Choerolophodon

Choerolophodon
Vue d'artiste de Choerolophodon (1933).
20 –2.58 Ma
59 collections
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Infra-classe Eutheria
Super-ordre Afrotheria
Ordre Proboscidea
Sous-ordre Elephantiformes
Super-famille Elephantoidea
Famille Gomphotheriidae
Sous-famille Choerolophodontinae

Genre

 Choerolophodon
Schlesinger (d), 1917

Choerolophodon est un genre fossile de mammifères herbivores apparentés aux éléphants (ordre des proboscidiens) qui vivaient durant le Miocène en Eurasie et en Afrique entre 10 et 6 millions d'années. On en connait au moins quatre espèces au plus huit, dont l'espèce type, Choerolophodon pentelici.

Description

Comme son nom l'indique, Choerolophodon ressemblait aux vrais gomphothères, mais possédait une dentition très similaire à celle des suidés : les molaires du Choerolophodon étaient caractérisées par des tubercules accessoires fortement développés dans les sillons transversaux et (du moins chez les espèces les plus dérivées) par la présence abondante de cément dentaire[1]. Les molaires sont trilophodontes et bunodontes[1]. Les demi-lophides sont chevronnées[1]. Les conules accessoires sont multipliées et l'émail est ondulé (ptychodontes)[2]. Une autre caractéristique importante qui le différenciait significativement des gomphothères était la structure de la mandibule, qui avait perdu ses défenses inférieures et était significativement raccourcie, créant une structure brévirostrale en forme de douche, un trait partagé uniquement chez les proboscidiens avec les genres de gomphothères nord-américains Eubelodon et Gnathabelodon[3],[4]. Il a été suggéré qu'au lieu de dents, l'extrémité de la mâchoire inférieure abritait une lame coupante kératinique[3],[4]. Chez les espèces les plus anciennes, la symphyse mandibulaire était encore allongée[1]. Le crâne, long et assez allongé, possédait deux défenses recourbées, pointées vers l'extérieur et vers le haut, totalement dépourvues d'émail[1]. Chez les formes les plus anciennes, les arcades zygomatiques étaient élargies latéralement et les orbites étaient positionnées antérieurement. La quatrième prémolaire supérieure était également présente[1]. Les défenses poussant à partir de la mâchoire supérieure sont longues et fortement courbées, la plus grande défense découverte, presque complète provient de la péninsule de Chalcidique en Grèce ayant une longueur totale d'environ 2,5 m, avec un poids total probable une fois complète d'environ 70 kg[5],[6]. L'analyse de la micro-usure dentaire des spécimens de Grèce suggère que ces individus étaient des brouteurs, tandis que l'analyse de la méso-usure des spécimens d'Afrique de l'Est suggère des régimes alimentaires mixtes variés dominés par le broutage et le pâturage, selon la localité[7],[8].

Répartition

Les fossiles de Choerolophodon ont été découvert en Eurasie et en Afrique, notamment au Kenya au bord du lac Victoria près de la frontière avec l'Ouganda, en Algérie dans la Wilaya d'El Bayadh, au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Turquie dans la Région de Marmara, sur la côté de la Région Égéenne ainsi qu'en Anatolie centrale[9],[10]. En Asie dans le centre du Pakistan, en Inde dans l'Himachal Pradesh, en Iran et en Chine[9],[11],[12]. Et en Europe, en Grèce principalement le long de la côte sur la mer Égée, dans le sud de la Bulgarie près de la frontière grecque, dans le nord de la Roumanie près de la frontière avec la Moldavie et dans le sud de l'Ukraine dans les Oblast de Kherson et Zaporijjia[9].

Liste des espèces

Le nombre d'espèces est débattue, sur Paleobiology Database seules quatre espèces sont reconnues, de plus deux espèces, C. ngorora et C. zataniensis semblent douteuses. Le genre comprend pour l'instant au moins quatre espèces et au plus huit[9],[10],[11],[12],[13].

Selon Paleobiology Database (20 août 2025)[13] :

  • Choerolophodon anatolicus Ozansoy 1965
  • Choerolophodon chioticus Tobien, 1980
  • Choerolophodon corrugatus Pilgrim, 1913
  • Choerolophodon pentelici Gaudry & Lartet, 1856

Autres espèces mentionnées :

  • Choerolophodon guangheensis Wang & Deng, 2011
  • Choerolophodon ngorora Maglio, 1974
  • Choerolophodon palaeindicus Lydekker, 1894
  • Choerolophodon zaltaniensis Gaziry, 1987

Systématique

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Choerolophodon Schlesinger (d), 1917[14],[15].

