Dagpo Rinpotché

Dagpo Rinpotché
Dagpo Rinpotché
Naissance
Kongpo ( Tibet)
Nationalité tibétain
École/tradition Gelugpa
Maîtres Dalaï-lama, Ngawang Nyima, Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché
Disciples Thoupten Phuntshog, Marie-Stella Boussemart
Site http://www.gandenling.org/

Rinpoché

Dagpo[1] ou Dhagpo Rinpotché (tibétain : དགས་པོ་རིན་པོ་ཆེ་, Wylie : dgas po rin po che ; né le dans le Kongpo au Tibet)[2], est un tulkou, lama gelugpa du bouddhisme tibétain. Arrivé en France en 1960, il est professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales et fonde l'Institut Ganden Ling.

Noms

Dagpo est le nom d'une ancienne région du Tibet, Dagpo Rinpotché portait déjà ce nom durant sa vie précédente. À l'INALCO, il était nommé Monsieur Jhampa (བྱམས་པ bienveillant ; son nom complet est Dagpo Losang Jamphel Jhampa Gyamtsho Rinpotché.

Biographie

Dagpo Rinpotché est né dans la région du Kongpo du Tibet, il est reconnu enfant comme réincarnation (tulkou, lama réincarné) d’un maître prestigieux, Dagpo Jampel Lhundrup Lama (1845-1919) par le 13e dalaï-lama. Considéré comme une réincarnation d'une lignée le reliant à Serlingpa et Marpa, le maître de Milarépa, le jeune garçon est élevé dans des monastères au Tibet. Il entreprend des études monastiques dès l'âge de six ans. Il reçoit les enseignements bouddhistes gelugpa dans la plus pure tradition, accomplissant ses études à partir de 1939 au monastère de Bamtcheu, et de 1945 à celui de Dagpo Datsang, réputé pour sa discipline rigoureuse et le bon niveau des études.

À Dagpo Datsang, il rencontre Thoupten Phuntshog lequel ne le quittera plus, devenant son ami, son intendant, son frère[3] et son disciple. À 24 ans, il est entré au grand monastère de Drépung Gomang près de Lhassa, pour y approfondir ses études de philosophie bouddhiste. Il deviendra alors docteur en philosophie bouddhiste (guéshé).

En 1959, il s'enfuit du Tibet avec Thoupten Phuntshog[4], en raison de la répression systématique de la Chine à l'égard des religieux tibétains, et s'exile en Inde. En 1960, il est un des quatre premiers tibétains en exil à se rendre en France, avec Thoupten Phuntshog[4] ainsi qu'un peintre et son épouse. Remarqué par des tibétologues occidentaux pour sa vaste érudition et son ouverture d'esprit, il est invité par Rolf Stein de l'École pratique des hautes études pour apporter son concours à des recherches sur la civilisation tibétaine.

En , à la suite de la rencontre de Dagpo Rinpotché et de Paul Ortoli, avec l'aval du 14e dalaï-lama[5], et avec l’intervention d'André Malraux alors ministre d'État, chargé des Affaires culturelles du Gouvernement Georges Pompidou (1)[6], 20 jeunes enfants tibétains, avec un couple de tuteurs sont envoyés en France par les villages Pestalozzi.

De 1963 à 1992, il enseigne le tibétain et la culture tibétaine à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INaLCO), y formant plusieurs générations de tibétologues et traducteurs de plusieurs pays[7]. Marie-Stella Boussemart, une de ses élèves est devenue sa traductrice[8].

En 1963, à l'occasion de la publication en français de l'autobiographie du 14e dalaï-lama Ma terre et mon peuple, une interview de Dagpo Rinpoché et de Thoupten Phuntshog par Pierre Dumayet est diffusée dans l'émission Lectures pour tous[9].

En 1973, Dagpo Rinpoché et Thoupten Phuntshog acquièrent la nationalité française[10].

En 1977, Dagpo Rinpoché donne ses premiers enseignements et conférences sur le bouddhisme, à la demande de ses étudiants et sur les conseils de ses maîtres[7].

En 1978, il crée le centre bouddhique de Ganden Ling qui est reconnu en 1995 par le gouvernement français comme une congrégation. La congrégation Ganden Ling, d'obédience Gelugpa, est basée à Veneux-les-Sablons.

Le , Dagpo Rinpotché reçoit la Légion d'honneur, faisant de lui le premier Tibétain à recevoir la plus haute distinction nationale du mérite de France. Elle lui est attribué pour son dévouement de plusieurs décennies à la préservation et à la promotion de la philosophie bouddhiste tibétaine, du dialogue interculturel et à l'enrichissement de la société française par ses activités académiques et spirituelles[11].

Son action

Depuis 1978, il enseigne le bouddhisme en France mais aussi dans de nombreux pays d’Europe et d’Asie et il apporte de l’aide aux réfugiés tibétains en Inde, notamment aux maisons de retraites, hôpitaux et monastères (en particulier aux monastères de Dagpo Datsang et Gomang Datsang). Il a également publié plusieurs textes et ouvrages dont une bibliographie. Il est aussi intervenu de nombreuses fois à la radio et la télévision pour la défense du Tibet.

Distinctions

Bibliographie

Livres

Préface

Sources

  1. « Dagpo Rimpoché, le lama venu du tibet » [vidéo], .
  2. Dagpo Rinpotché, Jean-Philippe Caudron, Le lama venu du Tibet et [1].
  3. Jean-Philippe Caudron, in Le Lama venu du Tibet, Dagpo Rinpoché, ed. Grasset, 1998, 243 p., (ISBN 2-246-55131-5), p. 149.
  4. « Émission Voix Bouddhistes du "J'ai connu le Tibet libre" » (version du sur Internet Archive), Voix bouddhistes.
  5. Marianne Meunier, « Les « enfants » du dalaï-lama, le projet secret entre la France et le Tibet », La Croix,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  6. Dalai Lama, Fabien Ouaki et Anne Benson, La Vie est à nous, Introduction, p. 7-18.
  7. Vénérable Dagpo Rinpoche, DharmaPedia.
  8. Claire Lesegretain, « La représentante des bouddhistes de France reçue par le ministre de l’intérieur », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Jean-Philippe Caudron, Thoupten Phuntshog, J'ai connu le Tibet libre, Grasset, 2001, (ISBN 2246576318 et 9782246576310), p. 304-305.
  10. Dagpo Rimpoché, Le Lama venu du Tibet, 2014 : « La nationalité française nous a été accordée, à Guéshélags et moi, en 1973. »
  11. (en-US) « Dagpo Rinpoche becomes first Tibetan honoured with France’s Legion of Honour », sur Phayul.com, (consulté le ).
  12. Le Lama venu du Tibet.
  13. « Décret du portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur ».

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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