Ernest Candèze

Ernest Candèze
Ernest Candèze, photographie de Léonard Hubert Zeyen publiée dans le Bulletin de l’Association belge de photographie, tome 16, 1889.
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Liège
Nom dans la langue maternelle
Ernest Charles Auguste Candèze
Nationalité
Formation
Activités

Ernest Candèze est un médecin et un entomologiste belge, ainsi qu'un photographe amateur, né le à Liège et mort le à Glain.

Biographie

Médecin et entomologiste

Ernest Charles Auguste Candèze fait des études de médecine à Paris et à Liège, auprès de Jean Théodore Lacordaire (1801-1870), comme Félicien Chapuis avec lequel il se lie.

Il devient médecin assistant dans un établissement pour malades mentaux, épouse la fille du directeur et prend plus tard lui-même la direction de l'établissement. le couple a cinq enfants ; l'un d'entre eux, Léon Candèze, est également entolomogiste.

Sur les conseils de Lacordaire, Ernest Candèze fonde le cercle des entomologistes liégeois que fréquentent son ami de longue date, Félicien Chapuis (1824-1879) mais aussi Edmond de Sélys Longchamps (1813-1900) et le Britannique Robert Mac Lachlan (1837-1904)[1]. Il participe à la fondation de la Société royale belge d’entomologie.

C’est Lacordaire qui l’incite à se spécialiser dans les Élatérides sur lesquels il publie d’importants ouvrages, dont sa Monographie des Élatérides (quatre volumes, Liège, 1857-1863). Outre sa propre collection, il examine diverses autres collections et reçoit des spécimens du monde entier, notamment ceux envoyés par Samuel Constantinus Snellen van Vollenhoven (nl), et publie en 1865 Élaterides nouveaux, dans lequel il décrit des dizaines de nouvelles espèces.

Ami de l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), celui-ci lui passe commande pour écrire des romans scientifiques afin de populariser l’entomologie auprès d’un plus large public : Aventures d'un grillon (Paris, 1877), La Gileppe, les infortunes d'une population d'insectes (Paris, 1879), qui connaît un certain succès, et Périnette, histoire surprenante de cinq moineaux... (Paris, 1886).

Il est élu membre correspondant de l'Académie Royale de Belgique en 188, membre titulaire en 1864 et directeur de la Classe des sciences en 1874[2].

Il meurt le à Glain, une section de la ville de Liège[3].

Photographe

Passionné également de photographie, Ernest Candèze est un dynamique artisan de la fondation de l'Association belge de photographie[4]. Il en est vice-président en 1874 et président de 1886 à 1889. Il est président de la section liégeoise de 1874 à 1879[5].

Il met au point un appareil photographique pliable, le scénographe, pour lequel il prend un brevet le . Cet appareil prend des vues albums, des vues stéréoscopiques et est prévu pour l'utilisation de plaques sèches. Fabriqué à Paris par Deyrolle, le scénographe est un des premiers appareils vraiment portatif commercialisé. Cet appareil connaît un grand succès en Europe ; il le présente dans un livre publié à Paris en 1875 Le Scénographe, appareil photographique de poche[6],[4].

Un second brevet lui est accordé le , pour « un appareil permettant de prendre des vues instantanées ». Cette année-là, il procède pour le Ministère de la Guerre à des expérimentations de photographies avec un ballon captif muni d'un obturateur de sa fabrication. Cet obturateur à tambour, également diaphragme, par un mouvement très rapide - 1/100e de seconde - impressionnait la plaque bromurée avec toute la netteté qu’exigeait l’instantané.

Ernest Candèze semble avoir été le premier à réaliser des photographies depuis un train en marche ; en 1822, il fait devant l’Académie Royale de Belgique un exposé sur « La photographie en chemin de fer et en ballon » qui est publié la même année dans le Bulletin de l’Association belge de photographie, où il écrit : « S'il est possible de fixer sur une substance impressionnable l'image d'objets animés d'un mouvement rapide, l'inverse doit être également vrai, c'est-à-dire que l'opérateur peut lui-même se mouvoir, et cependant obtenir, sur la glace qu'il tient en main, l'image nette des paysages immobiles. [...] Partant de cette idée, je fis quelques essais. Emportant mon appareil en voyage, j'en braquais l'objectif par la portière d'une voiture de train en pleine course, et je pris la vue des paysages qui s'offraient en passant » ; mais aucun spécimen n'en a été retrouvé[4],[7].

