Cimetière juif de Gundershoffen

Cimetière juif de Gundershoffen
Cimetière israélite de Gundershoffen en 2022
Pays
Commune
Gundershoffen
rue de la Forêt
Coordonnées
48° 54′ 10″ N, 7° 39′ 14″ E
Identifiants
Sauvons nos tombes
Localisation sur la carte du Bas-Rhin
Localisation sur la carte de France

Le cimetière juif avec des tombes datées dès 1815[1], est situé rue de la forêt à Gundershoffen. C’est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Gundershoffen se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Situation et évolution de la propriété du site

Le site est propriété du Consistoire Israélite du Bas-Rhin[2].

La parcelle est couverte par le plan local d’urbanisme intercommunal de la Communauté de communes du Pays de Niederbronn-les-Bains. Elle porte le no 90 de la rue de la forêt, section 9, Feuille 0009 01[3],[4]

Le cimetière est fermé par un mur d’enceinte en moellons de grès des Vosges ouvert par deux portails avec un accès piéton et un autre de service.

Outre les photos prises par Jean-Pierre Kleitz[5] et Raymond Lévy[6] pour l'association des "Amis des Sites Hébraïques des Environs de Reichshoffen et Niederbronn-les-Bains" (ASHERN)[7], des prises de vues par drone ont été réalisées par Rêve d'Altitude[8],[9] selon la technique du LIDAR, en utilisant des rayons laser pour produire de l'imagerie. Un plan précis de ces espaces couvrant (près de deux hectares)[10] a été établi.

Histoire

Une première synagogue avait été construite en 1780. Selon l'inventaire de 1843, celle-ci étant en mauvais état et trop petite, une nouvelle synagogue a été érigée, de style oriental, en 1865.

La restitution de la propriété de la synagogue, qui avait été saisie sous l’occupation allemande, a été demandée par le consistoire israélite. Après désaffectation, celle-ci a été utilisée en dispensaire. Désacralisée[11] en 1969 elle a été réutilisée en logement[12].

Le cimetière juif aurait, lui, déjà été engagé à partir de 1815, si l’on prend en compte la datation des tombes les plus anciennes .

Si l’on prend en compte la datation des tombes les plus anciennes, le cimetière juif aurait déjà été engagé à partir de 1815. De style gothique, roman ou encore en forme de temple à colonnes brisées (morts tragiques), elles sont toutes dirigées vers l’est.

Dans le cimetière juif, la Hitler Jugend locale a incendié la maisonnette en bois de l’époque contenant les archives du cimetière. Le local de Tara a été reconstruit après guerre et sert aujourd’hui de débarras.

Environ 350 emplacements vides laissent supposer autant de tombes disparues ou profanées à l’époque nazie, dans la partie ancienne y compris le carré des enfants.

La communauté juive de Gundershoffen

En 1681, Louis XIV crée un rabbinat d’Alsace, calquant les institutions du judaïsme alsacien sur celles de la communauté de Metz[13]. Les lettres patentes du 25 septembre 1657 accordèrent aux juifs d'Alsace la protection royale, qui semblait se substituer à la précédente tutelle impériale[14].

Une communauté juive a existé à Gundershoffen dès le XVIIIe siècle[15].

En 1784, le pouvoir royal ordonne un dénombrement général des Juifs en Alsace[16] qui atteste en effet la présence de Juifs à Gundershoffen.

122 communes du Bas-Rhin comptaient des habitants juifs en août 1806 et au printemps 1808. 114 communes disposaient d’un registre de prise de nom des juifs en 1808 dont Gundershoffen[17]. On a recensé 29 individus dans la commune.

Après l’émancipation des Juifs par le vote de l'Assemblée constituante en 1791 au début de la Révolution française, de nouveaux cimetières israélites ont été créés, dont celui de Gundershoffen. L’intégration républicaine s'est traduite dans les années 1850, notamment en Alsace-Moselle, par l'ajout sur les stèles, généralement au verso, de la mention en langue française du nom et de la date de décès.

En 1922 : Charles Reibel, ministre des Régions libérées, entreprend les démarches nécessaires pour restaurer certains édifices[18],[19],[20],[21].

