Nyctereutes procyonoides ussuriensis

Chien viverrin de Sibérie

Nyctereutes procyonoides ussuriensis
Un chien viverrin de Sibérie (Nyctereutes procyonoides ussuriensis).
Classification MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Cohorte Placentalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Canidae
Tribu Vulpini
Genre Nyctereutes
Espèce Nyctereutes procyonoides

Sous-espèce

Nyctereutes procyonoides ussuriensis
Matschie, 1907

Statut de conservation UICN


LC : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Nyctereutes ussuriensis Matschie, 1907 (Protonyme)
  • Nyctereutes amurensis Matschie, 1907

Nyctereutes procyonoides ussuriensis, le Chien viverrin de Sibérie ou Tanuki de Sibérie, est une sous-espèce du chien viverrin continental originaire de l’extrême Nord-Est du continent asiatique. Caractérisée par son épais pelage d’hiver, il s’agit de la sous-espèce qui a été massivement utilisée dans l’industrie de la fourrure au cours du XXe siècle. Depuis lors, elle se retrouve dans différents pays d’Europe où sa présence est considérée comme indésirable.

Dénominations

Description

Dimensions

Le chien viverrin de Sibérie est la plus grande sous-espèce de chien viverrin[2], mesurant de 50 à 69 cm de longueur, avec une queue de 13 à 25 cm. Sa hauteur au garrot varie entre 38 et 50 cm. Le poids des individus oscille entre 3,8 et 12,4 kg[2]. La longueur du crâne atteint environ 12,1 cm et sa largeur 6,8 cm. Le nombre de dents est de 42.

Pelage

Il s'agit de la sous-espèce de chien viverrin présentant un pelage plus long et plus dense que toutes les autres[2]. La fourrure est particulièrement épaisse en hiver, de couleur brune grisâtre à brun jaunâtre, tandis qu'elle devient plus sombre et moins fournie en été[2]. Les flancs et la queue ont une teinte cannelle[2]. Le pelage présente une grande variabilité de couleur, allant d’individus albinos à mélaniques, avec des couleurs de pelage entièrement jaunâtres ; les individus blancs sont fréquents en captivité[2]. Le front et le museau sont blancs, les yeux entourés de noir, et les épaules, les pattes et le bout de la queue sont noirâtres[2]. La tête est courte et étroite, avec un museau relativement court et pointu. Les oreilles sont petites, arrondies, bordées de noir à l'extérieur et blanches à l’intérieur[2]. La queue est courte et recouverte de longs poils, avec une extrémité noire. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel apparent. Les petits ont le pelage tout noir[2].

Morphologie crânienne et dentaire

Le crâne de Nyctereutes procyonoides ussuriensis est plus large et plus massif que celui des autres sous-espèces, notamment N. p. viverrinus. Les mâchoires sont plus robustes, les dents plus grandes, et la force masticatrice plus élevée, ce qui correspond à un régime alimentaire plus carnivore. La crête sagittale est plus marquée et la largeur mandibulaire ainsi que la hauteur de la mâchoire permettent d’identifier avec précision cette sous-espèce[5]. Contrairement à la sous-espèce japonaise, la mandibule est moins incurvée et les molaires relativement plus petites, signe d’une moindre consommation d’invertébrés et de végétaux grossiers. Le nombre de chromosomes, d’un nombre de 54, est également plus élevé que chez les populations japonaises, dénombrées à 38[5].

Répartition

Répartition originelle

Cette sous-espèce est originaire du nord-est de la Chine (Hebei, Heilongjiang, Jilin, Liaoning, est de la Mongolie-Intérieure), de l’est de la Mongolie, et du sud-est de la Russie[2]. Elle est notamment présente dans les régions de l’Amour et de l’Oussouri, dans les basses terres du Khanka, le long des côtes de la mer du Japon, et jusque dans l’intérieur des terres, jusqu’à Komsomolsk[2].

Expansion en Europe

Le chien viverrin de Sibérie a été introduit comme espèce à fourrure dans la partie européenne de l’ancienne Union soviétique. Depuis, il s’est largement répandu dans le nord et l’est de l’Europe. Il est aujourd’hui présent dans de nombreux pays, notamment : l’Allemagne, l’Autriche, la Biélorussie, la République tchèque, l’Estonie, la Finlande, la France, la Hongrie, le Kazakhstan, la Lettonie, la Lituanie, la Moldavie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède, la Suisse et l’Ukraine[2].

Écologie

Habitat

Cette sous-espèce affectionne les prairies, les forêts feuillues et mixtes humides avec un sous-bois dense, ainsi que les vallées fluviales, les bords de lacs, les marais et les plaines humides. Elle occupe également les paysages mosaïques mêlant bois et zones agricoles[2].

Il montre un faible comportement territorial, avec une grande tolérance envers ses congénères, et des domaines vitaux largement superposés. Monogame, le couple partage un même territoire tout au long de l’année. Dans les climats froids, il niche dans des abris qui le protègent du froid et des prédateurs[2].

Alimentation

Le chien viverrin de Sibérie est un omnivore opportuniste, au régime alimentaire très diversifié, bien plus large que celui de la plupart des autres carnivores. Ce régime varie selon l’habitat : carcasses de grands mammifères et amphibiens dans les forêts, petits mammifères, invertébrés et végétaux dans les zones agricoles et boisées, oiseaux d’eau, amphibiens et plantes dans les marais et sur les rivages[2]. En Finlande, environ 76 % de son régime est constitué de mammifères, ce qui contraste fortement avec les populations japonaises[5].

Concurrents et prédateurs

Il peut entrer en compétition avec d’autres carnivores locaux comme le renard roux ou le blaireau[2]. Ses principaux prédateurs sont le loup et le chien domestique[2].

Notes et références

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 23 avril 2025.
  2. (en) José R. Castelló, Canids of the World: Wolves, Wild Dogs, Foxes, Jackals, Coyotes, and Their Relatives, Princeton University Press, , 261–262 p. (ISBN 978-0-691-16736-7)
  3. José R. Castelló (préf. Claudio Sillero-Zubiri), Canidés du Monde : Loups, chiens sauvages, renards, chacals, coyotes et apparentés, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Mammifères », , 332 p. (ISBN 978-2-603-02695-3)
  4. Vannina Giacomoni, « Canidés du Monde : le Chien viverrin, du démon des légendes japonaises à l’espèce invasive », sur Baleine sous Gravillon, (consulté le )
  5. Kauhala, Kaarina ; Viranta, Suvi ; Kishimoto, Mayumi ; Helle, Eero ; Obara, Iwao, « Skull and tooth morphology of Finnish and Japanese raccoon dogs », dans Annales Zoologici Fennici, Finnish Zoological and Botanical Publishing Board, 1998, p. 1–16 [PDF] : lire en ligne

Voir aussi

Liens externes

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