Creative Commons

Creative Commons
(en) Creative Commons develops, supports, and stewards legal and technical infrastructure that maximizes digital creativity, sharing, and innovation.
Histoire
Fondation
Cadre
Sigles
(en) CC, (mul) đź…­
Zone d'activité
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Objectif
Développement de droits de propriété intellectuelle assouplis
Siège
Pays
Langue de travail
Organisation
Effectif
147 employés
Fondateurs
Directrice
Anna TumadĂłttir (en) (depuis )
Chiffre d'affaires
12,6 M$ (), 1,6 M$ (), 2 M$ (), 3,3 M$ (), 9,9 M$ (), 7,7 M$ ()
Récompenses
Produit
Site web
Identifiants
IRS

Creative Commons (CC) est une association Ă  but non lucratif dont la finalitĂ© est de proposer une solution alternative lĂ©gale aux personnes souhaitant libĂ©rer leurs Ĺ“uvres des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle standard de leur pays, jugĂ©s trop restrictifs[1]. L’organisation a créé plusieurs licences, connues sous le nom de licences Creative Commons. Ces licences, selon leur choix, ne protègent aucun ou seulement quelques droits relatifs aux Ĺ“uvres. Le droit d'auteur (ou « copyright Â» dans les pays du Commonwealth et aux États-Unis) est plus restrictif.

Licences

Six possibilitĂ©s existent, combinaisons de quatre pĂ´les dĂ©finissant les diffĂ©rents usages[2],[3] :

  • Attribution : signature de l’auteur initial (obligatoire en droit français) (sigle : BY)
  • Non Commercial : interdiction de tirer un profit commercial de l’œuvre sans autorisation de l'auteur (sigle : NC)
  • No derivative works : impossibilitĂ© d’intĂ©grer tout ou partie dans une Ĺ“uvre composite ; l'Ă©chantillonnage (sampling), par exemple, devenant impossible (sigle : ND)
  • Share alike : partage de l’œuvre, avec obligation de rediffuser selon la mĂŞme licence ou une licence similaire (version ultĂ©rieure ou localisĂ©e) (sigle : SA)

Exemple de combinaison : Creative Commons BY-NC-SA, qui est la licence Attribution-Non Commercial-Partage Ă  l'identique.

La Licence CC0 (ou CC0) est un cas spécial et se rapproche du domaine public.

Adaptation aux législations

Fin 2004, par l'intermédiaire du travail de Danièle Bourcier, Mélanie Dulong de Rosnay et de Jean-Baptiste Soufron, le CERSA a transposé les licences dans le droit français et en langue française[4].

Le CRID a adapté les licences dans le droit belge, ces licences belges existent en français, néerlandais et anglais.

Fondation

L'organisation Creative Commons a pour symbole « CC Â», elle a Ă©tĂ© fondĂ©e en 2001 par Lawrence Lessig, Hal Abelson, et Eric Eldred avec le soutien du Center for the Public Domain (en)[5] en opposition au Copyright Term Extension Act[3]. Le mouvement Creative Commons propose des contrats-types d’offre de mise Ă  disposition d’œuvres en ligne ou hors-ligne : rien n'empĂŞche de crĂ©er un CD ou un livre sous une licence Creative Commons. InspirĂ©s par les licences de logiciels libres et le mouvement open source, ces textes facilitent l’utilisation et la rĂ©utilisation d’œuvres (texte, photographie, musique, sites Web…). Au lieu de soumettre toute exploitation des Ĺ“uvres Ă  l’autorisation prĂ©alable des titulaires de droits, les licences Creative Commons permettent Ă  l’auteur d’autoriser Ă  l’avance certaines utilisations selon des conditions exprimĂ©es par lui, et d’en informer le public.

Ce concept est voisin de celui de la Los Angeles Free Press, dont les organes membres dans tous les pays du monde (entre autres le magazine Actuel en France) étaient libres d'utiliser le contenu dans leurs propres publications (ce qui créa une notoriété mondiale aux dessinateurs Ron Cobb, Robert Crumb, Gilbert Shelton…) moyennant l'autorisation réciproque.

Objectif

Le but recherché est d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité. Creative Commons s’adresse ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les Commons) de la culture et de l'information accessible librement. L'œuvre peut ainsi évoluer tout au long de sa diffusion[6].

Les personnes souhaitant autoriser la communication au public de leur œuvre uniquement contre une rémunération doivent retenir le système général du droit d’auteur.

Les personnes souhaitant autoriser les usages uniquement non commerciaux peuvent utiliser une licence Creative Commons comportant la clause NC (non commercial), par laquelle l'auteur se rĂ©serve l'exclusivitĂ© des droits d'exploitation commerciale ou de leur cession exprès Ă  une entitĂ© de son choix[7] ; inversement, toute entitĂ© souhaitant utiliser commercialement une Ĺ“uvre sous licence CC ayant la clause NC doit demander l'autorisation Ă  l'auteur, qui est libre de l'accorder ou non et dans les conditions de son choix[8].

Toute personne qui a créé une œuvre (texte, musique, vidéo, site Web, photographie, etc.) et qui a la capacité de signer un contrat portant sur cette œuvre peut utiliser l’un des contrats Creative Commons[9]. A contrario il n’est pas possible d’utiliser un contrat Creative Commons pour une œuvre sur laquelle on ne dispose pas de l’ensemble des droits.

