[9],[10],[11]. Le bulletin attire de plus en plus l'attention d'un public élargi et plus seulement les universitaires européens. À partir du numéro 5, les abonnements des bibliothèques et des particuliers sont suffisamment nombreux pour permettre à la revue de s'autofinancer[4],[12].
Le numéro 11 datant de 1996, marque un tournant dans le projet éditorial qui devient une revue scientifique à part entière, publiant des articles de recherche dont les auteurs sont des chercheurs confirmés senior et junior, ainsi que des doctorants. Dans les années suivantes, les numéros varia alternent avec des numéros thématiques : no 12-13 (1997) consacré à l'ethnomusicologie et accompagné d'un CD ; no 15-16 (1998) consacré à la photographie et dédié à Corneille Jest ; no 25-26 (2003) sur le thème « Representing Local Histories in the Himalayas » ; no 29-30 (2006) intitulé « Divine Kingship in the Western Himalayas » ; no 32 (2008) consacré au nord-est de l'Inde ; no 33-34 (2008) « Revolutionary Nepal » ; no 35-36 (2009) « Nepalese migrations » ; no 43 (2013) « The Bhutanese Refugee Resettlement Experience » ; no 50-51 (2017) « Relations between Britain and Nepal » ; no 58 (2022) « Storying multi-species relationships, commoning and the state in the Himalayas » ; no 62 (2024) « The Himalayas from its edges: networks, identities, and place-making »[4].
Politique éditoriale
Fonctionnement
En 1994, Richard Burghart, fondateur et principal animateur du bulletin[12], disparaît prématurément[13]. La revue élargit alors son équipe de rédaction et prépare la mise en place d'un système de rotation de la responsabilité éditoriale[14] s'appuyant sur les trois institutions fondatrices. Il prend effet dès 1996 avec l'équipe de recherche Himalaya du CNRS en France, la SOAS au Royaume-Uni et le Südasien-Institut (de) en Allemagne, selon une périodicité allant de deux à cinq ans[4].
Évaluation des articles
Les articles soumis en vue de publication sont évalués par les pairs en double aveugle[15] et les décisions éditoriales sont prises par les rédacteurs, en consultation avec les membres du comité scientifique selon leurs compétences thématiques et/ou disciplinaires[4].
Diffusion imprimée
À sa création la revue est diffusée au format imprimé et ses volumes font l'objet d'échanges avec d'autres organismes qui permettent d'accroître les fonds documentaires des équipes de recherche investies dans la réalisation du bulletin[8]. À partir de 2004, la composition et l'impression des numéros imprimés sont confiées au Social Science Baha (Népal) qui assure également la distribution en Asie où la revue est commercialisée en librairie[4].
Transition numérique
En 2005, l'antériorité de la collection de l'EBHR (no 1 à 22) fait l'objet d'un premier dépôt des fichiers numérisés sur le site Digital Himalaya, un site d’archive de matériaux ethnographiques[16] créé par Alan Macfarlane et Mark Turin (en). Cette politique de dépôt systématique permettant un accès libre au contenu de la revue en ligne est poursuivie grâce au soutien actif de Mark Turin jusqu’en 2020[12], avec une barrière mobile qui a évolué au fil des ans, entre un an et six mois.
Dès 2021, et avec le soutien de l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS[17], la revue opère sa transition numérique pour une diffusion en accès libre immédiat au modèle diamant. Elle adopte à cette période une licence creative common CC BY[18] et contractualise avec les auteurs la diffusion des contenus via une cession non exclusive[15].
Son nouveau format numérique ouvert favorise une large diffusion des articles, notamment dans les ressources numériques et les outils des bibliothèques. La plupart des lecteurs sont originaires d'Inde, du Népal, des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni comme l'attestent les statistiques de consultation du site de la revue dont la courbe ne cesse d'augmenter depuis leur mise en place[19].
Direction de la revue
Responsabilité tournante
La responsabilité de la revue est partagée sur une base rotative entre trois institutions européennes : le Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes qui a succédé au CEH[20] (CNRS, France), le Südasien-Institut (de) (Université de Heidelberg, Allemagne) et la School of Oriental and African Studies (Université de Londres, Royaume Uni). Soutenue par ce réseau institutionnel et un vivier d'experts internationaux, la revue promeut la recherche pluridisciplinaire sur l'aire himalayenne dans son ensemble, en publiant des articles originaux et en constituant une plateforme d'échange et d'information[12].
