Emil Baur

Emil Baur
Emil Baur en 1931.
Biographie
Naissance
Décès
(à 70 ans)
Zurich
Nationalité
Activités
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 683)[1]
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 683a)[2]

Adolf Emil Baur, né le à Ulm et mort le à Zurich[3], est un chimiste allemand. Entre 1911 à 1943, il est professeur titulaire de chimie physique à l'École polytechnique fédérale de Zurich. Il a contribué à la recherche en électrochimie, principalement sur les piles à combustible. Baur est un pionnier dans les domaines des piles à combustible à oxyde solide (SOFC) et des piles à combustible à carbonate fondu (MCFC), parmi lesquelles la pile à combustible au carbone.

Biographie

Jeunesse et début de carrière

Baur naît à Ulm et vient d'une famille de commerçants et de fonctionnaires[4]. Il étudie la chimie physique à Munich et à Berlin[5]. Il obtient son doctorat de l'université Louis-et-Maximilien de Munich en 1897 puis effectue sa recherche postdoctoral dans la même ville jusqu'en 1901. Il travaille auprès de Wilhelm Muthmann à l'université technique de Munich[6] et comme assistant de Wilhelm Ostwald à Leipzig[7]. À partir de 1905, il travaille comme assistant scientifique à l'office impérial à la Santé à Berlin. En 1907, il devient professeur de chimie physique à l'université technique de Brunswick.[réf. nécessaire]

En 1913, Baur est l'un des évaluateurs de la thèse d'habilitation d'Otto Stern[8].

Recherche

Baur travaille déjà sur les piles à combustible en 1909 et en 1910[9],[10]. En 1911, il s'installe à Zurich pour exercer comme professeur de chimie physique et d'électrochimie à l'École polytechnique fédérale de Zurich[11],[7], parallèlement à la poursuite de ses recherches sur les piles à combustible[12]. Avec l'un de ses étudiants, William Dupré Treadwell, ils déposent deux brevets conjoints[13],[14] sur ces piles. Baur travaille également sur une pile à combustible hydrogène-oxygène utilisant de l'hydroxyde de sodium fondu comme électrolyte[15], puis d'autres oxydes solides[16]. Il travaille extensivement sur les piles à carbonates fondus, particulièrement au charbon[16].

Dans les années 1930, avec l'aide de Hans Preis, il se tourne vers les piles SOFC. Il en construit à partir de divers métaux de transition tels que le cérium, le lanthane, le tungstène le zirconium ou encore l'yttrium. Ces expériences mèneront à des recherches sur les propriétés de conduction anionique de la zircone dans les années 1960, puis à l'utilisation industrielle de ces propriétés[17]. La publication de Baur de 1937 à ce sujet[18] a permis de faire connaître les piles à combustible à oxyde solide dans la communauté scientifique.[réf. nécessaire]

Il contribue de plus à l'étude des propriétés spectroscopiques de plusieurs composés chimiques[19].

En 1914 et 1919, Baur dépose des brevets pour l'extraction d'or à partir de solutions diluées, notamment à partir de l'eau de mer[20],[21]. Selon lui, les océans contenaient la majeure partie des réserves d'or mondiales[5]. Cette théorie conduit à un projet de recherche dans les années 1920, dirigé par Fritz Haber, qui visait à extraire l'or des océans, mais qui n'a finalement pas abouti.[réf. nécessaire]

Il a également travaillé sans succès sur la conversion carbone en diamant[4].

Le sujet d'intérêt majeur de la recherche de Baur reste toutefois ce qu'il désigne comme la « cosmographie chimique ». En mêlant plusieurs disciplines (entre autres la géochimie et la cosmochimie, mais aussi la paléontologie et la pétrographie), il cherche à comprendre le rôle des transformations chimiques dans l'évolution de l'univers et plus généralement dans la nature. Cette étude approfondie de la cosmographie le pousse à travailler sur les réactions cycliques ou irréversibles. Il est possible que ses recherches aient inspiré Boris Pavlovitch Belooussov dans son travail sur les réactions oscillantes[22],[23].

Vie privée

Baur se marie en 1905. Il a une fille et un fils, Arthur Baur (1915-2010), qui est devenu connu comme linguiste et espérantiste[8].

Publications (sélection)

Baur a publié plus de 150 publications scientifiques[5]. Ses ouvrages les plus importants sont :

  • (de) Bestimmungen von Umwandlungspunkten, Affinitätsgrössen, Dissoziationswärmen etc. auf elektrischem Wege, Munich, V. Höfling, , 49 p. (OCLC 638074867)
  • (de) Chemische Kosmographie (Conférence donnée à la Kgl. Technischen Hochschule à l'hiver 1902/1903), Munich, , 225 p. (OCLC 163152778)
  • (de) Kurzer Abriss der Spektroskopie und Kolorimetrie, Leipzig, Johann Ambrosius Barth, , 122 p. (OCLC 251974380)
  • (de) Themen der physikalischen Chemie (Conférences données à l'initiative de l'Association des ingénieurs allemands à la Technische Hochschule de Brunswick), Leipzig, éditeur académique m. b. H., (lire en ligne)
  • (de) Schweizerischer Wasserwirtschaftsverband : Die Verwendung der Elektrizität zu elektrochemischen und elektrometallurgischen Zwecken (discours suivi d'un débat), Zurich et Leipzig, Rascher, , 30 p. (OCLC 251974582)
  • (de) Erforschung der Photolyse der Kohlensäure, Zurich, Orell Füssli, , 79 p. (OCLC 3127613)

