Compagnie de Vichy
| Compagnie de Vichy | |
| Ancien nom | Compagnie fermière de l'Établissement thermal de Vichy (1862-2009) |
|---|---|
| Création | 1853 |
| Dates clés | 1853 : fondation |
| Fondateurs | Georges Callou |
| Personnages clés | Georges Callou Jérôme Phelipeau |
| Forme juridique | Société anonyme |
| Siège social | Vichy France |
| Direction | Jérôme Phelipeau |
| Actionnaires | France Thermes (Sylvain Serafini) |
| Activité | Thermalisme Eau minérale |
| Produits | Vichy Célestins |
| Effectif | 235 (2016) |
| SIREN | 542105291 |
| Fonds propres | 8 528 800 € (2017) |
| Chiffre d'affaires | 22 412 100 € (2017) |
| Résultat net | 2 146 200 € (2017) |
La Compagnie de Vichy — anciennement Compagnie Fermière de l'établissement thermal de Vichy (CFV) et encore couramment appelé localement la Compagnie fermière ; nommée VY Resort Thermal depuis 2022 — est une entreprise française active dans les cures thermales, l'hôtellerie et l'eau minérale. Elle est basée à Vichy dans l'Allier où elle a en concession accordée par l'État (« en fermage d'État ») les thermes de la ville et l'eau de Vichy Célestins.
Histoire
Fondée au milieu du XIXe siècle, la société figure parmi les plus anciennes entreprises françaises. En 1853, pour gérer le patrimoine thermal que l'État possède à Vichy, Napoléon III, qui a largement participé au développement de la station thermale qu'il fréquentait, décide de confier l'exploitation de l'établissement thermal en concession à la société Lebobe, Callou et Cie[note 1]. Neuf ans plus tard, en 1862, la société Lebobe, Callou et Cie se transforme en société anonyme et devient la Compagnie fermière de l'Établissement thermal de Vichy (couramment désignée sous l'acronyme CFV).
La Compagnie fermière de l'Établissement thermal de Vichy est donc fermage d'État. De ce fait, elle s'engage à améliorer et entretenir les biens de l'État et verse à ce dernier une redevance.
Jusqu'en 1954, la société est dirigée par ses fondateurs, puis par leurs descendants, principalement par la famille Callou[note 2]. Cette année-là, la Compagnie devient une filiale des Brasseries et Glacières de l'Indochine. En 1968, elle passe sous le contrôle du groupe Perrier, avant d'être rachetée en 1992 par le Groupe Castel.
De 1937 à 1984, la maison du Bailliage ou Castel franc abrite le musée de la Compagnie[3].
En 2005, Jérôme Phelipeau, ancien dirigeant de ce groupe puis du groupe d'eaux minérales Alma[4] (dont Castel était un des principaux actionnaires) devient en 2005 actionnaire majoritaire de la Compagnie[4].
En 2009, la Compagnie fermière de l'Établissement thermal de Vichy devient la Compagnie de Vichy, son PDG souhaitant un nom plus moderne et éviter la confusion associant le terme de fermière à l'agriculture et non au fermage d'État[5].
Le , le groupe France Thermes (société animée par Sylvain Serafini) a annoncé l'intention de racheter la Compagnie de Vichy[6]. Cette acquisition est officialisée le [7].
Le , la Compagnie de Vichy change de nom pour devenir VY Resort Thermal[8].
Conventions de concession
Convention de 1853 : Concession pour une durée de 33 ans (terme en 1886), redevance annuelle à l'État de 100 000 francs, obligation de travaux pour un montant de 1 000 000 francs :
- réfection des sources ;
- construction d'un nouvel établissement thermal de 2e classe (ouvert en 1858) ;
- construction de bâtiments d'exploitation (lingerie, buanderie, expéditions des eaux...).
Convention de 1864 : convention prolongeant de 18 ans la convention de 1853 (terme en 1904) avec une redevance annuelle à l'État augmentée de 50 000 francs soit un total de 150 000 francs et travaux pour un montant de 1 340 000 francs :
- construction d'un casino (inauguré en 1865) ;
- agrandissement des Bains de 2e classe ;
- reconstruction des Bains de l'Hôpital.
Convention de 1897 : convention prolongeant la concession de 30 ans à partir de 1904 (terme en 1934) avec une redevance annuelle à l'État de 1 000 000 francs et des travaux dont le montant ne doit pas dépasser 9 500 000 francs :
- construction d'un nouvel établissement thermal de 1re classe (inauguré en 1903) ;
- agrandissement du casino (inauguré en 1900) ;
- modification des abords de la source de l'Hôpital : construction des boutiques et du bâtiment les hébergeant dit le "Fer à cheval" et d'un kiosque à musique ;
- construction des galeries couvertes ;
- construction du hall des Sources ;
- agrandissement de la gare d'emballage.
