Communauté intentionnelle

Communauté intentionnelle est une notion en sociologie utilisée pour désigner un ensemble de personnes d'origines diverses ayant choisi de vivre ensemble en un lieu donné et sous une forme organisationnelle et architecturale définie. C'est l'intention qui distingue la communauté d'une autre.

Définition

Importée de la socio-anthropologie anglo-saxonne, la notion a été critiquée pour sa relative imprécision et l'inadéquation, dans certains cas, de la catégorie « d'intention ». On a pu proposer de lui substituer dans certains cas le concept de communauté « vocationnelle »[1].

Au XXème siècle, selon l’historien Ronald Creagh, c’est en 1966 qu’apparait aux États-Unis le concept des communautés intentionnelles et que de jeunes adultes font le choix d’un mode de vie alternatif[2].

En 2019, le sociologue Michel Lallement classe les communautés intentionnelles des années 1960 « en trois catégories : libertaire, identitaire (sous la férule d’un leader charismatique) et sociétaire (apparentées à des petites sociétés). Elles s’imprègnent des valeurs pacifistes, du culte de la nature, des idéaux socialiste et anarchiste. Ces contre-cultures assimilent plus vite qu’ailleurs les revendications issues de mouvements féministes, antiracistes, environnementaux, ou encore de défense de la cause animale. Les communautés décrites expérimentent les principes d’égalité et de liberté concrètement, au jour le jour. » [3]

Types de communautés

On recense aujourd'hui au moins six formes de communautés intentionnelles définies :

Les communautés intentionnelles regroupent souvent, bien que pas nécessairement, des gens partageant une préoccupation pour l'environnement et le développement durable.

On parle aussi de communautarisme de lieux de vie.

Types d'architectures

Parfois qualifiées « d'alternatives », les formes de communautés intentionnelles présentent des aspects architecturaux, d'aménagement et d'organisation humaine qui les distinguent des formes d'habitation dites « conventionnelles », telles que :

Notes et références

  1. Rémi Astruc, « Communauté intentionnelle vs communauté vocationnelle. Critique d'un concept inadéquat », CCC,‎ , rubrique "débats" (lire en ligne)
  2. Ronald Creagh, Laboratoires de l’utopie. Les communautés libertaires aux États-Unis, Paris, Payot, 1983.
  3. Catherine Ruchon, « Michel Lallement, Un désir d’égalité. Vivre et travailler dans des communautés utopiques », Lectures, ENS, Lyon,‎ (lire en ligne , consulté le ) :

    « Selon l’historien Ronald Creagh, c’est en 1966 qu’apparait le concept des communautés intentionnelles et que de jeunes adultes font le choix d’un mode de vie alternatif. Elles prennent la suite des communautés religieuses américaines du XVIIe au XIXe siècle et des premières utopies concrètes influencées par Robert Owen et Charles Fourier. Michel Lallement les classe en trois catégories : libertaire, identitaire (sous la férule d’un leader charismatique) et sociétaire (apparentées à des petites sociétés). Elles s’imprègnent des valeurs pacifistes, du culte de la nature, des idéaux socialiste et anarchiste. Ces contre-cultures assimilent plus vite qu’ailleurs les revendications issues de mouvements féministes, antiracistes, environnementaux, ou encore de défense de la cause animale. Les communautés décrites expérimentent les principes d’égalité et de liberté concrètement, au jour le jour. »

  4. (en) Sue Donaldson et Will Kymlicka, « Farmed animal sanctuaries: The heart of the movement? », Politics and Animals, vol. 1, no 1,‎ , p. 50-74 (lire en ligne )

Voir aussi

Bibliographie

  • Diana Leafe Christian, Vivre autrement : écovillages, communautés et cohabitats (trad. Sylvie Fortier), Écosociété, 2015 (2003), 445 p. (ISBN 2-923165-24-1).
  • Maeva Zumbiehl, Vivre en collectif : outils & retours d'expérience, Ulmer, coll. « Résiliences », , 126 p. (ISBN 9782379222634).
  • Michel Lallement, Un désir d'égalité. Vivre et travailler dans des communautés utopiques, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2019, 544 p., (ISBN 978-2-02-142974-9).

Filmographie

  • Vivre en Cohabitat. Reconstruire des villages en ville, 2007 - Réalisé sur base d'interviews dans 14 cohousings. 37 minutes + 25 min. d'extra conseils (anglais. Sous-titres en français, italien, espagnol, allemand, néerlandais)

Articles connexes

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