Eliyahou Zini

Eliyahou Zini
Le Rav Zini lors d'une conférence au Technion
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Nave Sha'anan (Haïfa), Israël
Formation
Activité
Père
Meir Zini
Mère
Rahel Zini
Autres informations
A travaillé pour
Chaire
Religion
JudaÏsme
Nom en religion
Rav Zini
Idéologie
Arme
Corps médical (Israël)
Conflit
Directeur de thèse
Moshe Marcus (d)
Site web

Eliyahou Rahamim Zini (hébreu : אליהו רחמים זיני ou זייני, Zaïni) est un rabbin et décisionnaire sioniste, ainsi qu'un maître de conférences à la faculté de mathématiques et au département d’études humaines du Technion (Tiaret, — ). Élève de Léon Ashkenazi dont il transmet l'enseignement en Israël, il fonde en 2001 l'académie talmudique Or Vishua (« Lumière et salut ») à Haïfa, et en assure la direction depuis.

Biographie

Eliyahou Zini est le fils aîné du rabbin Meyer Zini, descendant du rabbin Yossef Yoshtu, disciple d'Isaac ben Jacob Alfassi, et de Rahel née Czansky[1], survivante du camp d'extermination d'Auschwitz qui rencontre son mari, officier dans l'armée française libre, au moment de la libération du camp.

Après la déclaration d'indépendance de l'Algérie la famille s'installe avec sa famille à Paris, où le jeune Élie termine ses études secondaires, entame des études de mathématiques à l'Université de Paris, et étudie le karaté dont il est certifié ceinture noire 2e dan[2]. Il immigre en Israël en 1970, prenant pour épouse Esther une semaine plus tard, =s'installe initialement à Bnei Brak, termine au Technion son doctorat en mathématiques sur les équations aux dérivées partielles non linéaires, et effectue un post-doctorat à l'Institut Weizmann, ne souhaitant pas quitter, fût-ce temporairement, Israël. Un an plus tard, il retourne au Technion en tant que maître de conférences adjoint à la faculté de mathématiques, et maître de conférences adjoint en Talmud et en philosophie juive au département d'études humaines et d'arts. Il a, entre temps, rencontré le rabbin Zvi Yehouda Kook, étudiant puis enseignant la doctrine de son père, Abraham Isaac Kook.

Engagé à l'armée de défense d'Israël dans le corps médical, il participe à l'Opération paix en Galilée en tant que médecin de combat. En 1979, il est nommé rabbin par le rabbin professeur Binyamin Zeev Benedikt et le grand-rabbinat d'Israël. Un an plus tard, il succède au rabbin-professeur Aharon Shear-Yashuv (he) au poste de rabbin du Technion, et combine cette fonction avec sa charge académique. Au cours de son mandat, il promeut le rapprochement entre nouveaux immigrants et étudiants déjà installés en Israël (le Technion ayant reconnu, dès sa création, le baccalauréat français, il avait facilité l'admission d'étudiants venus de France). Président de l'association des étudiants pratiquants A'hvat Aharon, il tente par ailleurs à plusieurs reprises, mais en vain, d'empêcher les couples de même sexe de loger dans des chambres destinées aux conjoints ou couples mariés. Il est, en outre, responsable des lieux saints en Israël pour le compte du Ministère des Cultes de 1982 à 1992.

En 2001, il fonde la yeshiva Or Vishua dans le quartier de Neve Sha'anan où il réside, et où vivent environ 150 étudiants et une communauté d'environ 300 familles. Le campus de la yeshiva compte trois synagogues différentes (ashkénaze, séfarade et yéménite) ; lui-même prie alternativement dans les synagogues ashkénazes et séfarades, et dispense un cours de Torah à environ 400 hommes et femmes chaque Chabbat.

Il se démet du rabbinat de l'université ainsi que de l'enseignement en 2013, après avoir atteint l'âge légal de départ à la retraite, et est remplacé par le rabbin Elad Doukov.

Il est marié et père de huit enfants.

