Elias d'Imzalène

Elias d'Imzalène
Biographie
Naissance
Nom de naissance
El Yess Zareli
Surnom
Elias d'Imzalène

Elias d'Imzalène, de son vrai nom El Yess Zareli, est un influenceur et militant politique se réclamant de l'islam. Il est né le , à Versailles, dans les Yvelines.

Il se fait connaître en 2013 en publiant sur son site Islam et Info, un interview d'un habitant de Trappes en pleine émeute. L'entretien vu plus de 800 000 fois remet en cause la version des autorités et de la presse mainstream.

En 2021, il participe au collectif Perspectives musulmanes en réaction à la loi confortant le respect des principes de la République, votée par l'Assemblée Nationale la même année.

Initialement proche des cercles d'extrême droite et militant contre l'« enseignement de la théorie du genre à l'école », il se rapproche de La France insoumise à l'occasion des élections présidentielles, puis législatives de 2022.

Lors d'une manifestation de soutien à la Palestine, le 8 septembre 2024, il appelle à l'intifada dans les rues de Paris et est reconnu coupable, en première instance, par le tribunal judiciaire de Paris, de « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion  ».

Biographie

Elias d'Imzalène, est né le 22 février 1979 à Versailles dans les Yvelines[1],[2],[3]. Il a une formation de juriste et est marié[2],[4]. Son épouse a, un temps, dirigé une association militant pour le port du voile intégral[2]. Il anime le site communautaire Islam&Info, actif jusqu'en 2021[5],[6].

Il défend une vision communautaire des musulmans, qu'il invite à se constituer en contre-société[2],[7]. Qualifié par certains observateurs de « néo-salafiste », ou de « fréro-salafiste », le haut fonctionnaire Bernard Godard considère, lui, qu' « Il n'est pas salafiste, comme on l'écrit souvent. C'est un militant politique, un agitateur, dans la vindicte contre la France. Il cherchait une notabilité et l'a trouvée avec Islam & Info, qui a souvent fait le buzz. »[8],[2],[9]. Lui-même se dit « islamien »[2].

Il affirme lutter contre l'islamophobie qu'il définit comme « Tout ce qui entrave la construction et le développement de la communauté [musulmane], son expression visible et politique, en France ou ailleurs. »[10],[11].

Création et animation du site Islam et info

Elias d'Imzalène crée en 2011 le site d'information communautaire « Islam et Info » où, selon L'Express, il pousse les musulmans à s'organiser en « contre-société »[2],[12],[7]. En 2023, le site est en sommeil[13].

Il apparait dans les media en 2013, lors des émeutes de la ville de Trappes. Il publie une vidéo de la jeune femme à l'origine de ces événements. Cette vidéo est rapidement vue plus de 700 000 fois et attire l'attention sur le site[5],[6],[2].

À cette époque il intervient au théâtre de la Main d'Or, alors tenu par Dieudonné et est présenté comme fréquentant ce dernier ainsi qu'Alain Soral par Libération[6],[2].

Le site Islam & Info dont il est le fondateur et le principal animateur a pour devise « L'info par le Musulman, pour le Musulman » et défend une vision communautaire de l'Islam[7]. Il dénonce une islamophobie systémique teintée de relents complotistes, défend Dieudonné et affirme qu' « en France, une alliance entre maçons et sionistes provoque l’augmentation de l’islamophobie et de la christiannophobie dans l’indifférence du pouvoir acquis à certains lobbys »[14],[15],[16].

Il s'oppose à la loi sur le mariage pour tous et, en janvier 2014, soutient les « journées de retrait » organisées par Farida Belghoul afin de protester contre une « propagande LGBT » dans les programmes scolaires[2].

En décembre 2015, dans la foulée des attentats du 13 novembre, son domicile est perquisitionné et les gendarmes y découvrent notamment un exemplaire de Mein Kampf[2].

En avril 2017, il est explicitement cité par la note blanche des renseignements territoriaux sur laquelle s'appuie le Tribunal administratif de Melun pour confirmer la fermeture de la mosquée de Torcy. Selon cette note, il serait intervenu à deux reprises dans la mosquée en fournissant « des éléments de langage comparant la situation existant en France à l'apartheid et demandant aux fidèles d'arrêter d'être Français légalistes, Français républicains et Français patriotes »[17],[10].

En 2017, il est condamné pour diffamation dans le cadre de la modération du site Islam&Info[4],[1].

Selon Le Point, il participe à l'organisation de la « Marche du 10 novembre 2019 contre l'islamophobie », avant d'en être écarté car jugé « trop radical »[7],[18],[12],[19]. Il est alors membre du « Comité du 10 Novembre » fondé dans la foulée[18].