Une alternative au « Tous droits rĂ©servĂ©s Â»

Dès leurs apparitions au XVIIIe siècle, copyright et droit d'auteur ont Ă©tĂ© sujet Ă  de vives critiques, qui n'ont cessĂ© de s'intensifier avec le dĂ©veloppement des technologies facilitant la copie et le partage d'informations. Au XIXe siècle, Proudhon a dĂ©noncĂ© l’assimilation artificielle de la propriĂ©tĂ© intellectuelle Ă  la propriĂ©tĂ© sur les biens corporels, ainsi que les consĂ©quences nĂ©fastes de l’appropriation des Ĺ“uvres sur la libre circulation des connaissances[10]. Au XXe siècle, Richard Stallman et les dĂ©fenseurs de la culture libre ont repris ces thèses[11].

Pour Annie Vallée, le savoir doit être considéré comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité[12]. Les brevets sont un frein à l’innovation[13]. Ils ralentissent la recherche, découragent la collaboration et retardent les percées[14].

Creative Commons n'édite pas que des licences libres et ne s'inscrit donc pas totalement dans cette conception, où les licences libres deviennent une sorte de grammaire du droit moral de l'auteur[15].

Redevance

France : SACEM et musiques sous licence Creative Commons

En 2009, l'entreprise MusicMatic France (aujourd'hui Storever France) avait conclu avec l'entreprise Tapis Saint Maclou un contrat de diffusion de musiques stipulées comme étant "libres de tous droits de diffusion" [16]. Or ces musiques sous la Licence Creative Commons provenaient de la plateforme de musique Jamendo[17]. La SACEM a réclamé le paiement de la redevance prévu par l'article L214-1 du Code de la propriété intellectuelle et a donc attaqué l'entreprise en 2013[18]. Le procès s'est conclus en 2019, lorsque la cour de Cassation a donné raison à la SACEM, considérant bien que toute musique diffusée dans un lieu accessible au public doit donner lieu à une redevance, même si elles ne sont pas dans le catalogue de la SACEM[19].

Après prĂ©lèvement de ses « frais de gestion Â», les sommes sont ensuite rĂ©parties entre les artistes interprètes et les producteurs enregistrĂ©s auprès de la SACEM. Si le dĂ©fendeur a prĂ©sentĂ© des attestations dĂ©crivant que les auteurs ne pouvaient s'inscrire auprès de la SACEM, la Cour a rĂ©futĂ© ces arguments, et a, au contraire, prĂ©venu que les auteurs des musiques sous licences Creative Commons pouvaient (…devaient) s'inscrire auprès des organismes adĂ©quats pour toucher une part des rĂ©munĂ©rations (l’Adami, Spedidam pour les artistes interprètes et la SCPP, SPPF pour les producteurs).

Militants notables

Notes et références

  1. ↑ (en) FAQ - Site de Creative Commons.
  2. ↑ « Ă€ propos des licences Â», sur Creative Commons.
  3. « Creative Commons Â», dans Dictionnaire des biens communs, Paris, Presses Universitaires de France, , 2130 p. (ISBN 978-2-13-079802-6, ISSN 1762-7370), p. 598-604
  4. ↑ « Creative Commons : "La libertĂ© d'autoriser plutĂ´t que d'interdire" Â», Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. ↑ (en) « Creative Common History Â», sur Creative Common, (version du sur Internet Archive).
  6. ↑ (en) Jeremy York, « Research Guides: Creative Commons: Licensing Your Work Â», sur guides.lib.umich.edu (consultĂ© le )
  7. ↑ (en) « About CC Licenses Â», sur Creative Commons (consultĂ© le )
  8. ↑ « NonCommercial interpretation - Creative Commons Â», sur wiki.creativecommons.org (consultĂ© le ) : « NonCommercial licenses are non-exclusive. Â»
  9. ↑ « Creative Commons Guide Â», sur copyright.ubc.ca (consultĂ© le ) : « What can be licensed, and is there any cost involved? Â»
  10. ↑ Pierre-Joseph Proudhon, Les Majorats littéraires, 1862.
  11. ↑ (en) Richard Stallman, Did You Say “Intellectual Property”? It's a Seductive Mirage, site GNU (lien).
  12. ↑ Annie Vallée, Économie de l’environnement, Seuil, 2002, p. 62.
  13. ↑ Revue du MAUSS, n° 29, p.16.
  14. ↑ Rifkin, La Nouvelle Société du coût marginal zéro, Les liens qui libèrent, 2014, p. 272.
  15. ↑ « Le droit d'auteur est-il une notion pĂ©rimĂ©e ? Â» - Guillaume de Lacoste Lareymondie, NonFiction.fr, 23 avril 2010.
  16. ↑ Marc Rees, « La musique Creative Commons diffusĂ©e dans les magasins est bien soumise Ă  rĂ©munĂ©ration Ă©quitable Â», sur nextinpact.com, (consultĂ© le )
  17. ↑ Cour de Cassation, « DĂ©cision de la Cour de cassation - Pourvoi n°18-21.211 Â», La dĂ©cision de la cour de Cassation, qui confirme l'arrĂŞt de la Cour d'Appel [html], sur courdecassation.fr (consultĂ© le )
  18. ↑ L'arrêté du 6 avril 2018 de la cour d'appel, qui a ensuite été confirmé par la cour de cassation https://cdn2.nextinpact.com/medias/arret-6-avril-2018-saint-maclou-jamendo-musicmatic-spre-sacem.pdf
  19. ↑ « La Cour de cassation confirme la redevance sur les musiques libres diffusĂ©es dans les magasins Â» - Marc Rees, nextinpact.com, lundi 30 dĂ©cembre 2019.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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