Cinéma burkinabè
Le cinéma burkinabè désigne l'ensemble des films, réalisations et productions cinématographiques originaires du Burkina Faso.
Histoire et naissance
La culture cinématographique au Burkina Faso trouve ses racines dans les années 1960, culminant avec la création du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) en 1969. Ce festival, premier du genre en Afrique, s'est imposé comme un rendez-vous incontournable du cinéma africain, rassemblant tous les deux ans des cinéastes du continent et au-delà[1]. En effet, grâce au FESPACO, la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, est considérée comme la capitale du cinéma africain.
Dans les années 1970, le cinéma burkinabè s'est structuré avec la nationalisation de la distribution et de l'exhibition cinématographique par SONAVOCI, qui a également participé à la construction et la modernisation des salles, tout en finançant la production locale via un fonds dédié. Le premier long métrage burkinabè, Le Sang des parias (1972) de Djim Mamadou Kola, marque le début d'une riche tradition de créations[2].
Films burkinabè notables
Quelques classiques du cinéma burkinabè se distinguent par leur reconnaissance internationale et leur portée culturelle, notamment :
- Wend Kuuni (1982) ;
- Yaaba (1989) ;
- Tilaï (1991) ;
- Keita ! l'Héritage du Griot (Dani Kouyaté, 1995) ;
- Buud Yam (1997) ;
- Sira (Apolline Traoré, 2023) ;
- Katanga, la danse des scorpions (Dani Kouyaté, 2025)[3]
Personnalités du cinéma burkinabè
Réalisateurs
- Gaston Kaboré
- Wabinlé Nabié
- Apolline Traoré
- Kollo Daniel Sanou
- Dani Kouyaté
- Guy Désiré Yaméogo
- Fanta Régina Nacro
- Idrissa Ouedraogo
- Pierre Rouamba
- Drissa Touré
- Pierre Yameogo
- Abdoulaye Dao
- Apolline Traoré
- Sékou Traoré
- Berni Goldblat
- Cédric Ido
- Boubakar Diallo
- Aminata Diallo/ Glez
- Missa Hébié
- Salam Zampaligré
- Serge Dimitri Pitroipa
- Augustin Rock Taoko[4]
Acteurs
- Halidou Sawadogo
- Abdoulaye Komboudri
- Issaka Sawadogo
- Hyppolite Ouangrawa
- Augusta Palenfo
- Serge Bayala
Festivals
Salles de cinéma
Ouagadougou
- Ciné Burkina
- Ciné Neerwaya
- Canal Olympia Ouaga 2000[5]
Bobo-Dioulasso
- Ciné Sanyon[6]
Maisons de production
Plusieurs maisons de production cinématographique burkinabè participent à la création et à la promotion de films locaux, notamment :
- Les films du Djabadjah, société fondée par Berni Goldblat, active dans la production et distribution[7].
- IMGC (International Media Groupe Consulting), société de production, réalisation, distribution audiovisuelle à Ouagadougou[8]'[9].
- Diam Production, société spécialisée dans la production de films documentaires, de fiction et d'animation, et offre des formations pour les techniciens.
- SAHELIS Productions, société spécialisée dans la production cinématographique et audiovisuelle, proposant des services globaux pour entreprises et institutions[10].
- Sahel Films Productions (SAFIPRO), fondée par Issaka Compaoré, elle est impliquée dans la production de collections documentaires et accompagne les jeunes réalisateurs[11].
- Les Films du Défi, fondée par la réalisatrice Fanta Regina Nacro[12].
- Abissia Production, société de production basée en Côte d'Ivoire, fondée en 2009 par le réalisateur et producteur burkinabé Sékou Traoré[13].
Formation au cinéma
Les centres qui forment aux métiers du cinéma au Burkina Faso sont notamment :
Ouagawood
Dans certains articles européens sur le FESPACO 2011, Ouagawood est le surnom donné à l'industrie cinématographique africaine, dont les films sont présentés à Ouagadougou lors du FESPACO. Employé par des journalistes de BBC[16] et du quotidien La Libre Belgique[17], le terme « Ouagawood » est un mot-valise combinant Ouaga, diminutif de « Ouagadougou », et « Hollywood », (suivant le même modèle que les expressions Bollywood et Nollywood). Il n'est cependant plus utilisé dans ce sens.
L'universitaire burkinabè Justin Ouoro propose d'appliquer le terme « Ouagawood » aux films de Boubakar Diallo et de Sidnaba et « Follywood » aux films « en folie » d’Oumar Dagnon et Ibrahim Olukunga. Ils stipulent tous que « l’important dans un film, c’est l’adhésion du public », et de fait le public adhère à ces images locales. Pour Justin Ouoro, ce cinéma commercial et entrepreneurial mais de faible budget est aux antipodes du cinéma de leurs aînés, identitaire et panafricaniste[18].