Convention de 1927 : convention confirmant la concession du domaine thermal de l'État à la Compagnie de Vichy jusqu'en 1970. La redevance annuelle est d'1 000 000 francs et les travaux dont le montant ne doit pas dépasser 25 000 000 francs :
- agrandissement des établissements de 2e et 3e classe (en fait : construction des Bains Callou, inaugurés en 1933 et construction des Bains Lardy[note 3], inaugurés en 1937) ;
- création de nouveaux services thermaux ;
- construction d'un office de renseignements ;
- agrandissement des ateliers d'embouteillage et d'expéditions ;
- diverses améliorations comme le financement d'une grande partie de la destruction et reconstruction d'un nouveau pont plus large sur l'Allier (l'actuel pont de Bellerive) ;
- transformation des différents services du Grand Casino de Vichy.
Convention de 1971 : convention reconduisant la concession pour une durée de 30 ans (terme en 2001) avec une redevance annuelle indexée aux résultats de l'exploitation de la concession et un programme de travaux prévu pour une somme de 26 000 000 francs (indexé au CDTN, le Coefficient départemental des travaux neufs). De cette convention, est issu l'hôtel Thermalia (1978), actuel hôtel Mercure.
Convention de 1988 (convention actuelle) : convention intervenue entre l'État et la Compagnie fermière de Vichy, reconduisant la concession jusqu'en 2030. De cette convention, sont issues les constructions suivantes :
- construction de nouveaux Bains Callou (ouverts en 1990) ;
- rénovation du centre thermal des Dômes (1991) ;
- construction d'un hôtel Ibis relié aux Bains Callou (1992) ;
- forage de la source Antoine, 73 °C (1991) ;
La Compagnie de Vichy aujourd'hui
La Compagnie de Vichy est concessionnaire de l'État jusqu'au [9]. d'un ensemble immobilier situé dans la ville de Vichy et ses environs[5], ainsi que de onze sources thermales dont l'eau Vichy Célestins[5]. En dehors de cette concession, la Compagnie de Vichy gère également une part de l'offre hôtelière du site thermal de Vichy. Avec un effectif moyen d'environ 220 personnes, la Compagnie de Vichy indique être le plus important employeur privé de Vichy[4].
Partie gérée sous concession de l'État
- Les Thermes Callou
- Reconstruits au début des années 1990, les thermes Callou accueillent les curistes pris en charge par la Sécurité sociale sur une durée de trois semaines. Ils ont été rénovés en 2025 après 20 millions d'euros de travaux[10]. Les thermes sont reliées par une passerelle à un hôtel trois étoiles de 139 chambres.
- Le centre thermal des Dômes
- De style néo-mauresque, les thermes des Dômes accueillent des curistes conventionnés sur une durée de trois semaines, ainsi que des cures « courts séjours ». Les thermes sont reliées à un hôtel quatre étoiles de 78 chambres et à une résidence hôtelière de 50 chambres.
- Le patrimoine associé
- Il s'agit principalement du parc thermal ou parc des Sources (grand parc central de Vichy, à la limite du quartier thermal et du quartier commerçant de Vichy) et des sources thermales.
- L'exploitation des sources
- L'exploitation concerne l'embouteillage de l'eau Vichy Célestins. 40 millions de cols ont été commercialisés sous la marque Vichy Célestins en 2015[11], y compris à l'export.
Patrimoine privé
La Compagnie de Vichy possède le Vichy Célestins Spa Hôtel (5 étoiles), ainsi que Vichy Spa International, une filiale de développement à l'étranger[12].
Licences
La Compagnie de Vichy gère également l'activité confiserie Pastille de Vichy confiée en location-gérance à la société Carambar & Co[13], et le partenariat avec la société Cosmétique Active Internationale du groupe L'Oréal qui produit et distribue les produits Vichy Laboratoires[14].
Rachat du domaine thermal par la ville de Vichy
Le , la ville de Vichy rachète le domaine thermal[note 4] à l'État pour 25 millions d'euros[15]. Le fermage de la compagnie de Vichy sera donc payé à la commune.
Notes et références
Notes
- ↑ Georges Callou (1794-1875) appartient à une famille d'entrepreneurs du bâtiment parisiens[1].