Coordination scientifique
- Allemagne - Sudäsien Institut (1991, no 1 – 1995, no 9) : comité de rédaction composé de Richard Burghart[2] (jusqu’en 1993), András Höfer, Martin Gaenszle, Brigitte Merz (à partir de 1993).
- France / CNRS (1996, no 10 – 1998-1999, no 15-16) : comité de rédaction composé de Pascale Dollfus, Corneille Jest, Marie Lecomte-Tilouine (secrétaire de rédaction), Anne de Sales et Gérard Toffin.
- Royaume-Uni / SOAS (1999, no 17 – 2002, no 22) : comité de rédaction composé de Ben Campbell (Manchester, chargé des recensions), William Douglas (Oxford), David Gellner (Brunel), Michael Hutt (en) (SOAS, secrétaire de rédaction), Christian McDonaugh (Oxford Brookes Univ.), Maria Phylactou, Andrew Russell (Durham) et Surya Subedi (en) (Hull).
- Allemagne / Sudäsien Institut (2002, no 23 – 2005, no 28) : comité de rédaction composé de William S. Sax (de) (secrétaire de rédaction), Martin Gaenszle, Elvira Graner, András Höfer, Axel Michaels (de), Joanna Pfaff-Czarnecka (de), Mona Schrempf et Claus Peter Zoller.
- France / CNRS (2006, no 29-30 – 2009-2010, no 35-36) : comité de rédaction composé de Pascale Dollfus, András Höfer, Marie Lecomte-Tilouine, Boyd Michailowsky, Philippe Ramirez (secrétaire de rédaction), Blandine Ripert, et Anne de Sales.
- Royaume-Uni / SOAS (2010, no 37 – 2014, no 44) : comité de rédaction composé de Michael Hutt (en) (SOAS, Managing Editor), Ben Campbell (University of Durham), Ian Harper (University of Edinburgh), Sondra Hausner (University of Oxford), Sara Shneiderman (University of Cambridge) and Mark Turin (en) (University of Cambridge, rédacteur associé pour les recensions)
- Allemagne / Sudäsien Institut (2014, no 45 – 2019, no 53) : comité de rédaction composé de William S. Sax (de) (SAI, secrétaire de rédaction), Christoph Bergmann (SAI), Christiane Brosius (de) (Karl Jaspers Centre, Heidelberg), Julia Dame (SAI), Axel Michaels (de) (SAI), Marcus Nuesser (SAI), Karin Polit (SAI), Mona Schrempf (Berlin), Anja Wagner, Astrid Zotter (SAI), Heleen Plaisier, et Arik Moran (University of Haifa, rédacteur associé pour les recensions)
- France / CNRS (2020, no 54 – 2024, no 64) : co-éditeurs Tristan Bruslé, Stéphane Gros et Philippe Ramirez. Rédacteur associé pour les recensions, Arik Moran (University of Haifa) jusqu’en 2023, puis Tina Shresta (Hong Kong Shue Yan University et Waseda University).
Divers rédacteurs associés ou « contributing editors » affiliés à d'autres institutions européennes[12] situées aux Pays-Bas, en Italie, en Autriche, en Suisse, etc., participent parfois à la revue pendant plusieurs années.
Notes et références
- ↑ L'équipe de recherche du CNRS impliquée dans la revue est mentionnée à travers ses différentes appellations dans le temps : équipe Himalaya du CNRS, Centre d’études himalayennes» (CEH), Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH)
- (en-US) « BURGHART, Richard – Persons of Indian Studies by Prof. Dr. Klaus Karttunen », (consulté le )
- ↑ (en) Richard Burghart, Andras Höfer et Martin Gaenszle, « Editorial », European Bulletin of Himalayan Research, no 1, , p. 1-2 (lire en ligne [PDF])
- (en) Philippe Ramirez, « EBHR finally online and open access! », Newsletter du CESAH, no 21, (lire en ligne , consulté le ).
