Elisabeth Joris
| Naissance |
Viège |
|---|---|
| Nationalité | Suisse |
| Études | histoire et français |
|---|---|
| Formation | Université de Zurich |
| Titres | docteur |
| Profession |
enseignante historienne |
| Travaux | histoire des femmes |
| Distinctions | prix culturel du canton du Valais (2024) |
Elisabeth Joris est une historienne, spécialisée dans l'histoire des femmes, et féministe suisse, née en 1946 à Viège.
Biographie
Origines et famille
Elisabeth Joris naît en 1946 à Viège, en Haut-Valais[1]. Elle est le quatrième d'une fratrie de six enfants[2]. Leur père, Louis Joris[3], originaire de Martigny et fils d'un pharmacien, est un chimiste et travaille pour l'entreprise Lonza ; leur mère, née Geneviève Burlet[3], également fille d'un pharmacien, tient le foyer familial[4]. Ils se rencontrent au club de tennis de Viège, que le père a fondé[2].
Mariée à Peter Seiler[4],[n 1], un enseignant de mathématiques[2] originaire de Brigue[4], et mère de deux enfants[6], elle vit depuis 1966[7] ou 1968[3] à Zurich.
Études et parcours professionnel
Après l'école secondaire et l'école de commerce[n 2], Elisabeth Joris travaille comme sténographe dans un hôtel[8] et notamment comme secrétaire de Sepp Blatter, alors à la tête de la Ligue suisse de hockey sur glace[3].
Après une année au pair en Angleterre[3], elle décide de s'installer à Zurich en 1966[7] ou 1968, où étudient déjà ses deux frères aînés[3]. Elle y fait des études à l'Université de Zurich afin de devenir enseignante du niveau secondaire[n 3]. Elle fait ensuite des études d'histoire et de français[9], conclues en 1980 par une licence[5]. Elle y obtient un doctorat en 2010, alors qu'elle est retraitée[1],[7]. Sa thèse, publiée en 2011, porte sur la pédagogue Josephine Zehnder-Stadlin et l'homéopathe Emilie Paravicini-Blumer (de)[10].
Elle enseigne l'histoire[2] au gymnase cantonal du quartier zurichois de Riesbach et donne des cours à la Haute école de Lucerne[9].
Champs d'études historiques
Elisabeth Joris se spécialise dans le domaine de l'histoire des femmes[1].
Elle coédite en 1986 avec Heidi Witzig (de) un ouvrage pionnier sur l'histoire des femmes suisses[2],[11], qui porte sur la situation des femmes dans l'Oberland zurichois de 1820 à 1940[12]. Elle coécrit également en 1996 (sur commande) un ouvrage sur l'histoire de l'entreprise Feller (de), qui porte en particulier sur la figure marquante de la jeune héritière et dirigeante d'entreprise Elisabeth Feller[13].
Elle est également l'un des auteurs d'un ouvrage commandé par Pro Helvetia, publié en 2006, qui analyse le rôle des hommes et des femmes dans la construction des tunnels en Suisse entre 1870 et 2005[14],[15].
Autres activités
Elisabeth Joris est l'un des fondateurs, en 1971[16] ou 1973, du mouvement de gauche Kritisches Oberwallis et du journal Rote Anneliese (de) aux côtés notamment de Peter Bodenmann[3]. Elle cofonde des années plus tard, à Zurich, la revue féministe Olympe, aujourd'hui disparue[3].
Elle fait partie en 1979, aux côtés notamment de la future conseillère fédérale Ruth Dreifuss, des auteurs de l'initiative populaire « Pour une protection efficace de la maternité »[2]. Elle fait partie de la délégation suisse qui accompagne cette dernière à la Quatrième conférence mondiale sur les femmes en 1995 à Pékin[3].
Elle est l'une des coorganisatrices de la grève des femmes du 14 juin 1991[1]. Elle participe également à la création de l'association Aînées pour le climat en 2016[1].
Elle est consultante notamment pour le film L'Ordre divin, sorti en 2017[2].
Distinctions
- 2020 : doctorat honoris causa de l'Université de Zurich[1]
- 2023 : Stadttaler de la ville de Zurich[17],[n 4]
- 2024 : prix culturel du canton du Valais[19] pour l'ensemble de sa carrière[20][1]
Publications
- (de) Elisabeth Joris (dir.) et Rita Schmid (dir.), Damit der Laden läuft : ein kritischer Blick in die scheinbar vertraute Welt des Detailhandels : Erfahrungen, Expert-innenwissen, Erhebungen, Zurich, Rotpunktverlag (de), , 109 p. (ISBN 9783858698605)[21]
- (de) Elisabeth Joris, Liberal und eigensinnig : die Pädagogin Josephine Stadlin - die Homöopathin Emilie Paravicini-Blumer : Handlungsspielräume von Bildungsbürgerinnen im 19. Jahrhundert, Zurich, Chronos Verlag, , 636 p. (ISBN 9783034010436)[22]
- (de) Elisabeth Joris (dir.), Katrin Rieder (dir.) et Béatrice Ziegler (de) (dir.), Tiefenbohrungen : Frauen und Männer auf den grossen Tunnelbaustellen der Schweiz 1870-2005, Baden, Hier + jetzt, Verlag für Kultur und Geschichte, , 290 p. (ISBN 3039190342)
- (de) Elisabeth Joris et Adrian Knoepfli, Eine Frau prägt eine Firma : zur Geschichte von Firma und Familie Feller, Zurich, Chronos Verlag, , 159 p. (ISBN 3905312174)
- (de) Elisabeth Joris (dir.) et Heidi Witzig (de) (dir.), Frauengeschichte(n) : Dokumente aus zwei Jahrhunderten zur Situation der Frauen in der Schweiz, Zurich, Limmat-Verlag-Genossenschaft, , 578 p. (ISBN 3857911026)
Bibliographie
- (de) Denise Schmid (de), Elisabeth Joris : ein Leben in Geschichte(n), Zurich, Hier und Jetzt (de), , 311 p. (ISBN 9783039196227)
Notes et références
Notes
- ↑ Elle s'appelle officiellement Elisabeth Seiler de son mariage à 1988, année où elle récupère son nom de naissance grâce à l'entrée en vigueur du nouveau droit matrimonial[5].