- ↑ Georges Baugnies de Paul de Saint-Marceaux (1871-1954), inspecteur des finances, censeur de la Banque de France et administrateur délégué de la CFV, meurt le . Il était le petit-fils de Georgette Callou (1826-1892), fille du fondateur et sœur d'Arthur Callou (1822-1873) qui avait pris la direction de l'entreprise le avec Ernest Vallée[1],[2].
- ↑ Les Bains Lardy, bains dits de 3e classe, occupaient l'actuel emplacement du Pôle universitaire et technologique Lardy (campus Albert Londres), une partie de ces anciens bâtiments ayant été conservée.
- ↑ Le domaine thermal acquis par la ville comprend :
- les thermes avec les établissements des Dômes et Callou ;
- les sources et leurs canalisations — Chomel (ancienne et nouvelle), Grande Grille, Lucas, de l'Hôpital et des Célestins à Vichy, du Dôme et du Lys à Abrest, Boussange et Antoine à Bellerive-sur-Allier ;
- les hôtels Ibis et Mercure ;
- le patrimoine thermal (Grand établissement thermal, parc des Sources, hall des Sources, parc de la Source de l'Hôpital et kiosque à musique, parc des Célestins et galerie Napoléon) ;
- les boutiques du Fer à cheval, du Forum et le Grand Café (la « Restauration ») ;
- le réservoir d'eau des Garets et la prise d'eau dans l'Allier de la Croix-Saint-Martin ;
- divers biens mobiliers d’intérêt patrimonial comme les anciens instruments de mécanothérapie ;
- les marques Vichy Célestins, pastilles de Vichy, etc.
Références
- « Généalogie Callou », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Vichy et des environs, , p. 20 et suivantes.
- ↑ Maurice Gontard, Vichy : l'irrésistible ascension, 1800-1870, Nonette, Créer, , p. 129.
- ↑ Delphine Renault-Jouseau, Vichy : invitation à la promenade, Lyon, Lieux Dits éditions, , 159 p. (ISBN 978-2-914528-96-2), p. 80.
- Laurent Bernard, « Qui est Jérôme Phelipeau, le PDG de la Compagnie de Vichy ? » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- « La Compagnie de Vichy », sur vichy-economie.com, Agence de développement économique de Vichy Communauté, (consulté le ).
- ↑ Matthieu Perrinaud, « Que sait-on de la vente de la Compagnie de Vichy au groupe France Thermes ? » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Matthieu Perrinaud, « Rachat de la Compagnie de Vichy par le groupe France Thermes : c'est signé ! » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Matthieu Perrinaud, « Changement de nom, travaux… La révolution thermale de Vichy (Allier) en quatre points » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Catherine Gréau, « Le domaine thermal, propriété de l'Etat et concession de la Compagnie Fermière toujours en vente » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Kevin Lastique, « À Vichy, les thermes Callou retrouvent leurs curistes » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Laurent Bernard, « Saint-Yorre : l'usine aux cent millions de bouteilles » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Estelle Dissay, « Vichy Spa exporte son savoir-faire » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Florian Gallant, « Comment les pastilles de Vichy veulent conquérir le monde » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ Matthieu Perrinaud (texte) et Dominique Parat (photographies), « L'usine L'Oréal, installée à Creuzier-le-Vieux, puise l'eau à quelques mètres de là » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- ↑ « Vichy écrit une nouvelle page de son Histoire », sur ville-vichy.fr, Ville de Vichy, (consulté le ).
Bibliographie
Livres
- Maurice Gontard, Vichy, l'irrésistible ascension, 1800-1870, Nonette, Créer, 1998.
- Pascal Chambriard , Aux sources de Vichy. Naissance et développement d'un bassin thermal (XIXe – XXe siècles), Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 1999.
- Jean Débordes, Vichy et la Cie Fermière, Charroux, Éd. des Cahiers bourbonnais, 1993.
- Pierre-Yves Lorgeoux et Lucien Souny, Légèreté & Saveurs, 2008.
- Maurice Constantin-Weyer, Vichy et son histoire, des origines à nos jours, rééd. Le Livre d'Histoire.
- Albéric Second et Casimir Daumas, Vichy-Sévigné, Vichy-Napoléon, Paris, Henri Plon, 1864.
Articles de presse
- Cécile Bourgneuf, « Vichy - La ruée vers l'eau », L´Express, 16 août 2007.
- Philippe Hadef, « L'argent des Thermes », La Semaine de l'Allier, 18 juin 2009.
Liens externes
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