Château de la Cour (Fromentières)
| Château de la Cour | |
| Pays | France |
|---|---|
| Région historique | Pays de la Loire |
| Commune | Fromentières |
Le Château de la Cour est un château français, situé à Fromentières, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire. Selon l'Abbé Angot[1], l'ancien nom du domaine était La Quanterie ou Canterie (forme ancienne)[2]. Il est situé à 1 200 mètres à l'Est du bourg[3].
Désignation
- Capellania de la Cantière, 1410 (Lib. fund., t. I, f. 126).
- La court de la Canterie, 1493 (Chartrier de l'Abbaye de Bellebranche).
- Le château, manoir et chapelle (Hubert Jaillot).
- Le château, manoir (Carte de Cassini).
- La Cantière (Pierre-François Davelu).
Histoire
Il s'agissait d'un fief et seigneurie, d'abord distincts de la seigneurie paroissiale, mais qui en devinrent le principal manoir vers 1450[3]. Il est question des fiefs ou féages de la Quanterie ou des Puisiers s'étendant sur plusieurs paroisses des environs de Laval, et à Laval même. On n'en connaît pas pour l'Abbé Angot l'origine, qui doit remonter à une distraction du fief des Puisiers de celui de la Quanterie[3].
Mathurin de Montalais avait fait construire le Château. Anne Le Voyer, sa femme, accusée par ses enfants d'avoir contracté des dettes en haine de sa famille, interdite, mourut au mois de février 1633.
La terre comprenant, outre le domaine : le Buharet, le Saule, la Poitevinière, la Pavetterie, le Buisson, appartenait à Louise-Françoise d'Héliand et à Amédée Pouteau, sa fille unique, en 1795[3].
Les républicains y vinrent souvent faire des recherches[3]. Le , ils saisirent du vin et du cidre caché dans le jardin ; le , ayant vu sur la cheminée un fusil de munition avec une bretelle en drap bleu brodée d'un Cœur-de-Jésus, il firent arrêter Pierre Lemort et François Boulay, homme de confiance de la propriétaire[3].
Description
Les douves entourant la cour et les jardins existent encore en grande partie avec quelques vestiges des tours aux quatre coins ; un pauvre s'y noya au mois de janvier 1674[3]. Le château, flanqué d'une tour à toit pointu, n'a pour décoration extérieure que ses grandes fenêtres, qui lui donnent pour l'Abbé Angot l'air d'une orangerie, et deux petits frontons, l'un triangulaire, l'autre arrondi, encadrant des écussons. Il y a trois frontons encadrant des armoiries mutilées avec leurs ornements de style Louis XV à la façade[3]. Le blason du milieu offre cette particularité que le casque de face qui le couronne sert de fenêtre pour l'intérieur, éclairant l'escalier du château[3].
Chapelle
L'ancienne chapelle fut, comme bénéfice, fondée sous le vocable de sainte Marguerite avant 1410. Elle a été reconstruite en 1770 dans les dimensions et dans la forme d'une petite église, avec transept, trois autels, le principal de sainte Marguerite, les deux autres de la Sainte-Vierge et de l'ange gardien[3]. Une relique de la Vraie Croix a été transférée solennellement de la chapelle de la Cour en l'église paroissiale, le [4]. La chapelle, d'après le rapport du doyen en 1778, chargée de trois messes par semaine, avait un revenu de 600 à 700 ₶ ; Louis Belu s'y maria le [3]. La chapelle est aujourd'hui en ruine[5].
Seigneurs[3]
- Agayce, dame de Forges et de Vigré, femme de Guillaume de Mauvinet, veuve dès 1388, 1393.
- Hue de Montalais, 1399, 1407.
- Hugues de Montalais, seigneur de Chambellay, relevait du seigneur de Fromentières pour des biens dont Guy de Laval, du chef de sa femme, lui devait hommage, 1423, 1452.
- Mathurin de Montalaiss fut seigneur de la Quanterie et de Fromentières, 1488, mari de Jeanne de Meaulne, 1500.
- Jeanne de la Jaille, 1502, 1503.
- Jean de Montalais, 1503, rend aveu à l'Abbaye de Bellebranche pour la Quanterie, le Buharay, la Bretéchère, 1508, vit en 1529.
- Mathurin de Montalais, veuf de Renée de Goulames, 1533.
- Robert de Montalais, mari de Jacquine de Bueil, 1542, 1552.