Ce genre a été initialement décrit comme un sous-genre de Mastodon sous le taxon Mastodon (Choerolophodon)[15].

Choerolophodon a pour synonyme[16] :

  • Synconolophus Osborn, 1929

Publication originale

  • (de) Günther Schlesinger, « Die Mastodonten des K. K. Naturhistorischen Hofmuseums. Morphologisch-phylogenetische Untersuchungen », Denkschriften des K. K. naturhistorischen Hofmuseums, vol. 1,‎ , p. 1-230 (lire en ligne).

Liens externes

Notes et références

  1. George E. Konidaris, George D. Koufos, Dimitris S. Kostopoulos et Gildas Merceron, « Taxonomy, biostratigraphy and palaeoecology of Choerolophodon (Proboscidea, Mammalia) in the Miocene of SE Europe-SW Asia: implications for phylogeny and biogeography », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 14, no 1,‎ , p. 1–27 (ISSN 1477-2019, DOI 10.1080/14772019.2014.985339, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) George E. Konidaris et Evangelia Tsoukala, « The Fossil Record of the Neogene Proboscidea (Mammalia) in Greece », dans Fossil Vertebrates of Greece Vol. 1: Basal vertebrates, Amphibians, Reptiles, Afrotherians, Glires, and Primates, Springer International Publishing, , 299–344 p. (ISBN 978-3-030-68398-6, DOI 10.1007/978-3-030-68398-6_12, lire en ligne)
  3. (en) Chunxiao Li, Tao Deng, Yang Wang et Fajun Sun, Longer mandible or nose? Co-evolution of feeding organs in early elephantiforms, (DOI 10.1101/2023.08.15.553347, lire en ligne)
  4. Dimila Mothé, Marco P. Ferretti et Leonardo S. Avilla, « The Dance of Tusks: Rediscovery of Lower Incisors in the Pan-American Proboscidean Cuvieronius hyodon Revises Incisor Evolution in Elephantimorpha », PloS One, vol. 11, no 1,‎ , e0147009 (ISSN 1932-6203, PMID 26756209, PMCID 4710528, DOI 10.1371/journal.pone.0147009, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) George E. Konidaris et George D. Koufos, « Late Miocene Proboscidea (Mammalia) from Macedonia and Samos Island, Greece: preliminary results », Paläontologische Zeitschrift, vol. 87, no 1,‎ , p. 121–140 (ISSN 1867-6812, DOI 10.1007/s12542-012-0147-z, lire en ligne, consulté le )
  6. Asier Larramendi, « Estimating tusk masses in proboscideans: a comprehensive analysis and predictive model », Historical Biology, vol. 37, no 1,‎ , p. 45–58 (ISSN 0891-2963, DOI 10.1080/08912963.2023.2286272, lire en ligne, consulté le )
  7. Juha Saarinen et Adrian M. Lister, « Fluctuating climate and dietary innovation drove ratcheted evolution of proboscidean dental traits », Nature Ecology & Evolution, vol. 7, no 9,‎ , p. 1490–1502 (ISSN 2397-334X, PMID 37580434, PMCID 10482678, DOI 10.1038/s41559-023-02151-4, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) George Konidaris, George D. Koufos, Dimitris S. Kostopoulos et Gildas Merceron, « Taxonomy, biostratigraphy and palaeoecology of Choerolophodon (Proboscidea, Mammalia) in the Miocene of SE Europe-SW Asia: Implications for phylogeny and biogeography », revue scientifique,‎ (lire en ligne [PDF])
  9. (en) « Mindat.org », sur www.mindat.org (consulté le )
  10. (tr) Habertürk, « Tek parça halinde ve 7.5 milyon yıllık! Kayseri'de bulundu », sur Habertürk (consulté le )
  11. (en) ShiQi Wang et Tao Deng, « The first Choerolophodon (Proboscidea, Gomphotheriidae) skull from China », Science China Earth Sciences, vol. 54, no 9,‎ , p. 1326–1337 (DOI 10.1007/s11430-011-4201-6, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Dr Anek R. Sankhyan~Palaeo Research Society~arsankhyan@gmail.com et Dr Olivier Chavasseau~Laboratory Paleontology Evolution Paleoecosystems Paleoprimatology~olivier.chavasseau@univ-poitiers.fr, « New proboscidean fossils from Middle Siwaliks of Haritalyangar area, Himachal Pradesh, India », sur Palaeontologia Electronica, (consulté le )
  13. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 20 août 2025.
  14. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 21 août 2025.
  15. Schlesinger 1917, p. 181
  16. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 21 août 2025.
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