Perspectives musulmanes

À la suite du vote de la « loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République », le « Comité du 10 Novembre » devient « Perspectives musulmanes »; Elias d'Imzalène en est le leader[18]. Perspectives musulmanes affiche pour objectif de« répondre à une urgence face à l'offensive engagée contre toute forme de liberté dans les modes de vie et les expressions des musulmans »[18].

En 2022, il est ainsi invité à s'exprimer au Parlement européen lors d'une conférence intitulée « Contradictions et décalage entre les valeurs Européennes et la loi confortant le respect des principes de la République Française ». Organisée à l'initiative de la COJEP, il y intervient en compagnie de François Burgat et de Feïzia Ben Mohamed[9],[20]. Il est alors « Fiché S » et sa venue est dénoncée par l'hebdomadaire Marianne qui considère qu'il instrumentalise la lutte contre l'islamophobie et voit en lui un « salafiste au cœur de la galaxie de l'islam politique en France »[9],[1],[20]. Selon l'essayiste Naëm Besandji, il partage une « interprétation extrêmiste, politique et identitaire de l'Islam »[9]. Durant cette conférence, il indique que, selon lui, l'islampohobie a commencé en France en 2004 par « l'exclusion » des « sœurs » musulmanes de l'école, en faisant référence à la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l'école[9].

En 2022, il participe à une manifestation de soutien à l'imam Hassan Iquioussen alors sous le coup d'une procédure d'expulsion et y demande « à ce que toutes, absolument toutes, les lois islamophobes soient abrogées »[7],[21].

En 2023, il est, selon Le Monde, une des voix les plus actives et virulentes à s'opposer à l'interdiction de l'abaya à l'école et est particulièrement actif sur les questions d'islamophobie depuis la dissolution du CCIF[13],[7]. Il affirme défendre ce droit, non pour son caractère religieux, mais pour les libertés individuelles des jeunes filles[13].

Rapprochement allégué avec La France Insoumise

Alors qu'il gravite initialement à l'extrême droite, il semble se rapprocher de LFI à partir de 2022 au cours d'un débat intitulé Mélenchon dernier rempart contre l'islamophobie?[2]. Tout en reprochant à Jean-Luc Mélenchon ses positions sur les chrétiens d'Orient et les Kurdes, il pense observer une victoire culturelle des thèses défendues par le PIR dans les partis politiques de gauche et en félicite Houria Bouteldja[2].

Il apparait accompagnant Assa Traoré lors de la manifestation en mémoire de Nahel en raison du racisme systémique qu'elle traduirait[2],[7],[22].

À partir d'octobre 2023 et de la guerre à Gaza, il devient une figure d'Urgence Palestine et on le voit proche de députés de La France Insoumise ou de Rima Hassan lors de manifestations de soutien à la cause palestinienne[2],[1],[18]. Il participe également au blocage de Sciences Po Paris rue Saint-Guillaume[2],[7].

Le 08 septembre 2024, lors d'une manifestation à l'appel du collectif Urgence Palestine, il appelle à « mener l’intifada à Paris » afin de « libérer Jerusalem » et est visé par un signalement au Procureur de la République, par le ministère de l'Intérieur[1],[23].

Il est placé en garde-à-vue le 24 septembre et reçoit le soutien de la députée Ersilia Soudais qui affirme vouloir visiter, comme parlementaire, le commissariat de police où il est retenu[18],[24],[25]. Selon le magazine Charlie Hebdo, il s'agit d'une initative isolée de la députée, et une source anonyme la décrit comme isolée sur ce sujet[26].

Gel de ses avoirs par le gouvernement français

Le 13 janvier 2025, le gouvernement français gèle ses avoirs pour une durée de 6 mois[27],[28],[3]. Il annonce intenter un recours auprès du Tribunal administratif[29].

Condamnation en première instance pour provocation à la haine ou à la violence.

Après sa garde à vue du 24 septembre 2024, il est poursuivi par le parquet devant le Tribunal judiciaire de Paris pour « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion  »[4]. Cinq associations se constituent parties civiles[30].

Lors de l'audience, le 23 octobre 2024 il est défendu par Maître Rafik Chekkat et proteste de sa modération. Il affirme qu' « intifada » doit être entendu comme « soulèvement [ou] appel à l'indignation » pacifique et conteste tout antisémitisme. Il se montre calme et posé mais l'audience est perturbée par certains de ses soutiens[4],[31].

Le 19 décembre 2024, il est condamné à 5 mois de prison avec sursis et à verser 1 000 euros de dommages et intérêt à chacune des cinq parties civiles[30],[31],[32]. Il interjette appel de cette décision[29].

