Constantin III (usurpateur romain)

Constantin III
Usurpateur romain

Constantin III. Au revers son programme politique : la victoire et Rome, assise tenant le globe du monde.
Règne
407 - 411 (~4 ans)
Bretagne / Gaule / Hispanie
Empereur Flavius Honorius
Précédé par Gratien (usurpateur)
Co-usurpé par Constant
Usurpé par Maxime (usurpateur)
Suivi de Jovin (usurpateur)
Biographie
Nom de naissance Flavius Claudius Constantinus
Décès
Descendance Constant

Constantin III (Flavius Claudius Constantinus) est un usurpateur romain du début du Ve siècle, proclamé en Bretagne et installé en Gaule jusqu'en 411.

Biographie

Contexte

Attaqué de toutes parts, l'Empire romain d'Occident aux abois envisage de rapatrier les légions encore stationnées aux frontières les plus excentrées pour mieux concentrer ses ultimes efforts militaires sur la défense de l'Italie. Considérant qu'ils n'ont plus rien de bon à attendre de Rome, les soldats de Bretagne ont proclamé leurs propres empereurs, estimant qu'ils pourraient mieux prendre en compte leurs intérêts et assurer la défense de l'île plus efficacement.

Accession au pouvoir

En 406, deux usurpateurs, Marcus et Gratien, sont proclamés et aussitôt assassinés par l’armée de Bretagne . D'après les trésors monétaires enfouis en Bretagne et les indications de l'historien Zosime[1], Constantin est proclamé dans cette province par ses troupes à la fin de l'année 406[2].

Pour défendre la Gaule envahie par les Barbares, Constantin quitte la Bretagne avec toutes ses troupes, laissant celle-ci sans défense, et s’établit à Trèves.

Ses premières monnaies frappées à Lyon au revers de la légende VICTORIAAAAUGGGG affichent par la mention AUGGGG avec quatre G son intention de régner associé aux trois empereurs légitimes Arcadius, Honorius et Théodose II. Après 408 (et la mort d'Arcadius), ses monnaies sont émise par les ateliers de Trèves, Lyon et Arles, avec la légende VICTORIAAAUGGG, les trois G exprimant sa volonté d'être associé à Honorius et Théodose II[2].

En 408, il déplace la capitale des Gaules de Trèves à Arles et charge le chef franc Edobich de garder le Rhin. Après avoir, lors du siège de Vienne, résisté à Sarus envoyé par Stilicon pour réprimer sa rébellion, il étend son autorité sur l’Hispanie en y envoyant son fils Constant avec le titre de César[1]. Fin 409, il ne peut cependant arrêter l’invasion des Vandales, des Alains et des Suèves qui s’installent en Hispanie.

Déclin, trahisons et mort

En 410, Constantin, accompagné de Constant, se rend en Italie pour secourir Rome des invasions barbares et y asseoir son autorité car le craintif empereur légitime Flavius Honorius le reconnaît comme co-empereur[3]. Mais pendant ce temps, son général Gerontius, qui gouverne l’Hispanie en son absence, proclame co-empereur Maxime à Tarragone[4].

Gerontius bat l’armée de Constant devant Vienne, capture et exécute celui-ci[3]. Constantin III se réfugie à Arles et demande des secours à Edobich, mais ce dernier est battu et tué par l'armée du magister militum Constantius (futur Constance III), fidèle à Flavius Honorius.

Gerontius s’apprête à mettre le siège devant Arles lorsque l’armée impériale dirigée par Constantius survient. Gerontius prend la fuite et Constantin III, après avoir négocié la reddition d'Arles contre une retraite sûre, est néanmoins emprisonné et exécuté en août ou septembre 411[5]. Il s'était fait prêtre avant sa capture[I 1].

Notes et références

  1. Zosime, Histoire nouvelle, VI, 2-3.
  2. Lafaurie 1957, p. 46.
  3. {en} Bury, J. B., A History of the Later Roman Empire from Arcadius to Irene, Vol. I (1889) London; New York: Macmillan OCLC 22138662
  4. {en} Birley, Anthony (2005), The Roman Government in Britain, Oxford: Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-925237-4)
  5. {en} Jones, Arnold Hugh Martin, John Robert Martindale, John Morris, The Prosopography of the Later Roman Empire, volume 2, Cambridge University Press, 1992, (ISBN 0-521-20159-4)
  • Le nord-ouest de la Gaule au cours du Ve siècle
  1. Hincker 2018, p. 53.

Bibliographie

  • Vincent Hincker, « Le nord-ouest de la Gaule au cours du Ve siècle », dans Vous avez dit Barbares ?, , p. 52-55.
  • Guillaume Sartor, « L’Empire et les groupes francs et alamans en Gaule septentrionale de la fin du IIIe siècle au début du Ve siècle: pour une approche plurielle du phénomène des foederati », dans L’Antiquité tardive dans l’Est de la Gaule, I, Arthemis, , p. 247–304
  • (en) Michael Kulikowski, « Barbarians in Gaul, Usurpers in Britain », Britannia, vol. 31,‎ , p. 325–345 (ISSN 0068-113X, lire en ligne)
  • (en) Anthony R. Birley, The Roman Government of Britain, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 9780199252374)
  • (en) John F. Drinkwater, « The Usurpers Constantine III (407-411) and Jovinus (411-413) », Britannia, vol. 29,‎ , p. 269–298 (ISSN 0068-113X).
  • Jean Lafaurie, « La numismatique de Constantin III », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France,‎ , p. 45-46 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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