- René de Montalais, chevalier de l'Ordre du roi, 1559, 1571 ; sa veuve, Louise de Malestroit, vit en 1577.
- Mathurin de Montalais, frère du précédent, chevalier de l'Ordre du roi, neveu de Mathurin de Montalais, abbé de Saint-Melaine, 1581, donne partage à ses sœurs, Françoise, Louise et Renée, 1594 ; est baron du Plessis de Ker, gouverneur du duché de Beaumont ; meurt en son château de la Quanterie le 3 janvier 1636. « Le corps fut ensépulturé le lendemain en l'église de Fourmantières avecques grande solennité ». Anne Le Voyer, sa femme, dont il avait eu à Fromentières : Renée, 1593 ; René, 1595 ; Gabriel, 1605, fut marraine à Château-Gontier le 15 juillet 1608 de Zacharie, fils de noble Fleury Jucault, sieur de Montfleury, et de Dlle Colombe Vénière, comédiens ordinaires du roi.
- Tristan de Martineau, mari de Barbe de Montalais, veuve en 1646 et inhumée dans l'église près du banc seigneurial le .
- Alexandre de Martineau, né en 1644. Sa mère lui avait fait don de Fromentières dès 1675. Il épousa à Saint-Tugal de Laval en 1682 Marguerite de Beaumanoir, fille de Louis de Beaumanoir et de Jeanne Garnier, et mourut le . Sa femme avait acquis le domaine obéré de son mari, le , en avait vendu deux métairies à François Dublineau l'année suivante, puis avait fait démission aux mains de ses enfants. François Dublineau se fit adjuger le tout en 1698, expulsa la propriétaire évincée, mais dut rétrocéder plus tard à la famille, qu'il accusa dans un factum d'avoir voulu le rembourser avec des billets de banque « qu'on se jetoit à la tête », 1720.
- Louis-Dauphin de Martineau, fils de Marguerite de Beaumanoir, habitait Montigné quand il épousa le à Bouchemaine, Françoise-Marie de Martineau, fille de Gilbert de Martineau et de Marie-Anne Carion ; il était enseigne de vaisseau en 1728, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, 1749, † 1750.
- Louis-Dauphin-Gilbert-Urbain de Martineau, officier dans la marine du roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, 1752, 1779.
- Augustin de Martineau, représenté à l'assemblée de la noblesse d'Anjou, 1789. Mais la terre avait été vendue dès 1785 à Mme Pouteau de Brive, chez qui Basile Horeau se retire. Mme Pouteau de Brive est prisonnière pendant la Terreur, fut mise en liberté par Jean-François Boursault-Malherbe le 4 brumaire an III.
- Louise Amédée Pouteau de Brive épousa le 4 prairial an XIII (24 mai 1805) Pierre Marie Sylvain de Penfentenyo, marquis de Cheffontaines (1776-1852). Ce dernier fut condamné par Louis Philippe pour révolte contre son autorité à la tête d'une compagnie de Chouans : dès 1815, il était capitaine dans la compagnie de Fromentières, sous les ordres de Louis d'Andigné.
- La Famille de Cheffontaines descend de Louise Amédée Pouteau de Brive et habitait la Cour à la fin du XIXe siècle.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- ↑ Dictionnaire de la Mayenne, Tome troisième.
- ↑ 1840-, Maitre Leon Auguste., Dictionnaire topographique du departement de la mayenne, comprenant les noms., Hardpress Ltd, (ISBN 1314006223 et 9781314006223, OCLC 926894214, lire en ligne).
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Parmi les chapelains : Jean Michel, 1410 ; Roland de Léon, † 1626 ; Louis de la Grandière, † 1672 ; Nicolas Thévenard, chanoine et chantre de Saint-Julien du Mans, † 1714 ; Pierre-François Dufresne, du diocèse de Lisieux, chapelain de Montecler et de la Rongère, 1749.
- ↑ Tancrède Abraham signale à l'entrée de l'avenue la chapelle de la Croix-Saint-Père, fondée en 1526.
Sources et bibliographie
- « Château de la Cour (Fromentières) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Archives départementales de la Mayenne, G. ; E. 25.
- Cabinet Louis Garnier et René Gadbin.
- Insinuations ecclésiastiques.
- Registre paroissial de Château-Gontier, de Fromentières et de Champteussé.
- Château-Gontier et ses environs, article signé Tresvaux du Fraval.
- Notes manuscrites de M. Lemesle.
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