Château de la Sicorie

Château de la Sicorie
Début construction XIXe siècle
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Commune Saint-Germain-le-Guillaume

Le château de la Sicorie ou château de la Cicorie est un édifice du XIXe siècle, situé à 2 000 m au nord-ouest de Saint-Germain-le-Guillaume. Le ruisseau de la Cicorie forme la limite de Saint-Germain-le-Guillaume et de Chailland et se jette dans l'Ernée ; il est d'une longueur de 1 300 m.

Désignation

  • La Sicourie, 1453[1]
  • La Cicorye, 1669[2].
  • La Cicorie, manoir[3]
  • La Sicorie[4]

Histoire

La Sicorie était un fief et domaine relevant de Mayenne et de Ménil-Barré. Le seigneur présente en 1453 aux assises du Mans un registre par lequel il prétend prouver qu'il a droit de haute justice.

Le domaine comprend en 1566 «la maison seigneuriale, les métairie, closerie, estang et moulin, avec l'usage dans la forest de Mayenne, la Mitterie, la terre, fief et seigneurie de Corbon avec la sergentye et usage dans la forêt ». La maison seigneuriale était «circuytte de deux cours, circuyttes de murailles».

L'ancien manoir, qui a été renouvelé presque complètement, avait deux petits frontons[5].

Plusieurs descendants successifs de la famille des Vaux sont les propriétaires de la Sicorie. Un des fils de Guillaume Chouet, trésorier de France et maire de Tours en 1661, naît à la Sicorie en 1634. Le château passe ensuite aux mains de la famille Lefebvre de la Faluère, qui comporte plusieurs conseillers au parlement de Bretagne et au parlement de France. En 1897, M. Turpin de la Tréhardière vend le château à Roger Lambelin.

Description

Le corps principal de la maison peut être daté de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, comme en témoignent les fenêtres conservées de la travée nord de la façade arrière. L'aile nord et la tour d'escalier sont soit contemporaines, soit légèrement postérieures à cette période[6]. L'ensemble a été remanié (et peut-être agrandi avec le pavillon sud) au XVIIIe siècle, selon les plans des élévations établis avant les travaux de la fin du XIXe siècle[6].

Acquis en 1897 par Roger Lambelin, le château a une nouvelle fois subi d'importants remaniements, cette fois dans le style néo-gothique, sous la direction de l'architecte Louis Guerrier[6]. Les restaurations du manoir dirigées par Roger Lambelin l'ont entièrement transformé[7]. Roger Lambelin s'est fait construire un cabinet de travail isolé[8]. La date de 1900, inscrite sur la tour d'escalier à côté de la signature de l'architecte, marque probablement la fin des travaux du logis[6].

Chapelle

Ancienne chapelle

La chapelle Saint-Louis de la Cicorie était ancienne, mais desservie dans l'église[9]. La cloche de l'ancienne chapelle dont l’inscription a été mutilée, porte la date 1651[10].

Remaniement par Roger Lambelin

Il est également très probable que la chapelle ait été remaniée et que les communs aient été construits à la même période[6]. La chapelle actuelle est sous le vocable de sainte Anne[11]. Des peintures ornent l'intégralité des murs de la chapelle, au-dessus d'un lambris[6]. Elles se composent d'une bande centrale encadrée par deux frises, l'une en haut et l'autre en bas. Ces peintures ont été réalisées par le peintre Louis Moriceau lors des travaux effectués par Roger Lambelin[6]. La bande centrale est décorée d'un semis de fleurs de lys dorées sur un fond jaune. La frise supérieure est ornée de branches de chêne, tandis que la frise inférieure présente des tiges et des Fleur de lys entrelacées, le tout sur un fond bleu. Au centre de la chapelle, interrompant la frise supérieure, sont représentées les armes de France (d'azur à trois fleurs de lys d'or)[6].

Les trois vitraux de la chapelle ont été commandés par Roger Lambelin[6], et réalisés en 1912 par Auguste Alleaume[12]. Les vitraux de la chapelle représentent deux saints de lignée royale devant une tenture, au-dessus d'une bordure ornée de Fleur de lys[6][13].

Annexes

La famille Lefebvre de la Faluère était établie dans le commerce à Blois avant que Jean Le Febvre ne s'installe comme grenetier à Laval en 1544. Elle tire son nom de la Falluère, en Avesnières. Ses descendants ont occupé des postes au Parlement de Paris, au Parlement de Bretagne et au Grand-Conseil. En Mayenne, ils se sont établis dans plusieurs domaines, notamment à la Falluère, à la Sicorie, au Bois Gamats, à Monternault et à Marigny[14]. Alexandre Claude Lefebvre de la Faluère (1674-1747}), a été grand maître des Eaux et Forêts de Paris entre 1703 et 1745[15].

Notes et références

  1. Archives nationales, R/5. 383.
  2. Titres de la fabrique de Saint-Germain.
  3. Jaillot.
  4. Et.-M.
  5. Dont l'un, au corps principal, accusait les dernières années du XVe siècle aussi bien que la fenêtre à accolade qu'il surmontait ; l'autre, au pavillon Nord, était un peu plus récent. De la façade, la vue s'étend sur un magnifique horizon.
  6. « Château de la Sicorie »
  7. Pour l'Abbé Angot, c'est aujourd'hui une des plus charmantes habitations du pays.
  8. Dans un pavillon rond pavé de mosaïque et garni d'œuvres d'art.
  9. En 1669, Guillaume Chouet, pour remplir les intentions de son père, de sa mère et de sa femme, ayant fait une fondation de trois messes par semaine, voulut qu'elles fussent dites dans « la chapelle de la maison de la Cicorye depuis qu'elle est bâtie et pendant son séjour », et même quand il y aurait un fermier dans « la maison bâtie récemment au haut de la grande cour qui regarde le bois de la Cicorye. »
  10. Abbé Angot, Épigraphie de la Mayenne, t. II, p. 280.
  11. Pour l'Abbé Angot, elle paraît encore plus moderne peut-être à cause des restaurations ; elle est fort simple
  12. Selon les archives de l'atelier, Auguste Alleaume a créé les vitraux 1 et 2 à partir des cartons dessinés par son frère Ludovic Alleaume. D'après les registres de comptabilité, l'ensemble des vitraux a été installé en juin 1912 et payé 1000 francs le mois suivant.
  13. Sur le vitrail 1, Saint Louis tenant un sceptre et la couronne d'épines, et sur le vitrail 2, Élisabeth de Hongrie portant des roses dans un pli de sa robe. Le vitrail occidental montre les armes de France couronnées, entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel et accompagnées de phylactères portant la devise des armées du roi de France.
  14. Vincent Saulnier, Parlement de Bretagne, t. I, p. 348 et suiv.
  15. Jean-Claude Waquet, Les Grands maîtres des eaux et forêts de France, de 1689 à la Révolution : Suivi d'un dictionnaire des grands maîtres, Librairie Droz, coll. « Mémoires et documents publiés par la Société de l'École des chartes » (no 25), , 439 p. (ISBN 2-600-04528-7), p. 118, 130–131, et 381–382.
  16. Angot et Gaugain 1900-1910.
  17. Site Généalogie Le Marois

Sources

Sources utilisées par l'Abbé Angot

  • Titres de la Cicorie, analysés par M. l'abbé Delépine.
  • Titres de la fabrique de Saint-Germain-le-Guillaume.
  • Archives nationales, P. 398 ; T. 603/5.
  • Archives municipales de Mayenne.
  • Insinuations ecclésiastiques.

Lien externe

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