Denise Duval

Denise Duval
Paul Payen et Denise Duval dans Les Mamelles de Tirésias, Paris, 1947.
Nom de naissance Denise Augustine Charlotte Duval
Naissance
Paris 15e
Décès (à 94 ans)
Bex (Suisse)
Nationalité française
Activité principale artiste lyrique
soprano
Années d'activité 1942-1965
Collaborations Francis Poulenc

Répertoire

Scènes principales

Denise Duval est une artiste lyrique (soprano) française née le à Paris (15e) et morte le à Bex en Suisse.

Biographie

Jeunesse et études

Denise Duval naît le dans le 15e arrondissement de Paris d’Étienne Marcel Antoine Duval, capitaine d'artillerie coloniale, et de Mireille Yvonne Eugénie Miracel, sans profession[1].

Carrière

Denise Duval débute en 1942 au Grand-Théâtre de Bordeaux. De retour à Paris, elle est engagée dans une revue aux Folies Bergère[2]. Remarquée par Georges Hirsch, administrateur de la RTLN, elle fait ses débuts à l'Opéra-Comique le dans le rôle-titre de Madame Butterfly de Giacomo Puccini.

Elle y interprète par la suite de nombreux premiers rôles dont Angélique de Jacques Ibert, la Périchole dans Le Carrosse du Saint-Sacrement d'Henri Büsser, Giulietta dans Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach, Conception dans L'Heure espagnole de Maurice Ravel, Alexina dans Le Roi malgré lui d'Emmanuel Chabrier, Musette dans La Bohème et Tosca de Giacomo Puccini, Thaïs, Mélisande (Debussy), ou encore Emma Bovary dans Madame Bovary d'Emmanuel Bondeville[3].

Elle se produit parallèlement à l'Opéra de Paris dans La Flûte enchantée de Mozart, Oberon de Carl Maria von Weber et Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, ainsi que sur les plus grandes scènes internationales telles la Scala de Milan, La Fenice, l'Opéra de Monte-Carlo, le Grand théâtre du Liceu, Carnegie Hall, le teatro Colónetc.

Mais sa carrière est surtout marquée par sa collaboration avec Francis Poulenc dont elle créa les principaux rôles féminins : Thérèse dans Les Mamelles de Tirésias en 1947, Blanche de la Force dans Dialogues des carmélites en 1957, la Femme dans La Voix humaine en 1958 et La Dame de Monte-Carlo en 1961[2].

Le charme, la prestance et les qualités de comédienne de la jeune Denise Duval exercent tout de suite une fascination sur Poulenc qui décrit ainsi sa rencontre avec Denise Duval à Claude Rostand :

« Imaginez-vous que Les Mamelles reçues par Jacques Rouché dès le printemps 45, n'ont pu passer qu'en juin 47, car je ne trouvais pas d'interprète pour créer le rôle difficile de Thérèse-Tirésias. Max de Rieux, à qui je dois une sensationnelle mise en scène, avait déjà commencé à faire répéter les rôles d'hommes, mais où dénicher la star rêvée ? Un beau jour, il me dit : “Monte donc au théâtre, tu verras une jolie fille qui sort des Folies Bergère. Elle pourrait peut-être faire notre affaire.” Je ne me le fis pas dire deux fois, et pris l'ascenseur pour ce petit théâtre sous les toits où se font la plupart des mises en scène de l'Opéra-Comique. Très sportivement vêtue, Mlle Duval, je ne savais même pas son nom, répétait la Tosca avec Mme Matthieu-Hirsch, dont le mari était alors directeur des subventionnés. De suite, je fus frappé par sa voix lumineuse, sa beauté, son chic, et surtout ce rire sain qui dans Les Mamelles fait merveille. En un instant, j'étais décidé. C'était l'interprète rêvée. De plus, venant des Folies Bergère où Georges Hirsch avait eu le flair de la dénicher, elle était rompue à toutes les audaces scéniques[4]. »

De cette rencontre va naître une amitié et une complicité qui se poursuivra jusqu'à la mort du compositeur en [2]. C'est notamment pour qu'elle puisse les chanter à son jeune fils que Poulenc compose en 1960 le cycle de mélodies La Courte Paille, sur des poèmes de Maurice Carême.

Dernières années

En 1965, un accident vocal mal soigné la laisse quasiment aphone et l’oblige à interrompre sa carrière. En 1970, sur la demande insistante de Dominique Delouche[5], elle accepte cependant de sortir de sa retraite pour jouer dans La Voix humaine, utilisant en playback son enregistrement de 1959.

Denise Duval vit ensuite retirée à Bex, en Suisse, jusqu’à son décès le , à l'âge de 94 ans[2].

En 2020, la municipalité de Bex décide d'honorer l'artiste en renommant le parc de la Vauvrise « parc Denise-Duval »[6]. Le parc arborisé à son nom est inauguré en 2021.

Vie privée

Denise Duval a été mariée à deux reprises :

  • le 23 janvier 1952, elle épouse à la mairie du 7e arrondissement de Paris Maurice Camille Michel Schilling (1898-1958), secrétaire d'avocat[1], divorcé de Renée Bricoteau ;
  • le 14 avril 1960, elle épouse en secondes noces à la mairie du 8e arrondissement Francis André Kieffer (1910-1988)[1], divorcé de Jacqueline Plumelle.

Répertoire

Discographie

Filmographie

Notes et références

  1. Acte no 4032 (vue 26/31), registre des naissances de l'année 1921 pour le 15e arrondissement sur Paris-Archives (avec mentions marginales des mariages et décès).
  2. Alicia Paulet, « La cantatrice Denise Duval est morte à l’âge de 94 ans », Le Figaro, 26 janvier 2016.
  3. Wolff 1953, p. 250.
  4. Entretien avec Claude Rostand cité in Francis Poulenc, Journal de mes mélodies, texte intégral établi et annoté par Renaud Machart, éd. Cicéro, Paris, 1993, p. 130.
  5. François Laurent, « Quand Denise Duval dévoilait les secrets de La Voix humaine », sur diapasonmag.fr, (consulté le ).
  6. 24 Heures, 11 décembre 2020, p. 7.
  7. En alternance avec Jacqueline Brumaire, créatrice du rôle.

Annexes

Sources

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Stéphane Wolff, Un demi-siècle d'Opéra-Comique (1900-1950), Paris, éd. André Bonne, . .

Bibliographie

  • Bruno Bérenguer, Denise Duval, Lyon, Symétrie, 2003, 239 p. (ISBN 2-914373-04-X) [avec un choix de lettres inédites de Francis Poulenc à Denise Duval]
  • Pierre Miscevic, Divas : la force d'un destin, Paris, Hachette, 2006, 307 p. (ISBN 2-01-235604-4)

Liens externes

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