Le coup de l'Africain est un principe de combinaison du jeu de dames qui consiste à jouer contre une pièce adverse et, après que l'adversaire ait pris davantage ailleurs, la rafler au coup suivant avec d'autres[1].
Nommé ainsi depuis le début du XIXe siècle[2], il s'agit principalement[3] d'un collage basé sur la règle de la prise majoritaire[4].
Principe du coup de l'Africain
Coup de l'Africain (suivi d'un second)
27-21 (16x27) 37-32 (27x49) 26-21 (49x19) 21x5 B+
(16x27) 37-32 (27x49) 26-21 (49x19) 21x5 B+
37-32 (27x49) 26-21 (49x19) 21x5 B+
(27x49) 26-21 (49x19) 21x5 B+
26-21 (49x19) 21x5 B+
(49x19) 21x5 B+
21x5 B+
Gain des Blancs
33-29 (35x22) 29x27 B+
(35x22) 29x27 B+
29x27 B+
Gain des Blancs par opposition
Considéré parmi une vingtaine d'autres mécanismes de base utilisant la prise majoritaire, le coup de l'Africain devrait, après le collage, offrir à l'adversaire des possibilités de prises, réelles ou fictives, ayant au moins un pion allié en commun[5],[6]. C'est une vision analytique et restrictive.
De façon plus large au contraire, le coup de l'Africain peut regrouper les coups basés principalement sur la règle de la prise majoritaire[7] comme le coup normand et le coup de Jarnac[8], sans qu'il y ait nécessairement collage.
Comme dans la description historique, que nous devons à Blonde[9], il est fréquent dans le coup de l'Africain que la pièce adverse réalisant la prise majoritaire fasse ensuite partie du chemin de rafle. De même, on rencontre assez souvent l'envoi à dame[10]. Voir animation.
Une variante dans laquelle le coup de l'Africain est précédé par un premier collage est appelée « double-Africain »[11],[12]. Contrairement au second pion « colleur » qui réalise la rafle, ce premier pion venu coller sera pris par l'adversaire.
↑Poirson-Prugneaux 1855, p. 151 et 243. N.D.L.R. Coup de dame no 2126 « L'Africain. 696. » extrait des manuscrits de Blonde (né en 1740 et mort à Paris le 9 février 1819), naturaliste, dit le Marchand de cure-dents (Bibliogr. page 5).
↑Lanfrey. « Cela permet notamment des "collages". »
↑Doubovy 2019, p. 61. « collage classique mais avec un jeu mutuel de prise majoritaire entre les pions adverses en position de prendre. Le pion colleur doit faire partie de la prise minoritaire mutuelle. »
↑Fougeret 1974. N.D.L.R. Diagrammes 44a « l'africain » et 44b « double-africain » avec jeu mutuel, contrairement aux diagrammes 41a et 41b « Collage au 1er chaînon ».
↑Lanfrey, p. 24. « La combinaison où l'application de cette règle domine est appelée : Coup de l'Africain. »
↑Lanfrey. N.D.L.R. Respectivement page 16, tome 2 et page 6, tome 4 : « C'est un coup de l'Africain particulier. »
↑Poirson-Prugneaux 1855, p. 151 et 243. N.D.L.R. Coup de dame no 2126 « L'Africain. 696. ». Position : Noirs : 1 2 6 7 11 16 27 28 29 D17 D21 Blancs : 13 36 37 40 44 48 Solution : 36, 43, 31, 34, 3 B+.
Claude Fougeret (en collaboration avec Pierre Lucot, Germain Avid, Jean Gamen, Johann Friedrich Moser), Incroyable… mais vrai - les blancs jouent… et gagnent : Répertoire des coups au jeu de dames, Claude Fougeret, , 20 p..
Daniel Lanfrey et Gérard Rajaut, A B C Dames, t. 1, Lanfrey, , 36 p.
Daniel Lanfrey et Gérard Rajaut, Tactique au jeu de Dames (4 tomes), Lanfrey, , 200 p..