Activités publiques et prises de position

Enseignement des sciences et du judaïsme

Docteur en mathématiques, Eliyahou Zini prône l'intégration entre les études scientifiques ou d'ingéniérie et l’étude de la Torah mais il s'oppose à la méthode de Natan Aviezer, qui tente de prouver l'exactitude de la Torah au moyen de découvertes scientifiques dans son livre sur la création, et juge ces explications inutiles.

Il a acquis ses connaissances en philosophie et pensée juives de ses lectures d'Elie Benamozegh, dont il a traduit et publié la correspondance, ainsi que de ses rencontres avec Emmanuel Levinas dont il a traduit plusieurs écrits, et Léon Ashkenazi.

Héritier de la tradition séfarade d'étude globale du Talmud, il privilégie la lecture de la Mishna, la Tossefta et les Talmuds dans les manuscrits anciens plutôt que leurs commentaires et se démarque de la manière lituanienne qui tente d'y apporter ses propres explications. Il se réfère donc plus volontiers à la littérature gaonique, en particulier celle qui a été exhumée de la gueniza du Caire qu'aux auteurs ultérieurs, à l'exceptions de rabbins ayant exercé en Algérie, dont Shimon ben Tsemah Duran, dont il a publié les commentaires sur les traités Roch Hachana et Kinnim, ainsi que le Maguen Avot sur le traité Avot. Il a par ailleurs publié, outre ses propres études sur l'évolution de la loi juive telles que Rabban Savora'ei véKlalei Halakha (« Nos Maîtres les Savoraïm et les Règles de la Loi juive »), des livres de prière.

Arrêts notables en matière de loi juive

Déclarations politiques

Professant une position qui fait de la présence juive en terre d’Israël l’un des fondements du judaïsme, le rabbin Zini est connu pour ses nombreuses déclarations, classées à l'extrême de la droite nationale-religieuse :

  • il s'oppose véhément aux accords d'Oslo, et publie dans son livre Eretz Hemdatenou («  La Terre de nos désirs ») une réfutation aux propos d'Elazar Shach et à l'arrêt rabbinique rendu par Ovadia Yosef en faveur du transfert de terres, arguant que les sources fournies par le rabbin Yosef ne prouvent en rien qu'il est permis de céder des territoires[7]. Dans sa chronique hebdomadaire sur Arutz Sheva, il s'exprime contre le gouvernement Rabin, explique le « triomphe des mécréants » par les fautes du peuple juif envers Dieu et espère sa prompte intervention. Il se défend cependant d'avoir incité au meurtre du Premier Ministre et porte plainte pour diffamation contre le journal local Kolbo qui prétend qu'il aurait fait l'objet d'une enquête policière. Sa plainte aboutit mais les dédommagements sont minimes[8].
  • il prend aussi la défense du rabbin Ido Alba, assigné par les tribunaux en raison de son soutien à Baruch Goldstein, estimant que l'article qu'il avait publié sur les lois du meurtre de non-Juifs, n'est qu'une discussion théorique sans la moindre conséquence pratique (le statut juridique de l'article d'Alba a finalement été décidé par la Cour suprême[9]).
  • dans un article publié le dans le journal "'Ala", il écrit : « L'ordre d'évacuer les implantations civiles n'est pas seulement un ordre illégal, mais c'est aussi un ordre d'aider l'ennemi […] Tout ordre d'évacuation doit être considéré comme [faisant le jeu] de l’ennemi qui souhaite mener cette action. »
  • après les attentats du 11 septembre à New York, il accuse par voie de presse la gauche israélienne d'en être moralement responsable en donnant une légitimité aux « terroristes » qui dirigent l'Organisation de libération de la Palestine (à la suite de la parution de l'article, le président du Technion lui fera ajouter que ses propos ne sont aucunement « l'opinion de l'institution où je suis employé. »)
  • après le conflit israélo-libanais de 2006, il écrit : « Une conclusion s’impose immédiatement : c’est le devoir imposé à cette merveilleuse génération, qui a mené la bataille d’une main haute et avec un dévouement suprême comme nous n’en avons pas vu depuis deux mille ans, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour renvoyer ce gouvernement à la poubelle de l'histoire. Tout ce groupe n'est qu'un ramassis de débris récupéré par un collectionneur d'hommes politiques. Des gens faibles, prêts à tout, un collectionneur tyrannique qui a piétiné toutes les valeurs morales et toutes les valeurs de son peuple sur son passage, tout cela pour sauver sa peau devant un système judiciaire, comme l'a déclaré l'ancien chef d'état-major, Moshe Ya'alon, qui ne connaît apparemment aucune pitié sauf envers ses amis et les amis de ses amis[10]. »

