Château du Bois Cuillé
| Château du Bois Cuillé | |
| Pays | France |
|---|---|
| Région historique | Pays de la Loire |
| Commune | Cuillé |
Le château du Bois Cuillé est un château français situé à Cuillé, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire[1]. Il est situé à 1 kilomètre du bourg, sur la route de Cossé-le-Vivien à La Guerche-de-Bretagne[1].
Désignation
- La terre et châtellenie du Bois de Cuillé, 1674.
- Le château du Bois de Cuillé, 1680.
- La terre et seigneurie du Bois de Cuillé, 1685 (Généalogie de Farcy).
- Le château de Cuillé, 1750, 1780 (Titres de la fabrique).
- Château appelé communément dans le pays la Maison du Bois de Cuillé, 1791 (Revue du Maine, t. XXIII, p. 79).
- La carte de Cassini indique le château de Cuillé avec un vaste parc muré, moitié en jardins, moitié en bois, rectangulaire sur trois côtés et formant un angle saillant vers l'Est.
Histoire
Le titre de fondateur de l'église appartenait à la seigneurie, qui était vassale de la Baronnie de Pouancé avec la seigneurie de la Rivière et le fief Caulty, qui lui étaient unis. De cet ancien état de choses il ne reste rien. Une habitation bourgeoise remplace l'ancien château et ses splendides dépendances[1].
Le château au XVIIIe siècle se composait d'un vaste corps de bâtiment de 142 pieds de long, ayant sa façade au midi, flanqué à l'Est d'une aile de 100 pieds, et à l'Ouest de la chapelle, beaucoup moins vaste[1].
Demay, ministre protestant à Chauvigny, vint baptiser au château de Cuillé un fils de Charles de Farcy, en 1671[1].
Les bénéfices de Lourzay et de Bizé, les prestimonies du Petit-Rocher et de la Cheminée[1], primitivement desservis dans l'église paroissiale et qui étaient à la présentation des seigneurs du Bois-de-Cuillé, furent transférés au château par ordonnance épiscopale du .
Seigneurie de Cuillé
La seigneurie de Cuillé, qui était certainement annexée au Bois-de-Cuillé au XVIIe siècle, semble avoir dépendu précédemment de la Roberie de Gennes. Catherine du Guesclin, dame de la Roberie, femme de Charles de Rohan, est dite dame de Cuillé en 1405[1].
Ce n'est pourtant[1] pas au même titre que Guillaume Vachereau est qualifié également seigneur de Cuillé en 1523 et 1534. Depuis cette époque, Cuillé ne se distingue plus du Bois-de-Cuillé. La terre était estimée d'un revenu de 9 000 ₶ en 1674 et compta pour 100 000 ₶ dans le partage d'Annibal-Auguste et de Charles de Farcy en 1703.
Révolution française
Jacques Gabriel Annibal de Farcy fut nommé à l'unanimité président de l'assemblée primaire de Cuillé. Dès le , les gardes nationales de Bais et de Gennes-sur-Seiche se portèrent à Cuillé pour effacer dans l'église les armoiries seigneuriales, et de là au château pour la même opération et dans l'intention d'enlever deux petits canons[2]. Après le pillage et l'incendie de son château, par des incendiaires venus de Bais et de Gennes qui voulurent punir les habitants de Cuillé de leur attitude aristocrate, il se retira à Rennes où il vécut ignoré pendant Révolution française. La municipalité voulut bien donner à Jacques Gabriel Annibal de Farcy un certificat de patriotisme et le faire exempter de cet affront[1].
Mais le , jour de foire à Cuillé, des rumeurs circulèrent dès le matin dans la foule et firent pressentir que les incendiaires qui, quelques jours auparavant, avaient brûlé le Château de Martigné, préparaient le même sort à celui de Cuillé[3] M. de Farcy était absent à l'époque de l'incendie[1], mais se trouvant au Bois-de-Cuillé le 18 janvier 1792, deux individus vinrent le braver jusque chez lui, disant qu'ils étaient tous égaux et le frappèrent même de deux coups de bâton[4].
Chapelle
La chapelle fut bénite le , « sous le titre et invocation de Saint-Jean-Baptiste »[1].
Seigneurs[1]
- Guillaume de la Barre, seigneur de la Motte, 1574.
- Jean de Choissye, écuyer, inhumé dans l'église, 1618.
- Jean de Cherbeye, chevalier de l'Ordre du roi, du chef de Charlotte de la Marzelière, dame de la Motte de Gennes et de Brielles, baronne de la Chatière, héritière du précédent, † le 25 avril 1627 ; sa veuve, morte sans enfants, fut inhumée comme lui dans l'église en 1658.
- Malo de Coisquin, mari de Françoise de la Marzelière, comte de Combourg, baron d'Aubigné, gouverneur de Saint-Malo.
