Constellation de nombres premiers

En mathématiques, une constellation de nombres premiers est un n-uplet de nombres premiers consécutifs, remplissant de plus une condition d’admissibilité l'autorisant à former une famille infinie ; cette notion généralise celle de nombres premiers jumeaux, ou cousins, ou encore triplés.

Une constellation est appelée un n-uplet-premier[1] ("prime n-tuplet" en anglais) si la différence entre le premier et le dernier terme de ses éléments est la plus petite possible pour une forme admissible donnée.

La conjecture des constellations affirme que pour toute forme admissible donnée, il existe une infinité de constellations associées[1].

Définitions

Une constellation de nombres premiers est un n-uplet de nombres premiers consécutifs de la forme , vérifiant de plus la condition d'admissibilité suivante : pour tout nombre premier , les résidus modulo de ne recouvrent pas les résidus possibles ; si cette condition n'est pas vérifiée, il existe pour tout un nombre premier dont l'un des termes de est multiple, et la famille correspondante est forcément finie. Par exemple, n'est pas une forme admissible de constellation car l'un des termes est forcément divisible par 3 ; par contre, en est une, car le seul résidu modulo 2 représenté dans est 0 et les deux seuls résidus modulo 3 représentés sont 0 et 2.

On définit comme le plus petit nombre pour lequel il existe entiers > 0 : , , ne donnant pas tous les résidus possibles modulo un nombre premier[2]. Une constellation de la forme est dite minimale si son "diamètre" est égal à , et appelée un n-uplet-premier ("prime n-tuplet" en anglais)[1].

Exemples

Couples

Les constellations sont de la forme et on a .

forme nom premier couple OEIS
nombres premiers jumeaux A077800
nombres premiers cousins (excepté (3, 7)) A111980
nombres premiers sexys dont les intermédiaires sont tous composés A031924 (pour )

A031925 (pour )

Triplets

On a .

forme nom premier triplet OEIS
triplet-premier du premier type A275515
triplet-premier du second type A275516
progression arithmétique de raison 6 A128940

Quadruplets

On a .

forme nom premier quadruplet OEIS
quadruplet-premier A136162
progression arithmétique de raison 6 A033449

Quintuplets

On a .

forme nom premier quintuplet OEIS
quintuplet-premier du premier type A270999
quintuplet-premier du second type A270998

Sextuplets

On a .

forme nom premier quintuplet OEIS
sextuplet-premier A271000

La suite continue ainsi : (suite A008407 de l'OEIS).

Un exemple de constellation minimale avec est avec comme premier terme : .

Constellations en progression arithmétique

Une constellation de nombres premiers consécutifs de la forme est appelée une progression arithmétique forte de nombres premiers[3]. Pour qu'un tel n-uplet réponde au test d'admissibilité, la raison r doit être un multiple des nombres premiers donc de la primorielle de n.

On a indiqué ci-dessus les exemples et  ; pour des quintuplets, une raison 6 n'est plus possible (voir les nombres premiers sexys), la raison minimale est égale à 30.

Conjecture des constellations

La conjecture des constellations[1], liée à la première conjecture de Hardy-Littlewood (en), énonce que pour toute forme admissible donnée, il existe une infinité de constellations associées. Elle généralise la conjecture de Polignac qui énonce que, pour tout , il existe une infinité de constellations de type , elle-même généralisant la conjecture des nombres premiers jumeaux.

Références

  1. Jean-Paul Delahaye, Merveilleux nombres premiers, Belin - Pour la Science, , p. 203 - 205
  2. (en) Tony Forbes, Norman Luhn, « Prime k-tuplets », sur pzktupel.de (consulté le )
  3. Gérard Villemin, « Nombres premiers en progression arithmétique », sur villemin.gerard.free.fr

Voir aussi

Liens externes

  • Arithmétique et théorie des nombres