Cuisine somalienne

Cuisine somalienne
Plat somalien : Riz et viande de chameau
Catégorie Cuisine somalienne

La cuisine somalienne se caractérise par des épices aromatiques et des saveurs robustes, reflétant un mélange distinctif de riches traditions régionales et des influences de vastes réseaux commerciaux établis par les marchands somaliens, dont le long monopole sur les épices telles que la cannelle a façonné de manière indélébile son profil de saveur. Ces dernières années, les traditions culinaires somaliennes ont acquis une reconnaissance internationale croissante, avec des chefs somalo-américains tels que Ifrah Ahmed[1] et Hawa Hassan[2] attirant une attention considérable, un propriétaire de restaurant somalien obtenant le prix de la meilleure petite entreprise aux États-Unis[3], et des établissements londoniens comme Al Kahf et Sabiib devenant des destinations populaires parmi les amateurs de cuisine[4],[5].

Certaines spécialités somaliennes notables comprennent le kimis/sabaayad, le canjeero/laxoox, le xalwo (halwa), le sambuusa (samosa), le bariis iskukaris et le muqmad/oodkac.

La consommation de porc est interdite en Somalie conformément à la charia, car la grande majorité de la population est musulmane.

Repas

Le matin

Le petit-déjeuner (quraac) est un repas important pour les Somaliens qui, souvent, commencent la journée en absorbant une sorte de thé (shaah) et une galette de pain (canjeero) similaire à l'injera éthiopienne, mais plus petite et plus mince.

Le canjeero est consommé de différentes manières, parfois cassé en petits morceaux avec ajout de ghî (subag) et de sucre. Pour les enfants, il est mélangé avec du thé et de l'huile de sésame (macsaaro) jusqu'à consistance pâteuse. Il peut être accompagné de foie (de bœuf), de viande de chèvre (ari hilib), de dés de bœuf cuits dans un fond de soupe (suqaar) ou de viande séchée (oodkac ou muqmad) de chèvre ou de chameau, bouillie dans du beurre clarifié. La polenta (mishaari ou boorash en bouillie), avec du beurre et du sucre, est populaire à Mogadiscio. Dans le nord, le pain (rooti) a la préférence. En Somalie, une version plus sucrée et plus grasse de canjeero appelée malawax constitue un aliment de base des repas à la maison.

Le midi

Le repas de midi (qado) consiste souvent en un plat principal élaboré de riz (bariis) épicé avec cumin (kamuun), cardamome (Heyl), clou de girofle (qaranfuul) et sauge.

Dans le sud, une potée de riz, légumes, et parfois de viande, appelée Iskudhexkaris, est courante. Outre les nombreuses sortes de ragoût (maraq), on sert du riz accompagné de viande. À Mogadiscio, le steak (busteeki) et les poissons (kaluun) sont fort appréciés.

La semoule de maïs (soor) est populaire. Contrairement aux Kényans qui consomment l’ugali, les Somaliens utilisent la semoule de maïs en purée avec du lait frais, du beurre et du sucre, ou avec un ragoût.

Une variation du chapati indien est le sabaayad. Comme le riz, il est servi accompagné de ragoût et de viande. Le sabaayad somalien est souvent un peu doux, et il est cuit dans un peu d'huile.

Les pâtes (baasto) sont populaires et souvent servies avec un ragoût de plus lourd que la sauce pour pâtes italiennes, ou avec une banane.

Les boissons les plus populaires sont le balbeelmo (pamplemousse), le raqey (tamarin) et l’isbarmuunto (limonade). À Mogadiscio, le cambe (mangue), le seytuun (goyave) et le laas (lassi) sont aussi très populaires alors qu’en Hargeisa, dans le nord, les boissons préférées sont le fiimto (limonade) et le tufaax (pomme).

Le soir

Le Cambuulo, un mets favori, est fait de haricots bien cuits (azuki) mélangés avec du beurre et du sucre. Les fèves peuvent cuire jusqu'à cinq heures d’affilée lorsqu'elles sont laissées sur la cuisinière à basse température.

En 1988, le journal somalien Xiddigta Oktoober a mené une enquête dans laquelle il a constaté que les résidents de Mogadiscio préfèrent le cambuulo pour leur repas principal. Ce fut une découverte surprenante puisque le mets est considéré comme de « basse classe » en raison des flatulences induites par les sucres naturels (oligosaccharides) présents dans les haricots.

Après le repas

Les Somaliens parfument traditionnellement leur maison après les repas. L'encens (luubaan) ou un encens préparé (uunsi) est placé sur du charbon de bois chaud à l'intérieur d'un brûleur d'encens ou d'un encensoir (un dabqaad) ou d'un idin[6]. Il brûle ensuite pendant une dizaine de minutes. Cela garde la maison parfumée pendant des heures. Le brûleur est fabriqué à partir de stéatite trouvée dans des zones spécifiques de Somalie.

Annexes

Articles connexes

Références

  1. (en) Ifrah F. Ahmed, « On Fusion, Forced Migration, and Somali Food », sur Eater, (consulté le )
  2. (en) Sharyn Jackson, « Somali chef Hawa Hassan tells stories of East African cuisine through the experts: grandmothers », sur www.startribune.com, (consulté le )
  3. (en) « Introducing the 2023 SBA Business Person of the Year, Abdirahman Kahin | Taste Africa! at Afro Deli », sur www.afrodeli.com (consulté le )
  4. (en) Jimi Famurewa, « Jimi Famurewa reviews Al Kahf: Truly unforgettable Somali food », sur The Standard, (consulté le )
  5. (en-GB) Zahra Al Asaadi, « Sabiib brings Somali food to the people », sur Hyphen, (consulté le )
  6. Abdullahi, pp.98-99

Bibliographie

  • (en) Ken Albala, « Somalia », in Food Cultures of the World Encyclopedia, vol. 1, Africa, Middle East, ABC-CLIO, 2011, p. 167-171 (ISBN 9780313376276)
  • (en) Mohamed Diriye Abdullahi, « Cuisine and traditional dress », in Culture and customs of Somalia, Greenwood Press, Westport, Conn. ; Londres, 2001, p. 109-117 (ISBN 0-313-31333-4)

Liens externes

  • Alimentation et gastronomie
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