Eta Pegasi
(Matar)
| Ascension droite | 22h 43m 00,137s[1] |
|---|---|
| Déclinaison | +30° 13′ 16,48″[1] |
| Constellation | Pégase |
| Magnitude apparente | +2,94[2] |
Localisation dans la constellation : Pégase | |
| Type spectral | G2II + F0V[3] |
|---|---|
| Indice U-B | +0,55[2] |
| Indice B-V | +0,86[2] |
| Indice R-I | +0,48[2] |
| Vitesse radiale | +4,17 ± 0,35 km/s[4] |
|---|---|
| Mouvement propre |
μα = +13,16 mas/a[1] μδ = −25,67 mas/a[1] |
| Parallaxe | 15,22 ± 0,71 mas[1] |
| Distance |
214 ± 10 al (66 ± 3 pc) |
| Magnitude absolue | −1,15[5] |
| Masse | 3,51 ± 0,13 M☉[6] |
|---|---|
| Rayon |
24,51+1,11 −1,21 R☉[6] |
| Gravité de surface (log g) | 2,40[6] |
| Luminosité | 330,8 ± 35,0 L☉[6] |
| Température | 4 970 ± 65 K[6] |
| Métallicité | [Fe/H] = −0,13[5] |
| Rotation | 1,4 km/s[7] |
| Âge | 0,27 ± 0,03 Ga[6] |
| Composants stellaires | η Peg Aa, η Peg Ab |
|---|
| Compagnon | η Peg Ab[7],[4] |
|---|---|
| Excentricité (e) | 0,183 ± 0,024 |
| Période (P) | 813 ± 22 j |
| Argument du périastre (ω) | 344,7 ± 8,8° |
| Époque du périastre (τ) | 2 452 025 ± 30 |
| Demi-amplitude (K1) | 14,37 ± 0,37 km/s |
Désignations
Eta Pegasi (η Peg / η Pegasi, Êta Pegasi) est une étoile binaire de la constellation de Pégase. Elle porte le nom Matar, approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[9]. Sa magnitude apparente combinée est de 2,94[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est situé à environ 214 années-lumière de la Terre[1]. Il s'éloigne du Système solaire à une vitesse radiale de +4 km/s[4].
Propriétés
Eta Pegasi est une binaire spectroscopique avec une période orbitale de 813 jours et avec une excentricité de 0,18[7],[4]. L'étoile primaire est une géante lumineuse jaune de type spectral G2II[3] et de magnitude 4,10[10]. Elle est environ 3,5 fois plus massive que le Soleil et elle est âgée de 270 millions d'années[6]. Le rayon de l'étoile est autour de 24,5 fois plus grand que le rayon solaire, elle est 330 fois plus lumineuse que le Soleil et sa température de surface est de 4 970 K[6]. Elle tourne sur elle-même à une vitesse de rotation projetée de 1,4 km/s[7].
Sa compagne proche est quant à elle une étoile jaune-blanc de la séquence principale de type F0V[3]. C'est une étoile de magnitude 6,90 qui a également été résolue par interférométrie des tavelures[10]. Il y a également 2 étoiles de type G un peu plus éloignées dont on ignore si elles sont gravitationnellement liées à la paire principale[réf. nécessaire].
Nomenclature et histoire
Du ciel des Arabes à l’UAI
η Pegasi, latinisé Eta Pegasi, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 44 Pegasi[8].
Matar, son nom officialisé par l'UAI, est, au départ, l’arabe سعد مطر Saᶜd Maṭar, appellation qui entre dans la longue série des Suᶜūd, les fameuses « Propices », et affectée au couple ζ et ξ Peg dans le ciel arabe traditionnel, c’est-à-dire le ciel formé sur la base des manāzil al-qamar ou « stations lunaires »[11],[12]. Le second terme du nom traditionnel, soit l’arabe مطر Maṭar, apparaît comme un nom de personne toujours porté de nos jours et correspond, dans l’Antiquité arabe, à un nom de divinité liée à la pluie, laquelle se dit en arabe al-maṭar[13].
C’est à partir de la transcription Sa’d Mátar, donnée par Thomas Hyde (1665) dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[14], que le nom a été formé, et cela en deux temps. Nous avons d’abord, par l’intermédiaire du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796), lequel retranscrit ‘sa’d mathar‘[15], le nom Sa’d mathar pour le couple η et ο Peg dans l’Uranographia de Johann Elert Bode (1801)[16]. Nous avons immédiatement après le nom Matar limité à η Peg par Giuseppe Piazzi (1814)(la) [17]. Relevé par Richard Allen (1899)[18] qui contribue à sa popularisation, c’est ce dernier qui prend le pas sur le précédent dans les catalogues du XXe siècle[19],[20].
En chine
En astronomie chinoise traditionnelle, η Peg est connue comme 离宫四, soit « la 4e étoile » de l'astérisme de 离宫 (pinyin : Ligōng), « Partir (?) du Palais »[21].
Notes et références
- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050, (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
- (en) Sidney B. Parsons et Thomas B. Ake, « Ultraviolet and Optical Studies of Binaries with Luminous Cool Primaries and Hot Companions. V. The Entire IUE Sample », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 119, no 1, , p. 83–104 (DOI 10.1086/313152 , Bibcode 1998ApJS..119...83P)
- (en) D. Pourbaix et al., « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy & Astrophysics, vol. 424, , p. 727-732 (DOI 10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode 2004A&A...424..727P, arXiv astro-ph/0406573)
- (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
- (en) Ellyn K. Baines et al., « Fundamental Parameters of 87 Stars from the Navy Precision Optical Interferometer », The Astronomical Journal, vol. 155, no 1, , article no 30 (DOI 10.3847/1538-3881/aa9d8b, Bibcode 2018AJ....155...30B, arXiv 1712.08109, lire en ligne)
- (en) Alessandro Massarotti et al., « Rotational and radial velocities for a sample of 761 HIPPARCOS giants and the role of binarity », The Astronomical Journal, vol. 135, no 1, , p. 209–231 (DOI 10.1088/0004-6256/135/1/209 , Bibcode 2008AJ....135..209M, lire en ligne)
- (en) * eta Peg -- Spectroscopic Binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- ↑ (en) IAU, « Star Names », 2021. »
- (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6, , p. 3466 (DOI 10.1086/323920 , Bibcode 2001AJ....122.3466M, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 102.
- ↑ Roland Laffitte, « Étymologie des noms arabes d'étoiles, sur le site de la Selefa (Société d’Études Lexicographiques et Étymologiques Françaises & Arabes, 31 déc. 2002, p. 12. »
- ↑ Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 41 et 126.
- ↑ (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 27. »
- ↑ (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 443. »
- ↑ (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. X.
- ↑ Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 137.
- ↑ (en) Richard Hinkley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 328. »
- ↑ (de) Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961, p. 178.
- ↑ Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2001, p. 193.
- ↑ (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 131.
Liens externes
- (en) Bright Star Catalogue, « HR 8650 », sur Alcyone
- (en) James B. Kaler, « Matar », sur Stars
- (en) Eta Pegasi sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
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