Château de Sully

Château de Sully

Le château, vu depuis les douves.
Type Château
Architecte Nicolas Ribonnier
Début construction 1570
Fin construction vers 1610
Propriétaire initial Gaspard de Saulx-Tavannes
Protection  Classé MH (1995)
Coordonnées 47° 00′ 39″ nord, 4° 28′ 24″ est
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Commune Sully
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
Géolocalisation sur la carte : France
Site web http://www.chateaudesully.com/

Le château de Sully est un château situé sur le territoire de la commune de Sully en Saône-et-Loire, entre les villes d'Autun et de Beaune.

Ouvert au public, il est depuis le milieu du XVIIIe siècle la propriété et la résidence de la famille de Mac Mahon, ducs de Magenta.

C'est l'un des quatorze lieux d'exception ouverts au public réunis depuis une vingtaine d'années au sein de « La Route des châteaux en Bourgogne du Sud »[1].

Il ne doit pas être confondu avec le château de Sully-sur-Loire.

Protection

Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis un arrêté en date du [2].

Description

Le château est construit en plaine, au fond de la large vallée de la Drée, affluent de l’Arroux, à l’extrémité nord du village de Sully.

Majestueux et cité comme l’un des plus beaux de Bourgogne, le château est précédé d’une longue cour bordée de buis taillés et encadrée de chaque côté des bâtiments des communs.

Bussy-Rabutin et Madame de Sévigné l’ont beaucoup admiré[citation nécessaire].

En plan, le château forme un vaste quadrilatère et comporte quatre corps de logis bâtis en retour d’équerre qui encadrent une cour centrale et quatre tours carrées plantées de biais qui occupent les angles. L’ensemble est entouré de douves remplies par l’eau de la Drée. Vers l’ouest, un pont de pierre qui franchit les douves dont la balustrade a été garnie vers 1890 de tout un décor de boulets et pyramides de pierre, précède la façade édifiée par les Saulx-Tavannes. L’appareil à bossages du socle de l’édifice et du rez-de-chaussée percé de petites fenêtres à meneaux fait contraste avec la richesse du décor du premier étage dont les fenêtres à meneaux et croisillons sont encadrées de pilastres terminés par des têtes et séparés par des tableaux qui imitent des niches. Les pilastres sont ornés de tableaux comme au château du Pailly, près de Langres, œuvres l’un comme l’autre, du même architecte langrois Nicolas Ribonnier. Une composition formée des mêmes éléments marque le centre ; elle a été surmontée d’un large fronton sculpté où deux Maures soutenaient le blason des Morey qu’une horloge intérieure a maintenant remplacé.

La cour intérieure forme un ensemble remarquable par l’ordonnance des façades et leur décor Renaissance. Un décor de bossages règne sur tout le rez-de-chaussée éclairé de baies cintrées. À l’étage, des pilastres ioniques munis de tableaux encadrent les fenêtres qui sont groupées par deux. Une niche plate ménagée entre chaque groupe est surmontée d’une tête sortant d'un cartouche ou d'un médaillon. L’allège des fenêtres est décorée de tables qui se terminent en fleuron. Le décor sculpté comporte aussi une frise qui court sous la corniche et des médaillons ronds contenant un buste en haut-relief qui sont placés sous les niches, à hauteur du rez-de-chaussée. L’ornementation de ces façades se complétait par des fresques : des figures allégoriques étaient peintes dans les niches. Il faut noter la présence d’un pavillon central à la façade du logis oriental qui présente la même élévation et les mêmes motifs. Derrière cette façade, subsiste en partie un mur plus ancien percé de portes et de fenêtres indiquant une construction du XVe siècle. C’est donc en avant du logis médiéval - en ménageant la largeur d’un couloir - qu’a été construite cette façade qui achève de donner à la cour son unité monumentale.

On peut penser que les premières constructions des Saulx-Tavannes avaient comporté trois corps de logis en laissant subsister un logis du XVe siècle, œuvre des seigneurs de Couches ou des Rabutin, en avant duquel on aurait élevé un peu plus tard la façade de style classique avec son pavillon central. La présence d’une salle voûtée, déjà attestée par des reproductions anciennes, confirme que des parties de la construction médiévale ont subsisté dans ce logis.

Les quatre tours d’angle pourraient aussi en partie remonter au château du Moyen Âge. Elles sont hautes de trois étages et couvertes de toits à lanternons.

La façade vers l’extérieur du corps de logis nord date du début du XVIIIe siècle. Elle a été établie au niveau de l’angle des tours entre lesquelles elle s’insère, ce qui lui donne un développement considérable. Des pilastres séparent ses fenêtres rectangulaires. Un avant-corps à fenêtres cintrées couronné d’un fronton est précédé d'un escalier monumental et d’une vaste terrasse qui domine le miroir d’eau des douves. Vers l’est, la façade, qui comporte un fronton central, a été remaniée au XIXe siècle et le pont qui franchissait les douves a été supprimé. La façade sud, qui a subi plusieurs transformations et la chapelle qui fait saillie de ce côté ont été refaites dans le style néo-Renaissance.

