Citerne de Pulchérie
Κινστέρνα Πουλχερίας
| Style |
Monument byzantin |
|---|---|
| Architecte | |
| Construction |
421 |
| État de conservation |
Restaurée |
| Région historique |
Constantinople |
|---|
La citerne de Pulchérie (en grec : Κινστέρνα Πουλχερίας; en turc : Pulcheria Sarnıcı) est une citerne couverte probablement utilisée à l’origine pour alimenter en eau un ensemble palatial de Constantinople (aujourd’hui Istanbul en Turquie).
L’impératrice Pulchérie
Née en janvier 399, Aelia Pulcheria (Pulchérie) était la fille de l’empereur Flavius Arcadius (r. 395 - 408) et la sœur ainée de Théodose II (r. 408 - 450). À la mort d’Arcadius, le pouvoir fut d’abord confié au préfet du prétoire Anthémius. En 414 Pulchérie remplaça celui-ci et fut nommée Augusta et tutrice de Théodose II; à cette occasion elle fit vœu de virginité, encourageant ses sœurs à faire de même. Extrêmement pieuse, elle transforma rapidement le palais en une sorte de monastère où elle veilla à la formation de son frère qu’elle continua à conseiller après que celui-ci eut atteint sa majorité[1],[2].
L’impératrice fut renommée pour sa philanthropie. Selon Sozomène, elle fit ériger de nombreuses églises et monuments publics destinés aux pauvres de Constantinople. Son activité en matière architecturale fut telle que le onzième district de la Ville fut nommé pulcherianai[3].
Emplacement
La citerne est située dans le onzième district de Constantinople[N 1], à l’extrémité est de vallée séparant les quatrième et cinquième collines de la ville[4]. Le réservoir pour son eau aurait été la citerne couverte située dans la partie nord du quartier Fatih[N 2], faisant face à la partie sud du çukurbostan (« jardin asséché » en turc) du sultan Selim Ier[5] que l’on identifie de nos jours avec la citerne d’Aspar[6]. La principale raison pour identifier ainsi son emplacement est sa position au sein du quartier dit Pulcherianae (en grec : αὶ Πουλχεριαναὶ) où l’impératrice aurait fait édifier son palais[4].
Histoire
Selon la Chronicon Paschale, chronique byzantine de l'histoire du monde rédigée au VIIe siècle et notre seule source pour ce monument, cette citerne fut construite par Pulchérie alors qu’elle était la conseillère principale de son frère Théodose II (414 - 421). Selon la même chronique, elle fut utilisée pour la première fois lors des Ides de 421[7]. Toutefois, en se basant sur ses caractéristiques architecturales, Ernest Mamboury suggère plutôt une construction au VIe siècle[8]. Elle fut abandonnée après la conquête ottomane de 1543. Asséchée, elle fut occupée par des tisserands jusqu’au début du XXe siècle[5]. Plus récemment elle a été restaurée et sert maintenant pour des mariages et autres évènements sociaux[9].
Description
La citerne est l’une des mieux préservées d’Istanbul[5]. Elle faisait probablement partie d’un ensemble palatial qui n’a pas survécu[8]. Elle a une superficie de 29,10 m. sur 18,70 m. (95.5 pieds sur 61.4). Le toit est porté par quatre rangées de sept colonnes de marbre ou de granit, lesquelles supportent quarante dômes situés à 8,50 m. (27.9 pieds) au-dessus du sol. Les colonnes sont de style corinthien et surmontées de traverses, certaines sculptées de feuilles d’acanthe, certaines de croix. L’édifice original comprenait trente-cinq fenêtres, la plupart maintenant murées. La façade comporte quatre fenêtres d’égale grandeur et une porte située sous la troisième fenêtre[5].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cistern of Pulcheria » (voir la liste des auteurs).
Notes
- ↑ Théodose avait divisé Constantinople en dix-huit districts. Le onzième comprenait, outre la citerne de Pulchérie, l'église des saints Apôtres, le Palatium Flaccillianum, le palais de Pulchérie, le forum du Bœuf, la citerne Arcadiaca et la citerne Modestiaca (Notitia urbis Constantinopolitanae)
- ↑ Quartier historique au cœur de la ville d'Istanbul. Il englobe l’ensemble de la zone prise par Mehmet le Conquérant, le 29 mai 1453.
Références
- ↑ Kazhdan 1991, p. 1757.
- ↑ Sozomène, Histoire ecclésiastique, 9.1.3.
- ↑ Holum 1982, p. 132.
- Janin 1950, p. 381.
- Janin 1950, p. 204.
- ↑ Müller-Wiener 1977, p. carte, D 4/30.
- ↑ Janin 1950, p. 203.
- Mamboury 1953, p. 332.
- ↑ (tr) « Tarihi Sultan Sarniç », sur Sultan Sarniç (consulté le )
Bibliographie
Sources primaires
- (en) « Chronicon Paschale, vol.2 », sur Google books, (consulté le ).
- (en) « Notitia Urbis Constantinopolitanae », sur Livius.org (consulté le ).
Sources secondaires
- (tr) Feride Imrana Altun, İstanbul'un 100 Roma, Bizans Eseri, Istanbul, Istanbul Buyukșehir Belediyesi Kültür A.Ş. Yayınları, (ISBN 978-9944-370-76-9).
- (en) James Crow, « The Water Supply of Byzantine Constantinople », sur History of Istambul, (consulté le ).
- (en) Diliana Angelova, « Stamp of Power : The Life and Afterlife of Pulcheria’s Buildings », dans Lynn Jone (ed), Byzantine Images and their Afterlives, Londres, Routledge, 2014 (2016 ebook) (ISBN 978-1-315-26103-4).
- Semavi Eyice, Istanbul : Petit guide à travers les monuments byzantins et turcs, Istanbul, Istanbul Matbaası, (OCLC 17906510).
- (en) John Freely et Ahmet S. Çakmak, Byzantine Monuments of Istanbul, New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-17905-8).
- (en) Kenneth G. Holum, Theodosian Empresses : Women and Imperial Dominion in Late Antiquity, Berkeley & Los Angeles, University of California Press, , 276 p. (ISBN 978-0520068018).
- Raymond Janin, Constantinople byzantine: développement urbain et répertoire topographique, Paris, Institut français d’Études byzantines, , 542 p. (ISSN 0402-8775).
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208).
- (en) Ernest Mamboury, The Tourists' Istanbul, Istanbul, Çituri Biraderler Basımevi, .
- (en) Cyril Mango, « The Water Supply of Constantinople », dans C. Mango, G. Dagron et al. (eds.), 'Constantinople and its Hinterland, Londres, Aldershot, , pp. 9-18.
- (de) Wolfgang Müller-Wiener, Bildlexikon zur Topographie Istanbuls : Byzantion, Konstantinupolis, Istanbul bis zum Beginn des 17. Jh., Tübingen, Wasmuth, (ISBN 978-3-8030-1022-3)
- (en) K.A. Ward, M. Crapper, K. Altug et J. Crow, « The Byzantine Cisterns of Constantinople », Water Supply, vol. 17, no 6, , p. 1499-1506 (lire en ligne).
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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