Publications

  • Monographie des Élatérides, Liège, H. Dessain, 1857-1863, 4 vol. : publication des articles parus dans les Mémoires de la Société royale des sciences de Liège, tomes XII, XIV, XV et XVII. (Tome I en ligne) ; (Tome IV en ligne).
  • « Élatérides nouveaux », Mémoires de l'Académie royale de Belgique, no 17,‎ , p. 1-63 (lire en ligne ).
  • « Insectes recueillis au Japon par M. G. Lewis, pendant les années 1869-1871. Élatérides », Mémoires de la Société royale des sciences de Liège, t. V, no 2,‎ .
  • Le Scénographe, appareil photographique de poche, Paris, Émile Deyrolle, , IV-32 p. (lire en ligne).
  • Aventures d'un grillon, Paris, Pierre-Jules Hetzel, , 298 p..
  • La Gileppe, les infortunes d'une population d'insectes (ill. Fortuné Méaulle), Paris, Pierre-Jules Hetzel, coll. « Bibliothèque d'éducation et de récréation », , 328 p.et XXIII] ff. de planches (lire en ligne).
  • « Appareil de photographie instantanée », La Nature, t. II,‎ , p. 49-50.
  • « La photographie en chemin de fer et en ballon », Bulletin de l’Association belge de photographie,‎ , p. 293-294.
  • Périnette, histoire surprenante de cinq moineaux, Paris, Pierre-Jules Hetzel, coll. « Contes et romans de l'histoire naturelle », , 286 p..

Postérité

En 1996, Ernest Candèze est l'un des 26 photographes belges mis à l'honneur au FotoMuseum Antwerpen (Musée de la Photographie à Anvers), lors de l'exposition Pioniers in Beeld.

Notes et références

  1. Charles Jeuniaux, « Origine et développement de la biologie animale et végétale au Pays de Liège », dans Eugène Wahle, Apports de Liège au progrès des sciences et des techniques, Liège, , p. 189-216.
  2. « Ernest Charles Auguste Candèze », sur Académie royale de Belgique.
  3. (en) Robert McLachlan, « Obituary. Ernest Charles August Candèze », The Entomologists Monthly Magazine, no 34,‎ , p. 215–216.
  4. Marc-Emmanuel Mélon 2001.
  5. « L'historique de l'Association belge de photographie et de cinématrographie », sur Association belge de photographie.
  6. (en) Ralph London, « The Scénographe », Back Focus. The Journal of the Australian Photographic Collectors Society, no 81,‎ , p. 3-4 (lire en ligne).
  7. Clément Chéroux, « Vues du train », Études photographiques, no 1,‎ (lire en ligne )

Bibliographie

  • Julien Fraipont, « Le Dr Ernest Candèze, né à Liège le 22 février 1827, décédé à Glain le 30 juin 1898 », Mémoires de la Société royale des sciences de Liège,‎ .
  • Steven F. Joseph, Tristan Schwilden, Marie-Christine Claes, Directory of Photographers in Belgium, 1839-1905, Rotterdam-Antwerpen, De Vries - Museum voor Fotografie, 1997, vol. 1, p. 77-78.
  • Auguste Lameere, « Notice sur le Dr. Ernest Candèze », Annales de la Société entomologique de Belgique, vol. 42,‎ .
  • Marc-Emmanuel Mélon, « La photographie à Liège au XIXe siècle. Une modernité ambivalente », dans Jean-Patrick Duchesne (dir.), Vers la modernité. Le XIXe siècle au Pays de Liège (catalogue d'exposition), Liège, Musée de l’Art Wallon et Université de Liège, , 147-163 p..

Liens externes

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