- Charles de Farcy, neuvième enfant d'Annibal de Farcy, marié en 1634 à Marguerite Rivault, fille du seigneur d'Ouette, et, en 1640, à Marguerite Uzille, paraît comme seigneur de Cuillé en 1668 ; il était protestant, et Jacques Doucet, son jardinier, fit aussi baptiser ses enfants au temple de Vitré, mais il mourut catholique le 6 juin 1688.
- François de Farcy, déjà qualifié par son père seigneur de Cuillé en 1674, mari de Madeleine-Élisabeth de Guillon, encore protestant en 1685 et avant ordre du roi de ne pas quitter son château de Cuillé, se convertit au catholicisme en janvier 1686 ; sa femme resta protestante et sortit du royaume ; il mourut le .
- Annibal Auguste de Farcy, né en 1674, conseiller au parlement de Bretagne, fut nommé député aux États de Bretagne, et mourut doyen du même parlement le 21 février 1758 ; il avait épousé, en 1695, Renée-Catherine du Moulin.
- Jacques-Daniel-Auguste de Farcy., conseiller au parlement de Bretagne, commissaire pour la réformation du duché de Penthièvre (1735), puis pour la réunion des États de Bretagne (1736), épousa le Pélagie-Agnès-Innocente Gourio, qui le laissa veuf dès 1724 ; il vivait en 1746.
- Jacques Gabriel Annibal de Farcy, né le 31 janvier 1724, conseiller, puis président à mortier au parlement de Bretagne (1736), conseiller du roi en tous ses conseils (1738), commissaire aux États de Bretagne (1786), marié le à Catherine-Françoise-Jeanne de Bahuno, mourut en l'an IX, avant le 4 nivôse.
- La dernière de ses filles, Thérèse-Augustine-Sévère de Farcy, mariée, en 1777, à Balthazar-Auguste de Ravenel, eut, entre autres enfants, Isidore-Catherine-Théodore de Ravenel, femme de Pierre de Moncuit, officier dans le train des équipages militaires.
- Le château appartenait toujours à la fin du XIXe siècle à la Famille de Moncuit de Boiscuillé. Frédéric de Moncuit de Boiscuillé (1799-1884), maire de Rennes en 1853, est le descendant de Thérèse de Farcy de Cuillé, héritière du Bois-Cuillé[5].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Braqués sur la terrasse depuis plus de soixante ans et qu'on tirait dans les occasions de réjouissance.
- ↑ Le régisseur fit prudemment cacher dans le bois les objets mobiliers les plus précieux. Deux filles, « vêtues à la mode de Bretagne », qui semblent avoir eu pour mission de préparer l'acte de brigandage, rôdaient depuis le matin autour du château ; elles pénétrèrent dans les jardins et dévastèrent les orangers dont elles distribuèrent dans la soirée les rameaux aux meneurs et à la foule qui les suivait. Tous étaient étrangers à la paroisse. Ils commencèrent par s'enivrer avec le cidre et le vin des caves, puis, vers six heures, quand toutes les têtes furent échauffées, on amassa un bûcher dans le grand salon et le feu y fut mis avec un cierge qui brûlait dans la chapelle. Les autorités locales avaient eu tout le temps de prévenir ce désastre. Cuillé n'avait pas de garde nationale, mais les officiers de celle de Gennes et le maire de cette commune étaient venus à la foire et dînaient dans le bourg quand Pierre Gaschot, un des officiers municipaux, vint les prier d'intervenir. Il n'avait pris cette initiative qu'après en avoir référé au maire, qui s'était contenté de répondre : « Ce n'est rien, ce n'est rien, ce sont des jeunes gens qui s'amusent. » Les gardes nationaux de Gennes, et leur maire républicain, étaient prévenus contre les habitants de Cuillé, d'opinion moins avancée et surtout contre Gaschot, peu partisan des idées nouvelles et qui, de fait, fut emprisonné comme suspect sous la Terreur. Ils demandèrent une réquisition écrite ; ne la trouvèrent pas en forme ; s'en retournèrent à Gennes, et ne reçurent une nouvelle lettre de Gaschot qu'au moment où déjà le feu accomplissait son œuvre. Ils accoururent du moins avec empressement, mais ne purent qu'assister à la ruine du château, préserver les écuries et arrêter sept des brigands qui, avec une vingtaine d'autres pris plus tard, furent relâchés faute de preuves ou amnistiés.
- ↑ Il riposta par un coup de canne.
- ↑ Henri de La Messelière, Les Filiations bretonnes, vol. IV, page 68
Sources et bibliographie
- « Château du Bois Cuillé », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Registre paroissal et titre de la fabrique de Cuillé.
- * Paul de Farcy, Généalogie de la famille de Farcy, Laval, Imprimerie de L. Moreau, (lire en ligne), p. 98-104.
- Registre des églises de Poligné et de Vitré.
- Archives de l'hôtel-de-ville de Château-Gontier.
- Archives nationales, P. 773/94.
- Revue historique et archélogique du Maine, t. XXIII, p. 78.
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