La nécropole juive de Gundershoffen compte 966 tombes datées de 1815 à nos jours. Elle comprend deux parties :

dans l'ancien cimetière, il a été dénombré 783 tombes[22],
et 183 tombes, à fin 2021, dans l'espace du nouveau cimetière en contrebas, à partir de 1924.

Il s'agit d'un cimetière centralisateur pour une zone allant de Bitche (Moselle) à Gundershoffen (Bas-Rhin). On y relève une dizaine de communes d'où les défunts sont originaires.

Les présidents de la commission de gestion du cimetière israélite :

  • Robert Lévy jusqu’en 1985,
  • Georges Madenberg jusqu’en 1999,
  • Claude Kahn jusqu’en 2015,
  • Michel Cahen et Raymond Lévy.

Avec le soutien des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, les Consistoires israélites du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont mis en place un réseau de "veilleurs de mémoire" avec le concours des habitants proches des cimetières[23]. Depuis 2020, Valérie et Andres Lopez ont été nommés Veilleurs de Mémoire pour la nécropole par la Collectivité européenne d'Alsace[15].

La cérémonie commémorative du 16 mars 2025 au cimetière israélite de Gundershoffen, qui a réuni plus d'une centaine de personnes et de personnalités, a été dédiée à la mémoire des morts pour la France et des Déportés[24],[25], mais aussi en mémoire des « Justes alsaciens qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs »[26],[27] :

Étude du site et maintenance

À partir de 2016, à l'initiative du Comité du cimetière, composé du Dr Michel Cahen et de Raymond Lévy[50], Jean-Pierre Kleitz de Cosswiller, spécialiste des cimetières et de la généalogie juifs a été appelé à dresser, après un nettoyage manuel, un inventaire détaillé comme il l’avait fait pour de nombreux autres cimetières juifs alsaciens. La traduction des stèles de l'hébreu et de l'allemand au français a, elle, été réalisée entre 2016 et 2019 par M. Yochoua Lilti, traducteur interprète de Strasbourg[51].

Les Amis des Sites Hébraïques des Environs de Reichshoffen et Niederbronn-les-Bains (ASHERN)

L'association ASHERN (Asher Levy de Reichshoffen a prêté son nom à l’association ASHERN) - les Amis des Sites Hébraïques des Environs de Reichshoffen et Niederbronn-les-Bains[52] a vu le jour en décembre 2017. Elle s'est alors engagée dans la poursuite du projet de conservation du cimetière israélite de Gundershoffen et d'Oberbronn[53].

Elle a mené à bien ces interventions en partenariat avec l'association ICE-RF - Institut Chrétien pour l'Europe - Réseau Français de Niederbronn-les-Bains[54], dès 2018, en faisant appel à des jeunes volontaires de différents pays d'Europe (Allemagne, Espagne, Lettonie, Italie, France,…) pour procéder à une nettoyage d’un grand nombre d’épitaphes.

