Chaussée portugaise

La chaussée portugaise (connue en portugais sous le nom de calçada portuguesa) est un pavement traditionnel utilisé pour de nombreuses zones piétonnes au Portugal.

Histoire

Sous sa forme actuelle, la chaussée portugaise a été utilisée pour la première fois à Lisbonne de 1840 à 1846, lors des réparations du château de São Jorge dirigées par le général et ingénieur Eusebio Pinheiro Furtado (pt)[2].

En 1848, Pinheiro fut chargé de la rénovation de la place Rossio, qu'il pava d'un motif de vagues en hommage à la traversée de la mer par les marins portugais. À partir de ce moment-là, la calçada a commencé à se répandre dans les rues de Lisbonne et du Portugal dans son ensemble. La plupart des motifs et des modèles tournaient autour de la mer et de l'exploration maritime. La chaussée portugaise est rapidement devenu un symbole de la culture et de l'identité portugaises, se répandant également à l'étranger dans les colonies portugaises[2].

Le chaussée portugaise s'est répandue en Espagne à la fin du XIXe siècle. C'est notamment le cas à Barcelone en 1896, où elle a été utilisée pour paver les côtés de la promenade Lluís Companys (es), avec des extensions ultérieures en 1909 et 1917-1920[3].

Ce n'est qu'en 1905 que la chaussée portugaise a été utilisée pour la première fois au Brésil, dans la ville de Manaus. Belo Horizonte a emboîté le pas, puis Rio de Janeiro. Là, le maire Francisco Pereira Passos a été un ardent promoteur de la mise en œuvre de la calçada dans le cadre du plan de rénovation urbaine de la ville. Elle a ensuite été adoptée lors de la refonte de l'avenue Rio Branco, en important des calçadas, des dessins et même des pierres du Portugal. Les matériaux de construction restants étaient destinés à la nouvelle avenue Atlântica (pt), avec son motif ondulé emblématique. Les chaussées portugaises ont alors commencé à proliférer à travers Rio[2].

Dans les années 1940, la calçada portugaise a commencé à évoluer en accord avec les principes du style international, développant des motifs géométriques abstraits. Au Brésil, ce revêtement a été utilisé dans de nombreux projets dirigés par des architectes modernistes, dans lesquels ils ont mélangé des matériaux et des techniques traditionnelles comme la calçada avec un design contemporain. Roberto Burle Marx l'a appliqué à plusieurs de ses œuvres et l'a conservé lors de la refonte de Copacabana dans les années 1970[2].

Avenir

Malgré sa valeur historique et culturelle, ce type de chaussée suscite ces derniers temps des inquiétudes, notamment en ce qui concerne son accessibilité. Les chaussées portugaises sont réputées pour être particulièrement glissantes. Cette condition est aggravée par l'usure naturelle ainsi que par les conditions pluvieuses, ces dernières permettant également la formation de flaques d'eau dans les sections plus concaves et usées. D’autres inconvénients incluent la propension des mauvaises herbes et de la mousse à se former dans ses fissures[4]. Le détachement des pierres est également un problème important. Ainsi, les trottoirs recouverts de ce type de revêtement nécessitent un entretien et des réparations constants afin d'éviter que les piétons ne trébuchent. Ces caractéristiques ont souvent rendu le transport des personnes âgées, des personnes en fauteuil roulant, des femmes enceintes et des bébés en poussette particulièrement difficile. La chaussée portugaise est également particulièrement agressive pour certains types de chaussures[5].

Au Portugal, Porto a entièrement remplacé la chaussée traditionnel de son centre-ville par des blocs de granit en 2005[5].

São Paulo a presque entièrement remplacé les chaussées portugaises de l'avenue Paulista par un type de revêtement en béton moins cher et plus régulier depuis 2007[5].

On le trouve également autour du bâtiment Asunción Super Centro à Asunción, au Paraguay[6].

Technique

La calçada comme forme d'art

Voir aussi

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Portuguese pavement » (voir la liste des auteurs).
  1. Prof. Ricardo Cunha Teixeira. Artigo no jornal Tribuna das Ilhas, « A matemática dos antigos »,
  2. (es) Rey Pérez, « La construcción del espacio público con piedra portuguesa: el pavimento como soporte de cultura y sostenibilidad », ASRI Arte y Sociedad, no 8,‎ (ISSN 2174-7563, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) Remesar et Esparza Lozano, « El diseño del suelo y la imagen de la ciudad: La calçada portuguesa », On the W@terfront, no 32,‎ , p. 9–15 (ISSN 1139-7365, lire en ligne, consulté le )
  4. (pt) Marcia Regina Medeiros Veiga, Territórios de Cuidado: Protagonismo e pluralidade na velhice, Coimbra, Coimbra University Press, , 67–68 p. (ISBN 9789892617978, lire en ligne)
  5. (pt) Cambiaghi, « Calçada em pedra portuguesa é adequada para utilização por todas as pessoas? », Móbile, São Paulo, Revista CAU/SP,‎ , p. 20–21 (ISSN 2448-3885, lire en ligne, consulté le )
  6. « Asunción Super Centro », Foursquare (consulté le )

Liens externes

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