Voir aussi
Bibliographie
- Victor Bachy, La Haute-Volta et le cinéma, OIC, Bruxelles, L'Harmattan, Paris, 1983 (2e éd. revue et corr.), 86 p.
- Serge Théophile Balima et Marie-Soleil Frère, Médias et communications sociales au Burkina Faso : approche socio-économique de la circulation de l'information, L'Harmattan, Paris, 2003, 341 p. (ISBN 9782747546522)
- Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou et Association des trois mondes, Les cinémas d'Afrique : dictionnaire, Karthala, Éd. ATM, Paris, 2000, 592 p. (ISBN 2-8458-6060-9)
- (en) Teresa Hoefert de Turégano, African cinema and Europe: close-up on Burkina Faso, European Press Academic Pub., Florence, 2004, 293 p. (ISBN 978-88-8398-031-2)
- Sophie Hoffelt, Cinémas d'auteurs en Afrique subsaharienne : le cas de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Burkina Faso, Université Bordeaux 4, 2001, 2 vol., 427-169 p. (thèse d'Analyse politique de l'Afrique et des pays du Sud)
Articles connexes
- Culture du Burkina Faso
- Cinéma africain
- Golden Movie Awards, récompense concernant le cinéma et la télévision en Afrique, depuis 2015
- Liste des longs métrages burkinabés proposés à l'Oscar du meilleur film international
- Culture du Burkina Faso
- Cinéma africain
- Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou
Liens externes
- Le cinéma du Burkina Faso sur Cultures & Cinémas
- Liste des films burkinabé sur IMDB
- article de RFI en 2005
- Michel Amarger (1957-)[19], journaliste, français, cinéaste, formateur, critique de cinéma africain (sur Afrimages et Africiné.org)
- Films d'archives du Burkina Faso (amateurs, années 1955)
Notes et références
- ↑ « Cycle Cinéma Burkinabe - Institut Jean Vigo », Institut Jean Vigo, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ Evariste Dakouré, « Incidences de l’usage du numérique sur le fonctionnement de la filière cinématographique burkinabè », Revue française des sciences de l’information et de la communication, no 21, (ISSN 2263-0856, DOI 10.4000/rfsic.10567, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Burkina/Cinéma : « Katanga, la danse des scorpions » ou la quête du pouvoir de Dani Kouyaté - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
- ↑ « Personnes | Africultures : Taoko Augustin Roch », sur Africultures (consulté le )
- ↑ « Canal Olympia Yennenga : Une salle de cinéma de 2 milliards pour la capitale africaine du 7e art - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
- ↑ « CINEMA ET AUDIOVISUELLE – culture régionale » (consulté le )
- ↑ (en) « Les Films du Djabadjah (Burkina Faso) », sur Docmonde, (consulté le )
- ↑ « IMGC - International Media Groupe Consulting Sarl., Wagadugu (2025) », sur www.medioq.com (consulté le )
- ↑ « Cinéma : Le réalisateur Sékou Ouédraogo présente « L’âme déchirée de Kandy (...) - FONDS DE DEVELOPPEMENT CULTUREL ET TOURISTIQUE », sur www.fdct-bf.org (consulté le )
- ↑ « SAHELIS Productions - Production cinématographique et audiovisuelle », sur www.sahelis.com (consulté le )
- ↑ « OuiCoprod », sur ouicoprod.org (consulté le )
- ↑ « Site officiel des films du défi de la réalisatrice et scénariste Fanta Régina Nacro - Bienvenue! », sur www.filmsdefi.com (consulté le )
- ↑ « Structures | Africultures : Abissia Productions », sur Africultures (consulté le )
- ↑ « A propos de l'ISIS-SE - INSTITUT SUPÉRIEUR DE L'IMAGE ET DU SON/STUDIO ÉCOLE », sur isis-se.net (consulté le )
- ↑ « Burkina/Cinéma : L’institut Imagine, un important centre de formation des acteurs du cinéma, sis à Ouagadougou | AIB - Agence d'Information du Burkina », (consulté le )
- ↑ Christian Ndounou-Delwami, « BBC Afrique en direct au FESPACO », sur bbc.co.uk, (consulté le )
- ↑ Karin Tshidimba, « Voir Ouaga et revenir », sur La Libre Belgique, (consulté le )
- ↑ Patricia Caillé et Claude Forest (dir.), Regarder des films en Afriques, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, , 352 p. (ISBN 9-782757-417249), « Acteur et public du cinéma au Burkina Faso : une nouvelle dynamique de la pratique cinématographique, par Justin Ouoro », p. 209-221
- ↑ « Michel Amarger - Auteur », sur data.bnf.fr (consulté le ).
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