Lors des 20e élections à la Knesset, il participe pour la première fois à une conférence de soutien au parti HaBayit HaYehudi[11], et appelle ses étudiants ainsi que les membres de sa communauté à en faire de même.

Œuvre

Livres qu'il a écrits

Livres traduits ou édités

  • Littérature gaonique
    • Otsar haGueonim Massekhet Avoda Zara (« Trésor des Gueonim : traité Avoda Zara ») - recueil de commentaires des gueonim sur le traité Avoda Zara.
    • Otsar haGueonim Massekhet Houlin (« Trésor des Gueonim : traité Houlin ») - recueil de commentaires des gueonim sur le traité Houlin.
    • Otsar haGueonim Massekhet Nida (« Trésor des Gueonim : traité Niddah ») - recueil de commentaires des gueonim sur le traité Niddah.
  • Livres de Shimon ben Tsemah Duran
    • Hidoushei haRachbats 'al Massekhet Roch haChana véMassekhet Kinim (« Novellæ du Rachbats sur le traité Roch Hachana et le traité Kinim »), d'après les manuscrits et les éditions princeps.
    • Yakhin ouBo'az, un livre de responsa, premier tome.
    • Magen Avot (« La protection de nos pères ») - sur le traité Avot.
  • Livres d'Elie Benamozegh
    • Mavo leTora chebe'Al Pe (« Introduction à la Torah orale »), premier tome.
    • Moussar Yehoudi le'Oumat Moussar Notsri (« L'éthique juive en regard de la morale chrétienne »)
    • HaMassoret (« La tradition »).
  • Hagada Chel Pessah 'Im Peirouch Maguid Devarav leYa'akov, leRabi Israel Ya'akov Algazi (הגדה של פסח עם פירוש מגיד דבריו ליעקב, לר' ישראל יעקב אלגאזי, Haggada de Pessa'h avec les interprétations du Maguid Devarav de Rabbi Israël Jacob Algazi) - Interprétations du rabbin Israël Jacob Algazi sur la Haggada de Pessa'h.

Notes et références

  1. « Une grande dame nous a quittés: Rahel Zini est décédée » , sur LPH Info, (consulté le )
  2. (he) Eliyahou Zini, « קרב רב: רב יכול להיות גם אלוף באיגרוף » , sur nrg,‎ (consulté le )
  3. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק א, Or Vishua
  4. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק ב, Or Vishua
  5. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלק ד, Or Vishua
  6. (he) Eliyahou Zini, עץ ארז חלקים ה׳, Or Vishua
  7. (he) Tzvi Scheimann, « הפסק של הרב עובדיה בנושא החזרת שטחים לא נכון » , sur Srugim,‎ (consulté le )
  8. (he) « תביעה של רב נגד עיתון בגין לשון הרע » , sur Fridmanwork
  9. D'après 2831/95 עידו אלבה נ. מדינת ישראל, פ"ד נ (5) 221
  10. (he) « ההתנגדות לכיבוש היא היא המשחיתה », sur Or Vishua.
  11. (he) Gil Kellner, « צפו: הרב אליהו זייני מביע תמיכה בבית היהודי » , sur Srugim,‎ (consulté le )
  • Portail du judaïsme
  • Portail des mathématiques