Château de l'Écluse
| Château de l'Écluse | |
| Pays | France |
|---|---|
| Région historique | Pays de la Loire |
| Commune | Brecé |
Le château de l'Écluse est un ancien château français situé à Brecé, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire[1], à 1 500 mètres au sud du bourg, dans un lieu-dit qui porte désormais son nom, un peu au-dessus du confluent de la Colmont et de deux affluents, dont l'un était assez fort pour actionner un moulin. Les routes de Brecé à Colombiers-du-Plessis et à Saint-Denis-de-Gastines, elles-mêmes anciens chemins, y rejoignent la route de Mayenne à Gorron.
La chapelle Saint-Jacques-et-Sainte-Anne de l'Écluse est inscrite au titre des monuments historiques en 2019[2],[3], autrefois intégrée au château de l'Écluse aujourd'hui détruit et à proximité de deux buttes qui sont probablement d'anciennes mottes féodales.
Désignation
- H. de Exclusa, 1114 (cartulaire de l'Abbaye de Savigny).
- L'Ecluse figure, sous le nom de Exclusa, aux confins de la Normandie soumise aux rois d'Angleterre vers 1200, sur la carte de Stapleton, reproduite par la Société des antiquaires de Normandie en 1852.
- H. de Exclusa, 1214 (cartulaire de l'abbaye de Fontaine-Daniel).
- G. de Clusa, 1220 (Savigny).
- Dominus de Exclusa, … de Exclusis, 1224 (Fontaine-Daniel).
- La dame de Lescluse, 1284 (ibid.).
- Lescluse, 1500 (ibid.).
- L'Écluse, chapelle fondée, moulin et village, chemin de Mayenne à Gorron passant sur la chaussée de l'étang (Jaillot).
- Village et chapelle (carte de Cassini).
Histoire
Les deux buttes artificielles de l'Écluse ont attiré depuis longtemps l'attention[1] :
- La plus grosse a 8 mètres de hauteur, 100 mètres de circonférence à la base et 30 mètres au sommet.
- L'autre n'a que 4 mètres 25 d'élévation, 4 mètres de diamètre au sommet, 50 mètres de circonférence à la base.
La moindre des deux mottes a été sondée selon l'abbé Angot en tous sens ; elle est composée de sable sans aucun bloc de pierre[4]. Ce serait un « châtelier » du XIe siècle[5].
Pour l'abbé Angot, il est certain que l'Écluse, féodalement, formait une châtellenie, « avec branchées, acquits et trespas, libertés et franchises, juridiction civile et criminelle, sceau des contrats, mesures »[6],[1].
Chapelle
La chapelle était fondée sous le vocable de Saint-Jacques et de Saint-Anne ; mais les chapelains ne faisaient jamais insinuer leurs provisions. Du reste, le bénéfice était bien postérieur à la construction de l'édifice, de style roman pur, à chœur profond en forme d'abside. Payen de La Beschère est qualifié curé de l'église curiale de Saint-Jacques de l'Écluse et de Fougerolles dans l'acte où il postule un canonicat d'Avranches[7].
La nef mesure 10 mètres sur 6[8]. Catherine de Favières fonda une messe le jour de l'Assomption, en 1622, dans la chapelle. Avec ses dépendances, elle a été vendue nationalement, pour 2 575 ₶, le . L'abbé Angot indique qu'à la fin du XIXe siècle, que « la toiture s'effondre, la nef est tombée et qu'il ne reste plus que les murailles et le chœur »[1].
Seigneurs[1]
La seigneurie de l'Écluse, passa successivement de la famille de l'Écluse dans celles des de Montgiroux, de Mathefelon, du Raynier, du Plessis-Châtillon.
- Hamelin de l'Écluse fut l'un des principaux bienfaiteurs de l'abbaye de Savigny. Du temps même de Vital de Mortain, son fondateur, il lui donna les domaines de Mont-Clair, la Chaîne-aux-Normands, Chamocé, les Mortiers, Breilorset, etc., 1114, 1136.
- Hamelin de l'Écluse, 1158.
- Hamelin de l'Écluse et Guillaume, son fils aîné, font un accord avec l'abbaye de Fontaine-Daniel, 1214.
- Maurice de l'Écluse, fils de Guillaume, 1225, laissait veuve avant 1245 Jeanne du Bois-Thibault.