- ↑ Jusqu'à la fin des années 1960, il n'y a pas de gymnase pour les filles en Valais[2].
- ↑ N'étant pas titulaire d'une maturité gymnasiale, elle doit demander une dérogation au chef du département cantonal de l'éducation Walter König (de)[8].
- ↑ « für die Erforschung der Frauen- und Geschlechtergeschichte und für das Sichtbarmachen von Frauenarbeit in ganz unterschiedlichen Formen sowie ihr feministisches und gesellschaftspolitisches Engagement beispielsweise für Sans-Papier-Hausarbeiterinnen. » (pour ses recherches sur l'histoire des femmes et des relations entre hommes et femmes et pour sa mise en lumière du travail des femmes sous toutes ses formes, ainsi que pour son rôle actif dans les questions féministes et sociopolitiques, par exemple en faveur des sans papiers)[18].
Références
- Célia Héron, « La grève des femmes renaît sans cesse », Le Temps, , p. 10 et 11 (lire en ligne )
- (de) Annika Bangerter, « Elisabeth Joris: "Ich wollte nie von einem Mann abhängig sein" », Aargauer Zeitung, (lire en ligne )
- (de) Robert Bösiger, « Die Aktivrentnerin », Visit (magazine de la section zurichoise de Pro Senectute (de)), no 4, , p. 18 à 21 (lire en ligne, consulté le )
- (de) Stefan Keller, « Durch den Monat mit Elisabeth Joris (Teil 2): Wollten Sie nie ganz ins Wallis zurück? », Die Wochenzeitung, (consulté le )
- (de) Lothar Berchtold, « Ich will doch wissen, warum jener dies sagt und jene das" », Walliser Bote, , p. 10 et 11 (lire en ligne)
- ↑ (de) Rea Brändle, « 8. März: «Nicht lockergelassen» », Die Wochenzeitung, (consulté le )
- (de) Stefan Keller, « Durch den Monat mit Elisabeth Joris (Teil 1): «Wie wird man Frauenhistorikerin?» », Die Wochenzeitung, (consulté le )
- (de) Martin Kreutzberg, « Elisabeth Joris », sur flunternerzaehlt.ch (site sur l'histoire du quartier zurichois de Fluntern) (consulté le )
- (de) « Elisabeth Joris und ihr Standardwerk », Neue Zürcher Zeitung, (ISSN 0376-6829, lire en ligne , consulté le )
- ↑ (de) « Ehrendoktorat der Universität Zürich für Elisabeth Joris », sur Université de Zurich, (consulté le )
- ↑ (de) Sarah Jäggi, « Elisabeth Joris: "Das bringt uns nicht zurück in die Fünzigerjahre" », Die Zeit, (ISSN 0044-2070, lire en ligne , consulté le )
- ↑ (de) jw, « Iris von Roten: Radikale Feministin der ersten Stunde », Walliser Bote, , p. 10 (lire en ligne)
- ↑ (de) Mario König, « Buchbesprechung », Traverse (revue d'histoire), vol. 4, , p. 155 et 156 (ISSN 1420-4355, lire en ligne)
- ↑ « De la sexualité des tunnels », Le Matin Dimanche, no Ariane Dayer, , p. 30 et 31 (lire en ligne)
- ↑ (de) Verena Rothenbühler, « Buchbesprechung », Traverse (revue d'histoire), , p. 157 à 159 (ISBN 978-3905315-46-2, ISSN 1420-4355, lire en ligne)
- ↑ Alain Jeannet, « Peter Bodenmann, n'êtes-vous donc qu'un tacticien de génie ? », Le Nouveau Quotidien, , p. 37 et 39 (lire en ligne)
- ↑ (de) « Stadt Zürich verleiht «Stadttaler» für Pionierinnenarbeit », sur Nau (site d'information) (de), (consulté le )
- ↑ (de) « Stadttaler an Elisabeth Joris », sur ville de Zurich, (consulté le )
- ↑ (de) « Elisabeth Joris: «Habe Kulturpreis dank Berufsverbot erhalten!» », sur Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
- ↑ « Historienne majeure de notre siècle, pionnière de l'histoire des femmes et du genre en Suisse. »
- ↑ (de) Danny Schlumpf et Dana Liechti, «Auch die Kunden haben eine Verantwortung», Blick, (consulté le )
- ↑ (de) Urs Hafner, « Prekär, aber frei », Neue Zürcher Zeitung, , p. 50 (ISSN 0376-6829, lire en ligne , consulté le )
Liens externes
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