Les communs, qui s’allongent en avant du château, comportent un bâtiment entre deux pavillons. L’aile des écuries du côté nord, indiquée par une tête de cheval sculptée au-dessus de la porte centrale, est complétée par tout un ensemble de bâtiments groupés autour d’une cour. L’un d’eux abrite un théâtre aménagé en 1840.

Historique

Maison de Sully

  • 1180 : Hugues de Sully tient le fief
  • 1240 : mort de Gauthier de Sully

Maison de Bauffremont

  • XIIIe siècle : après l'extinction des Sully, une branche des seigneurs de Couches reprend la seigneurie
  • seconde moitié du XIIIe siècle : Pierre de Bauffremont est seigneur du lieu

Maison de Bourgogne-Montagu

Famille de Rabutin

  • 1469 : Jeanne de Bourgogne-Montagu, en épousant Hugues de Rabutin, seigneur d’Épiry, lui apporte le « chastel, maison forte et forteresse du dit Sully »
  • fin XVe siècle : Christophe de Rabutin est seigneur du lieu

Famille de Saulx

  • 1515 : le précédent vend le domaine à Jean de Saulx, époux de Marguerite de Tavannes
  • première moitié du XVIe siècle : Guillaume de Saulx-Tavannes, fils des précédents, leur succède
  • milieu du XVIe siècle : Gaspard de Saulx-Tavannes, frère du précédent, lieutenant-général de Bourgogne, maréchal de France puis gouverneur de Provence, lui succède ; il entreprend de reconstruire le château.
  • 1573 : à la mort de Gaspard, sa veuve, Françoise de Montrevel réalise son projet en confiant la construction à l’architecte langrois Nicolas Ribonnier, qui avait déjà reconstruit pour le maréchal le château du Pailly
  • 1581 : Françoise écrit qu'elle veut « rendre la dite maison de mesme valleur et estimation que celle du Pailley » car cette maison « n’est pas à beaucoup prest sy bien bastie que celle du Pailley », ceci pour assurer un partage égal entre ses deux fils.
  • seconde moitié du XVIe siècle : leur succède à Sully Jean de Saulx-Tavannes, troisième fils des précédents, vicomte de Tavannes (commune d'Arc-sur-Tille), baron de Sully et d’Igornay, seigneur de Lugny et vicomte de Ligny, sire du Donjon.
  • entre 1616 et 1621 : retiré à Sully, il écrit ses Mémoires, consacrés surtout à la vie de son père où il nous renseigne sur la construction du château dont celui-ci avait seulement conçu et tracé le plan.

Famille de Morey

  • 1714 : les Saulx-Tavannes vendent à Claude de Morey, marquis de Vianges ; les Morey feront construire la façade et les terrasses qui dominent le miroir d’eau, au nord par l'architecte parisien François II Franque, natif d'Avignon.
  • 1748 : Jean-Baptiste de Morey, frère du précédent, meurt

Famille de Mac Mahon

Armoiries

Notes et références

  1. Les treize autres châteaux de Saône-et-Loire réunis au sein de cette route étant ceux de Berzé-le-Châtel, Brancion, Chaumont-en-Charolais, Cormatin, Couches, Digoine, Drée, Germolles, La Ferté, Pierreclos, Pierre-de-Bresse, Saint-Point et Rully. Source : « La Route des châteaux : un voyage à travers l'histoire », 71 Le Mag' (magazine trimestriel du conseil départemental de Saône-et-Loire), n° 41, avril 2025 (page 35).
  2. Notice no PA00113483, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. (Neubecker 1976, p. 101)
  4. J.-B. Rietstap, Armorial général, t. II, , p. 676
  5. M. Marchand, Blasons de Bourgogne (via euraldic.com)

Annexes

Bibliographie

  • Château de Sully en Bourgogne. XVIe siècle, dans Claude Sauvageot, Palais, châteaux, hôtels et maisons de France du XVe au XVIIIe siècle, A. Morel libraire éditeur, Paris, 1867, tome 1, p. 17-20 et planches
  • Ottfried Neubecker, Roger Harmingues, Le Grand livre de l'héraldique, Bordas, (réimpr. 1982), 288 p. (ISBN 2-04-012582-5).
  • D. Givrot, Sully-le-Château, (1972)
  • Merveilles des châteaux de Bourgogne (1969)
  • Jean-Pierre Babelon, Châteaux de France eu siècle de la Renaissance, Flammarion/Picard, Paris, 1989, p. 632-635, 798 (ISBN 2-08-012062-X) (ISBN 2-7084-0387-7)

Articles connexes

Liens externes

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