El Pilar (Belize)

El Pilar

Plaza Jobo sur le site El Pilar.
Localisation
Pays Belize - Guatemala
District Cayo
Département Petén
Protection Réserve archéologique
Catégorie UICN VI
Coordonnées 17° 14′ 53″ nord, 89° 09′ 02″ ouest
Altitude 265 m
Superficie 2 000 ha
Histoire
Époque Préclassique moyenne
Période classique
Géolocalisation sur la carte : Belize
El Pilar

El Pilar est une ancienne cité maya située sur la frontière entre le Belize et le Guatemala. Le site se trouve à 12 km au nord de San Ignacio, au Belize, et est accessible via San Ignacio et Bullet Tree Falls.

Les monuments d'El Pilar se trouvent au centre d'une zone protégée de près de 2 000 ha connue sous le nom de Réserve archéologique El Pilar pour la flore et la faune mayas, déclarée réserve archéologique au Belize et monument culturel au Guatemala en 1998. El Pilar est le plus grand site maya de la région du fleuve Belize, avec plus de 25 places et des centaines d'autres bâtiments importants, couvrant environ 49 ha.

Étymologie

Son nom « El Pilar » signifie « bassin d'eau » en vieil espagnol, reflétant l'abondance des cours d'eau autour du site et en contrebas de son escarpement, ce qui est rare dans la région maya[1].

Découverte

Situé à une altitude de 265 m[2], El Pilar est cartographié pour la première fois en 1983 par l'archéologue américaine Anabel Ford[3] dans le cadre de son projet BRASS (Belize River Archaeological Settlement Survey). Les schémas d'implantation dans la région suggèrent une hiérarchie de taille et de composition des communautés directement liée aux terres agricoles[4].

Le site est divisé en trois zones principales : Xaman Pilar (nord), Nohol Pilar (sud) côté Belize, et Pilar Poniente (ouest) côté Guatemala[1][5].

Histoire

Depuis 1993, un important projet de fouilles archéologiques sur le terrain a marqué le début de l'étude d'El Pilar[6]. Sous la direction d'Anabel Ford, la carte détaillée a été réalisée à l'aide d'instruments d'arpentage et de fouilles axées sur les voies d'accès, les escaliers et les portes. Lorsque les monuments ont été cartographiés, l'équipe a vérifié le système de chaussées qui reliait l'est à l'ouest, unissant un ancien centre maya situé dans deux nations modernes : le Belize et le Guatemala. Des fouilles ultérieures ont permis de creuser un tunnel dans un temple majeur, révélant une histoire de construction vieille de 2 000 ans. Ford et son équipe travaillent actuellement avec le Lidar afin de cartographier la zone de manière plus approfondie[7].

La ville s'est développée à partir de la période préclassique moyenne (800 av. J.-C.), avec les premiers petits temples et places identifiés dans le temple principal oriental de la Plaza Copal[5]. La zone urbaine s'est agrandie, atteignant son extension maximale avant l'an 1000 après J.-C[1]. À son apogée, à la fin de la période classique, la population totale d'El Pilar aurait dépassé les 180 000 habitants[8].

Ford et son équipe ont fouillé plusieurs places, temples et palais de cette zone monumentale. Autour des monuments se trouvent les habitations qui composaient l'ancienne communauté maya. Tzunu'un, « colibri » en maya, une unité résidentielle découverte, cartographiée et étudiée en 1984, a fait l'objet d'une importante campagne de fouilles qui a permis de mettre au jour et de consolider une maison maya de prestige[9]. C'est la seule maison archéologique accessible au public aujourd'hui. En collaboration avec des maîtres jardiniers mayas, l'équipe a aménagé un jardin forestier autour du site de la maison. Les jardins forestiers d'El Pilar sont désormais entretenus par les agriculteurs mayas dans le cadre du réseau des jardins forestiers d'El Pilar[9][10].

Conservation et écotourisme

La réserve archéologique El Pilar est ouverte au public et dispose d'une série de sentiers permettant d'accéder à l'ensemble du site. Les touristes peuvent prendre un taxi depuis Bullet Tree Falls pour se rendre directement au site maya. Les plus aventureux peuvent découvrir à la fois les aspects anciens et contemporains de la vie maya, qui contribuent à promouvoir la culture maya dans la région[11]. Il existe une initiative active visant à faire d'El Pilar, au Belize et au Guatemala, le premier parc archéologique international[1][12].