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Emil Baur » (voir la liste des auteurs).
  1. « https://vls.hsa.ethz.ch/client/link/de/archiv/einheit/4b16718a564a4076b64955e47ea19350 » (consulté le )
  2. « https://vls.hsa.ethz.ch/client/link/de/archiv/einheit/d92a6250b20141439d18ad07591aaabe » (consulté le )
  3. (de) Hans-Michael Körner, Große Bayerische Biographische Enzyklopädie, Munich, Walter de Gruyter, (ISBN 3-598-11460-5), p. 117.
  4. (de) William D. Treadwell, « Emil Baur (4. August 1873 bis 14. März 1944) », dans Hans Steiner, Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich, vol. 89, Zurich, (ISSN 1053-4385, lire en ligne [PDF]), chap. 3, p. 222-224.
  5. (de) William D. Treadwell, « Emil Baur 1873-1944 », Helvetica Chimica Acta, vol. 27, no 1,‎ (ISSN 0018-019X, DOI 10.1002/hlca.194402701167).
  6. (en) « Adolf Emil Baur », sur academictree.org (consulté le ).
  7. (de) Christian Simon, Vier „gewöhnliche“ und ein außergewöhnlicher Chemiker : Mikrohistorie einer Abteilung der ETH Zürich 1933-1945, vol. 18, Fachgruppe Geschichte der Chemie, , PDF (ISSN 0934-8506).
  8. (en) Helge Kragh, « From Cosmochemistry to Fuel Cells : Notes on Emil Baur, Physical Chemist », Bulletin for the History of Chemistry, Zurich, vol. 40, no 2,‎ , p. 74-85 (ISSN 1053-4385, lire en ligne [PDF]).
  9. (de) Themen der physikalischen Chemie (Conférences données à l'initiative de l'Association des ingénieurs allemands à la Technische Hochschule de Brunswick), Leipzig, éditeur académique m. b. H., (lire en ligne).
  10. (de) Emil Baur, « Bemerkungen zu Taitelbaums Abhandlung : „Studien über Brennstoffketten.“ », Zeitschrift für Elektrochemie und angewandte physikalische Chemie, Bunsengesellschaft für physikalische Chemie, vol. 16, no 9,‎ (ISSN 0005-9021, DOI 10.1002/bbpc.19100160904).
  11. (de) « Liste alle Professoren », sur ethistory.ethz.ch (consulté le ).
  12. (de) Emil Baur et H. Ehrenberg, « Über neue Brennstoffketten », Zeitschrift für Elektrochemie und angewandte physikalische Chemie, Bunsengesellschaft für physikalische Chemie, vol. 18,‎ , p. 1002-1011 (ISSN 0005-9021).
  13. Brevet GB 126766 Emil Baur et William Dupré Treadwell, Improvements in Electric Cells or Batteries, .
  14. Brevet DE 325783 Emil Baur et William Dupré Treadwell, Brennstoffelement, .
  15. Brevet DE 357290 Emil Baur, Knallgaskette mit einer Alkalischmelze als Elektrolyt, .
  16. Nicolas Simoncini, « Le développement des recherches sur les piles à combustible en France à la fin des années cinquante : analyse de la construction historique d’un engouement technologique », Technique et innovation, vol. 4, no 4,‎ (DOI 10.21494/ISTE.OP.2019.0407, lire en ligne [PDF]).
  17. Guillaume Müller, Conception, élaboration et caractérisation de matériaux de composition et de microstructure innovants pour les micro-piles à combustible à oxyde solide, Université Pierre et Marie Curie, (lire en ligne [PDF]), p. 10
  18. (de) Emil Baur et Hans Preis, « Über Brennstoff-Ketten mit Festleitern », Zeitschrift für Elektrochemie und angewandte physikalische Chemie, Berichte der Bunsengesellschaft für physikalische Chemie, vol. 43, no 9,‎ , p. 727-732 (ISSN 0005-9021, DOI 10.1002/bbpc.19370430903).
  19. (en) Joseph Fruton, Contrasts in Scientific Style : Research Groups in the Chemical and Biochemical Sciences, American Philosophical Society, , 473 p., p. 329.
  20. Brevet GB 191316898 Emil Baur et Oskar Nagel, Improved Process for the Recovery of Gold, Silver and Platinum from Extremely Dilute Solutions, particularly Ocean Water, .
  21. Brevet FR 489497 Emil Baur et Oskar Nagel, Procédé pour l'obtention de métaux précieux de l'eau de mer, .
  22. (en) Yuri Balashov et Vladimir Pavlovich Vizgin, Einstein Studies in Russia, Birkhauser, , 314 p. (ISBN 9780817642631), p. 270
  23. (en) Chemical Sciences in the 20th Century : Bridging Boundaries, Carsten Reinhardt et Wiley, , 297 p. (ISBN 9783527612741), p. 162-163.

Liens externes


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