- ↑ (en) Lucette Boulnois, « Himalayan archives in Paris », European Bulletin of Himalayan Research, no 3, , p. 23-39 (lire en ligne [PDF])
- ↑ (en) Lucette Boulnois, « Himalayan Archives in Paris, Part Two », European Bulletin of Himalayan Research, no 4, , p. 22-31 (lire en ligne [PDF])
- ↑ (en) Lucette Boulnois, Jenny Ferreux et Pierrette Massonnet, « Update of Himalayan Archives in Paris (EBHR n°3 & n°4) », European Bulletin of Himalayan Research, no 11, , p. 77-80 (lire en ligne [PDF])
- Nigel J. R. Allan, Karakorum Himalaya: sourcebook for a protected area, IUCN-The World Conservation Union, Pakistan, (ISBN 978-969-8141-13-4, lire en ligne [PDF]) :
« Like so many other scholars and scientists working in the Greater Himalaya, one has to thank Lucette Boulnois and Pierrette Massonnet... »
- ↑ (en) Marie Lecomte-Tilouine, « Lucette Boulnois (1931-2009) », European Bulletin of Himalayan Research, nos 35-36, 2009-2010, p. 10-12 (lire en ligne [PDF])
- ↑ (en) Sushila Manandhar (Fischer), « Lucette Boulnois: A Major Contributor to Oriental Studies and Research », European Bulletin of Himalayan Research, nos 35-36, 2009-2010, p. 13-14 (lire en ligne [PDF])
- ↑ Laurent Testot, « Les Routes de la soie, invention impérialiste ? », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 151, , p. 85–98 (ISSN 1271-6669 et 2102-5916, DOI 10.4000/chrhc.17664, lire en ligne, consulté le )
- (en) Pratyoush Onta (dir.), Nepal studies in the UK, conversations with practitioners, Kathmandu, Martin Chautari, coll. « Chautari books series », (ISBN 978-99933-812-2-8, lire en ligne), p. 43. :
« You mention the European Bulletin of Himalayan Research. [...] When was it founded and by whom? What was its original idea and what purpose has it served in recent years? How important a forum has it become for research sharing between European scholars doing research on Nepal? »
- ↑ (en) Gustaaf Houtman, « Obituary », Anthropology Today, vol. 10, no 4, , p. 26–27 (lire en ligne )
- ↑ (en) « Editorial », European Bulletin of Himalayan Research, no 6, , p. 1-2 (lire en ligne [PDF]) :
« It is in the spirit of this legacy that we shall continue with two new members on the editorial board: Michael Hutt, Lecturer in Nepali at SOAS in London is now in charge of the work of editing, while Brigitte Merz, the recently appointed representative of the South Asia Institute at its Kathmandu Branch Office, will supply us with ideas and manuscripts from Nepal. It is planned (according to a preliminary agreement reached in 1990) to pass on the Bulletin to the Centre d'Études Himalayennes in Paris around 1996 for a term of two years or so. »
- (en) « Directory of Open Access Journals (DOAJ) » , sur doaj.org (consulté le )
- ↑ (en) Sara Shneiderman, Mark Turin, and the Digital Himalaya Project Team, « An Ethnographic Archive in the Digital Age », European Bulletin of Himalayan Research, nos 20–21, , p. 136–141 (lire en ligne [PDF])
- ↑ « Revues soutenues en 2021-2022 par lʼInstitut des Sciences Humaines et Sociales (InSHS) du CNRS » [PDF], sur CNRS Sciences Humaines & Sociales (consulté le )
- ↑ (en) « EBHR journal policy » , sur openpolicyfinder.jisc.ac.uk (ex Sherpa Romeo) (consulté le )
- ↑ « Statistiques de consultation de la revue EBHR » , sur Matomo sur Openedition (consulté le )
- ↑ « Site web du laboratoire Centre d’Études Himalayennes - UPR299 CNRS », sur himalaya.cnrs.fr (consulté le ) : « Depuis le 1er janvier 2023, le CEH n’existe plus. Il a fusionné avec le CEIAS pour former une nouvelle unité, le Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes (CESAH) »
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Martin Chautari, « Chapter 19 : Mark Turin », dans Onta Pratyoush, Nepal Studies in the UK: Conversations with practitioners, Kathmandu Nepal, (ISBN 978-9993381228, lire en ligne), p. 39-47.
- (en) Philippe Ramirez, « EBHR finally online and open access! », Newsletter du CESAH, no 21, (lire en ligne , consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Site officiel | (en) Site officiel
- (en) Archivage des anciens numéros (n°1, 1991-n°55, 2020) en libre accès : Digital Himalaya
- Ressources relatives à la recherche :
- EBHR dans d'autres systèmes d'information : HAL ; MIAR ; OpenAlex ; RO@D ; Open policy finder
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