Euro en Grèce

L'introduction de l'euro en Grèce a eu lieu le à la suite des décisions prises durant le Conseil européen du , rejoignant ainsi les autres pays ayant adopté l’euro comme monnaie commune[1].

L'utilisation des billets et pièces entre en vigueur en même temps que les onze autres premiers pays ayant adopté l'euro, le . L'adhésion de la Grèce à la Communauté économique européenne remonte au . Avant l’adoption de l’euro, la monnaie grecque était le Drachme.

Historique

La Grèce participait au Système monétaire européen depuis le 16 mars 1998 et a rejoint le Mécanisme de taux de change européen (MCE II) au début de la phase III de l’Union économique et monétaire, le .

Au cours de la période avril 1999 - mars 2000, la Grèce a enregistré un taux d’inflation annuel moyen mesuré par l'IPCH de 2 %, depuis 1998, le pays enregistrait une décélération de l'inflation passant de 20,4 % en 1990 à 2,6 % en 1999[2]. Les prévisions en 2000 était de 2,2 % à 2,4 % pour l'année 2000 et entre 2,3 % et 2,7 % pour 2001 avec « certains risques de hausse » pour le futur ; la BCE préconisait alors dans son rapport de convergence que « la Grèce consente des efforts permanents en vue de favoriser une stabilité durable des prix »[2]. La dette publique s'établissait à 104,4 %, bien au-dessus de la valeur de référence de 60 %. Par rapport à 1998, le ratio de déficit a diminué de 1,5 point de pourcentage du PIB, et le ratio de la dette publique de 1 point ; la BCE demandait au gouvernement de « mener une politique budgétaire rigoureuse pour contenir les tensions inflationnistes résultant de l'assouplissement des conditions monétaires en vue d'une participation à part entière à l'UEM »[2].

A posteriori, les instances européennes apprennent que les données comptables de la Grèce sont falsifiés ; entre 1997 et 1999, le déficit était passé de 6,6 % à 3,4 %, ce qui s'explique par des règles comptables non harmonisés de certains postes des dépenses publiques (commandes d’armement, excédents surestimés des caisses d'assurance sociale, etc.)[3].

Le 17 décembre 1999, le Conseil européen valide la décision constatant l'existence d'un déficit excessif en Grèce[4].

La candidature de la Grèce à l’euro est officialisée le par la voix de son Premier ministre, Konstantínos Simítis qui présente des chiffres officiels conformes aux critères de convergence, cette démarche vise avant tout pour le pays à s'inscrire dans « une perspective de stabilité à long terme ». Trois mois plus tard, les chefs d’État et de gouvernement réunis dans la ville portugaise de Santa Maria da Feira valident l'entrée du pays dans la zone euro[3].

Critères de convergence

Le traité de Maastricht prévoit initialement que tous les membres de l'Union européenne devront rejoindre la zone euro une fois les critères de convergence remplis.

Critères de convergence
Inflation[A 1] Finances publiques Membre du MCE II Taux d'intérêt à long terme[A 2]
Déficit budgétaire annuel au PIB Dette publique au PIB
Valeur de référence max 2,4 % max 3 % max 60 % min 2 ans max 7,2 %
Grèce 2,0 % (2000) 1,3 % (2000) 103,7 % (2000) depuis le 1 janvier 1999 6,4 % (2000)
Notes :
  1. Elle ne doit pas dépasser de plus de 1,5 points de pourcentage celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière d'inflation. Les chiffres de l'inflation par pays sont publiés par la BCE.
  2. Il ne doit pas dépasser de plus de 2 points de pourcentage ceux des trois États membres ayant les taux d'intérêt les plus bas.
Légende :
  • Critère satisfait
  • Critère non satisfait

Adhésion à la zone euro

Le Drachme (code ISO 4217 : GRD) devient une subdivision de la nouvelle monnaie européenne, l'euro (code EUR), le , à raison de EUR = 340,750 GRD[5].

À la suite de l’introduction des billets et des pièces en euro, une période transitoire de deux mois a été instaurée en Grèce, durant laquelle le Drachme et l’euro ont circulé simultanément. Cette phase de double circulation a pris fin le , date à laquelle l’euro est devenu la seule monnaie ayant cours légal dans le pays[6].

Les pièces restaient toutefois échangeables à la Banque de Grèce jusqu’au et les billets jusqu’au [7].

Billets et pièces

En vue du lancement du , une offre initiale de 617 millions de billets en euro a été produite spécifiquement pour la Grèce. Les billets sont imprimés par l’atelier de fabrication national (ΙΕΤΑ) selon les spécifications de la Banque centrale européenne et produit plusieurs coupures chaque année pour répondre aux besoins du système euro régional[8].

La Banque centrale européenne a approuvé une émission de pièces de 726,6 millions d’euros pour la Grèce en 2002[9].

Opinion publique

Notes et références

Notes

Référénces

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Décision  2000/427/CE du Conseil conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité pour l'adoption par la Grèce de la monnaie unique au 1er janvier 2001, 32000D0427, adopté le 19 juin 2000, JO du 7 juillet 2000, p. 19–21, entré en vigueur le 1er janvier 2001 [consulter en ligne, notice bibliographique]
  • Études économiques de l'OCDE : Grèce 2013, OECD Publishing, , 172 p. (ISBN 978-92-64-20642-7)
  • (en) Eleni Panagiotarea, Greece in the Euro : Economic Delinquency or System Failure ?, ECPR Press, , 202 p. (ISBN 978-1-907301-53-7, lire en ligne)
  • (en) Matthew Lynn, Bust : Greece, the Euro and the Sovereign Debt Crisis, John Wiley & Sons, , 288 p. (ISBN 978-1-119-99068-0, lire en ligne)

Liens externes

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