Bien qu'El Pilar soit protégé au Belize et au Guatemala et que des gardes forestiers soient présents sur place, il reste menacé par les pilleurs et a été inscrit en 1996 sur la liste des 100 sites les plus menacés au monde établie par le World Monument Fund[13]. La stratégie de conservation de Ford, baptisée Archaeology Under the Canopy (« Archéologie sous la canopée »), promeut la conservation des monuments mayas anciens dans leur contexte environnemental naturel. À l'abri sous la canopée forestière après 1 000 ans d'abandon, El Pilar et tous les monuments mayas sont mieux conservés à l'ombre. Cela permet de préserver le patrimoine culturel maya ainsi que les jardins forestiers créés par les Mayas[11].

La partie Belize, El Pilar Archaeological Reserve for Maya Flora and Fauna[14], est classée réserve archéologique sur 808 ha depuis 1998[15]. La partie Guatemala est nommée Monumento Cultural El Pilar para la Flora y Fauna Mayas[14] et fait partie de la Réserve de biosphère Maya créée en 1990[16].

Galerie

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « El Pilar » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) MESOAMERICAN Research Center, « El Pilar Unveiled » , sur www.marc.ucsb.edu (consulté le )
  2. (en) « Trails of El Pilar -- El Pilar Archaeological Reserve for Maya Flora and Fauna » [archive du ] , sur elpilar.marc.ucsb.edu (consulté le )
  3. (en) « El Pilar Archaeological Reserve », sur Exploring Solutions Past - The Maya…, (consulté le ).
  4. (en) MESOAMERICAN Research Center, « Survey Interpretations » , sur www.marc.ucsb.edu (consulté le )
  5. (en) Anabel Ford, « Archaeology at El Pilar: A Report on the 1995 Field Season : The Origins of Research at El Pilar: The BRASS Project » [archive du ] [PDF], sur www.marc.ucsb.edu, (consulté le )
  6. (en) MESOAMERICAN Research Center, « Origins of the Maya City of El Pilar » , sur www.marc.ucsb.edu (consulté le )
  7. Pierre Simon, « Données acquises par LiDAR dans la validation des éléments archéologiques sous la canopée des forêts Maya », dumas.ccsd.cnrs.fr, University of Santa Barbara, California, 93100 Santa Barbara USA,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  8. (en) Anabel Ford et Ronald Nigh, Maya Forest Garden: Eight Millennia of Sustainable Cultivation of the Tropical Woodlands, Left Coast Press, , 260 p. (ISBN 978-1-61132-998-8, lire en ligne ), p. 116
  9. (en) MESOAMERICAN Research Center, « The ancient maya house and forest garden at Tzunu'un » , sur www.marc.ucsb.edu (consulté le )
  10. (en) « El Pilar Forest Garden Network » [archive du ] , sur mayaforestgardeners.org (consulté le )
  11. (en) MESOAMERICAN Research Center, « Ecotourism at El Pilar » , sur www.marc.ucsb.edu (consulté le )
  12. (en) « 93106: Agreement Paves the Way for Archaeological Peace Park at El Pilar » [archive du ] , sur www.ia.ucsb.edu, (consulté le )
  13. (en) World Monument Fund, « List of 100 most endangered sites 1996 » [archive du ] [PDF], sur www.wmf.org, (consulté le ), p. 14
  14. (en) BRASS/El Pilar Program, « Adaptive management in the Maya Forest: The Contiguous Parks at El Pilar » [archive du ] [PDF], sur www.marc.ucsb.edu, (consulté le ), p. 7
  15. (en) « Protected Planet | El Pilar » , sur Protected Planet (consulté le )
  16. (es) Anabel Ford, Huellas a Través del Paisaje : Monumento Cultural El Pilar, Guatemala, Instituto de Antropología e Historia, , 38 p. (lire en ligne), p. 5

Bibliographie

  • (es) Anabel Ford et José Antonio Montes, « Medio ambiente, uso de la tierra y desarrollo sostenible : La Reserva arqueologica de El Pilar para la Flora y Fauna Mayas de Belice y Guatemala », Mesoamérica, vol. 37,‎ , p. 31-50 (lire en ligne [PDF])

Liens externes

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