Références

  1. Par T. H. avec Jean-Michel Décugis, « Elias d’Imzalène, influenceur fiché S, visé par un signalement pour avoir appelé à « mener l’intifada à Paris » », sur leparisien.fr, Le parisien, (consulté le )
  2. « Elias d'Imzalène : entre LFI et l'agitateur islamiste, récit d’un rapprochement », sur L'Express, (consulté le )
  3. Arrêté du 13 janvier 2025 portant application des articles L. 562-2 et suivants du code monétaire et financier (lire en ligne)
  4. « De l’intifada aux « manifestations pacifistes » : les contradictions d’Elias d’Imzalène face à la justice », sur Le Point, (consulté le )
  5. « Grâce à la Toile, des médias musulmans en plein essor », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Willy Le Devin, « Des chiens de garde proactifs sur le Net » [archive] [html], sur Libération, (consulté le )
  7. « Qui est Elias d’Imzalène, le militant propalestinien fiché S, jugé pour «provocation publique à la haine» ? », sur Le Figaro, (consulté le )
  8. Florence Bergeaud-Blackler, « "Le vote musulman chez Mélenchon et le risque de l'entrisme fondamentaliste" », sur www.marianne.net, (consulté le )
  9. Jean-Loup Adénor, « Au Parlement européen, les sulfureux invités d'une conférence sur "l'islamophobie" », sur www.marianne.net, (consulté le )
  10. « Deux militants islamistes dévoilent leur définition de "l’islamophobie" », sur www.naembestandji.fr (consulté le )
  11. « Elias d’Imzalène : d’Alain Soral à LFI, l’islam comme seule boussole », sur Le Point, (consulté le )
  12. « MARCHE DU 10 NOVEMBRE A PARIS : STOP A L'ISLAMOPHOBIE ! - Islam&Info », Islam&Info,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )
  13. « Port de l’abaya à l’école : ces influenceurs et prédicateurs qui contestent son interdiction », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Islam & Info Notice média / organisation » [archive], sur Conspiraty Watch, (consulté le )
  15. "La Rédaction I&I, « Tariq Ramadan soutient la “quenelle” de Dieudonné - Islam&Info », Islam&Info,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )
  16. « Argenteuil : comment la guerre du voile s'est rallumée », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  17. Par Julie Olagnol Le 25 avril 2017 à 18h50, « Torcy. Ce que contient la note des renseignements qui a conduit à fermer la mosquée », sur leparisien.fr, (consulté le )
  18. « Appel à l’intifada, rapprochement avec LFI… le jeu dangereux de Perspectives musulmanes », sur Le Point, (consulté le )
  19. Je suis Charlie, « Contre l’« islamophobie » : la mémoire courte de la gauche » [archive], sur charliehebdo.fr, Charlie Hebdo, (consulté le )
  20. « L’intervention d’un islamiste fiché S au sein du Parlement européen », sur Ecole de Guerre Economique, (consulté le )
  21. Jean-Loup Adénor, « Affaire Hassan Iquioussen : qui était derrière le rassemblement de soutien à l'imam à Paris ? », sur www.marianne.net, (consulté le )
  22. « Mort de Nahel : La France « s’enfonce dans le déni d’un racisme systémique », selon Elias d’Imzalène », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  23. « «Prêts à mener l’intifada dans Paris ?» : enquête ouverte après le violent appel d’Elias d’Imzalène lors d’une manifestation propalestinienne », sur Le Figaro, (consulté le )
  24. Marianne, « Appel à "l’intifada dans Paris" : la députée LFI Ersilia Soudais à la remorque du fiché S Elias d’Imzalène », sur www.marianne.net, (consulté le )
  25. « Elias d’Imzalène, militant pro palestinien, « plus respectable » que Retailleau pour le LFI Éric Coquerel », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  26. Je suis Charlie, « « Elle est vraiment toute seule » : Le soutien d’Ersilia Soudais à Elias d’Imzalène embarrasse LFI », sur charliehebdo.fr, (consulté le )
  27. Par Le Parisien avec AFP Le 16 janvier 2025 à 10h10, « Le gouvernement gèle les avoirs du militant pro-palestinien Elias d’Imzalène », sur leparisien.fr, (consulté le )
  28. « Le gouvernement gèle les avoirs d'Elias d’Imzalène, un militant pro-palestinien », sur Le Figaro, (consulté le )
  29. « France : après le gel de ses avoirs, Elias d’Imzalène dénonce "la répression" qui s’abat sur les voix propalestiniennes », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  30. « « Intifada dans Paris » : Elias d’Imzalène condamné à 5 mois de prison avec sursis », sur Le Point, (consulté le )
  31. Olivia Dufour, « Appel à l’intifada : Elias Imzalène condamné à cinq mois de prison avec sursis », sur Actu-Juridique, (consulté le )
  32. « Le militant pro-palestinien Elias d’Imzalène condamné à 5 mois de prison avec sursis pour avoir appelé à «mener l’intifada» », sur Le Figaro, (consulté le )
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