Voir aussi

Bibliographie

Déportés originaires des communautés du Bas-Rhin : Dambach - Gundershoffen

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Notice no IA67005083, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Gundershoffen Cimetière de juifs
  2. Consistoire israélite du Bas-Rhin
  3. Plan cadastral de Gundershoffen
  4. Le cadastre Cadastre napoléonien de Gundershoffen
  5. Le cimetière de Gundershoffen
  6. 80 ans après, Gundershoffen honore ses Justes et ses disparus
  7. ASHERN. Les Amis des Sites Hébraïques des Environs de Reichshoffen et Niederbronn-les-Bains
  8. Le cimetière israélite de Gundershoffen : Texte et photos : Raymond Lévy pour ASHERN]
  9. Le drone au service de la photographie
  10. Plan du cimetière juif
  11. Dépouillée de son caractère sacré
  12. Histoire des 16 synagogues dans le canton de Reichshoffen
  13. Principes et applications de la politique de Louis XIV à l'égard des Juifs d'Alsace
  14. La situation des juifs d'Alsace après la paix de Westphalie
  15. Le cimetière israélite de Gundershoffen
  16. Le dénombrement des Israélites d'Alsace (1784), par Gabriel Hemerdinger. Revue des études juives. Année 1901 42-84, pp. 253-264]
  17. Autour des registres de prise de nom des juifs : Dénombrement et recensements nominatifs des juifs dans les communes du Bas-Rhin au début du XIXe siècle
  18. Organiser la reconstruction et considérer les problématiques propres à ces régions libérées
  19. Dommages de guerre et reconstruction
  20. Guide des sources sur les dommages de guerre : destructions, réparations, indemnisations (XIXe-XXe siècles)
  21. Bulletin fédéral. Patrimoine juif : la synagogue de Thann, 18 septembre 2020 : Journée européenne du patrimoine juif
  22. Géographie : la "maison des mondes"
  23. « Des «veilleurs de mémoire» pour protéger les cimetières juifs d’Alsace », sur Le parisien,
  24. Déportés et internés politiques ou résistants
  25. Morts en Déportation
  26. Cérémonie à la mémoire des déportés de Gundershoffen, 16 mars 2025. Vidéo F Kahn
  27. Cérémonie commémorative, organisée au cimetière israélite par l'ASHERN et la mairie de Gendershoffen
  28. Sources et informations rassemblées par Raymond Lévy, détaillées lors de la cérémonie de commémoration du 16 mars 2025
  29. Raymonde Weiss
  30. Gundershoffen en 1939-1945
  31. Exposition : des Justes parmi les nations
  32. Urbain Haag
  33. Abbé Bengel
  34. Paris en 1939-1945
  35. Sources documentaires Sœur Christiane archiviste de la congrégation au couvent d’Oberbronn
  36. Oberbronn, un château, un livre d’histoire, un livre de vie…. En 1857, les descendants du Comte de Stralenheim vendront la propriété aux Sœurs du Très Saint Sauveur
  37. Congrégation fondée en 1849 sous l’impulsion d’Élisabeth Eppinger en religion Mère Alphonse-Marie, et du curé de Niederbronn-les-Bains
  38. Niederbronn-les-Bains en 1939-1945
  39. Sœurs de Niederbronn durant la Seconde Guerre mondiale
  40. Bertrand Merle in Almanach Sainte-Odile 2021-2025
  41. Almanach Sainte-Odile 2025
  42. Religieuses de l’Ordre du Très-Saint Sauveur dites Sœurs de Niederbron
  43. Remise du diplôme de la médaille de la Résistance française de sœur Marie-Gilberte à la congrégation des sœurs du Très Saint-Sauveur, communauté elle-même médaillée de la Résistance avec rosette en tant que collectivité civile
  44. La résistance au féminin
  45. Extraits du dossier d’homologation individuel de résistant conservé au Service historique de la Défense / CHA, Vincennes sous la cote GR 16 P 165201 et lettre à son oncle
  46. Ravensbrück, le principal camp de concentration pour femmes
  47. Sources : articles de la Croix du Nord et de la Croix de Lorraine
  48. « Action sauvetage d’enfants juifs. Le témoignage de Mère Marie-Aurélie. Le récit de Paul Halter », in Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°30, 1991, p. 57-69
  49. La résistance au couvent d’Oberbronn
  50. Culture et Patrimoine Juifs du 25/10/2021 : Gundershoffen – Consistoire Israélite du Bas-Rhin : le cimetière israélite de Gundershoffen
  51. l'établissement Yochoua Lilti
  52. Amis des Sites Hébraïques des environs de Reichshoffen et Niederbronn
  53. initiave chrétienne pour l’Europe ICE RF, 9 place du Bureau central, 67110, Niederbronne-les-Bains
  54. Initiative Chrétienne pour l'Europe. Réseau Francophone
  55. Personnes mortes en déportation. (1746 personnes relevées le 6/11/2021 dans le Bas-Rhin)
  56. Journées Européennes de la Culture et du Patrimoine Juifs en France. Portes ouvertes – circuits – expositions – conférences – concerts
  57. Itinéraire européen du patrimoine juif
  58. Journées Européennes de la Culture Juive 2021. Alsace et Territoire de Belfort. Revue de Presse : Gundershoffen, p.26
  59. En 2018, le Conseil de l’Europe compte 33 itinéraires culturels, avec des thèmes très variés illustrant la mémoire, l’histoire et le patrimoine européen, et qui contribuent à l’interprétation de la diversité de l’Europe d’aujourd’hui
  60. Ancienne synagogue
  61. Notice no IA67005086, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Synagogue
  • Portail de la mort
  • Portail du judaïsme
  • Portail du Bas-Rhin
  • Portail du XIXe siècle
  • Portail de la Shoah