- Guillaume de l'Écluse est aussi seigneur de Saint-Berthevin-la-Tannière, 1255. En 1243, Guillaume de l'Écluse, chevalier, fut guéri, par l'intercession des saints de Savigny, de la fièvre quarte ; et la femme de Raoul de l'Écluse, qui se voua à eux le fut également d'un cancer à la figure ; deux autres personnes du même village furent soulagées dans leurs infirmités : Guérin Forel, affligé d'une fistule et d'une plaie horrible au côté, et Robin, enfant de 12 ans, fils de Roger, sourd-muet de naissance[9].
- Julienne de l'Écluse épousa avec dispense de parenté au 4e degré, Geoffroy de Cella Draconis, du diocèse de Tours, 1256[10].
- Payen Couesmes, époux de Julienne, dame de l'Écluse, 1284. L'écusson de la famille était chargé d'un sautoir engrêlé ou danché. Le contre-sceau de Guillaume de l'Écluse en 1247 et 1254 porte un lion rampant.
- Patry de Montgiroux, dont la veuve, Guillemette Douaise, fait un don à la confrérie du Saint-Sacrement de Sainte-Suzanne, 1408.
- Pierre d'Arquenay, seigneur de Daviet, du chef de Jeanne de Montgiroux, veuve, 1440, 1462. Jeanne de Montgiroul, fille de Jean de Montgiroul et de Jeanne Bessonneau, était veuve de Pierre d'Arquenay en 1428 et de Jean de Logé dès 1420, dame de l'Écluse et, du chef de son premier époux, du Bois-Thibault[11].
- Jean de Mathefelon, mari d'Anne d'Arquenay, paie au baron de Mayenne le rachat de l'Écluse, 1478.
- Joachim de Mathefelon, vers 1500.
- Pierre de Mathefelon, 1518.
- Lancelot du Raynier, mari d'Antoinette de Mathefelon.
- François du Raynier, mari d'Yolande de la Jaille, 1570.
- Lancelot du Raynier, mari de Jeanne de Barro, vend en 1589 à François du Plessis-Châtillon, son beau-frère, pour 8 000 écus. L'acquéreur devait servir le douaire de Catherine de Chauvigné. À l'érection du Plessis-Châtillon en marquisat, l'Écluse en fit partie et resta aux mains des mêmes possesseurs jusqu'après la Révolution française.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910.
- ↑ Alain Valais 2021.
- ↑ « Chapelle Saint-Jacques et Sainte-Anne de l'Ecluse », notice no PA53000040, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- ↑ La meilleure explication pour l'abbé Angot est que l'on puisse donner de cet ouvrage, de deux buttes qui commandaient l'entrée d'une enceinte dont le pourtour était défendu par les trois cours d'eau qui, au moyen d'un barrage, pouvaient inonder une partie du terrain environnant. Le seul côté abordable était protégé par les deux buttes et peut-être par d'autres travaux de main d'homme qu'aura fait disparaître la construction de la route.
- ↑ Une porte de caveau s'ouvre au pied de la plus haute butte, du côté de l'enceinte présumée, reste peut-être d'un château plus récent, au sujet duquel M. Trouillard cite, sans référence, un texte du XVIe siècle mentionnant le « vieux château de l'Écluse, avec son circuit, sa douve, son pourpris, ainsi que la maison servant de prison ». Toutes expressions d'ailleurs qui peuvent s'appliquer à une maison du village, où il s'en trouve une au moins du XVe siècle.
- ↑ L'abbé Angot trouve encore un notaire de la châtellenie exerçant en 1634.
- ↑ Lettres de Jean XXII, n. 13.557, .
- ↑ L'abbé Angot, note qu'à la fin du XIXe siècle, es essieux des voitures ont creusé par le frottement un sillon sur les murs ; les angles sont arrondis pour amortir le choc des voitures.
- ↑ Historiens de France, t. XXIII, p. 587-605, n. 30, 54, 55, 74, 77.
- ↑ Reg. d'Alexandre IV, n. 1.160.
- ↑ Cartulaire de Deux-Évailles.
Sources et bibliographie
- « Château de l'Écluse », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Cartulaire de Savigny, de Fontaine-Daniel.
- Trouillard. Notice sur Brecé.
- Bulletin de la Commission historique de la Mayenne, t. V, p. 59.
- Titres de la fabrique de Brecé.
- Charles Pointeau, Les croisés de Mayenne, p. 35, 36.
- Paul de Farcy, notes manuscrites.
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