Château de Saint-Loup-sur-Thouet
| Château de Saint-Loup | |||
| Le donjon de l'ancien château | |||
| Architecte | Clément II Métezeau (présumé) pour la partie XVIIe siècle | ||
|---|---|---|---|
| Début construction | XIe siècle | ||
| Fin construction | XVIIe siècle | ||
| Propriétaire initial | Seigneur Drogon | ||
| Propriétaire actuel | comte Charles-Henri de Bartillat | ||
| Destination actuelle | visites, hébergements de tourisme, organisation de réceptions et séminaires | ||
| Protection | Classé MH (1947, 1993) | ||
| Coordonnées | 46° 47′ 22″ nord, 0° 10′ 05″ ouest | ||
| Pays | France | ||
| Région historique | Poitou | ||
| Région administrative | Nouvelle-Aquitaine | ||
| Département | Deux-Sèvres | ||
| Commune | Saint-Loup-Lamairé | ||
| Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Géolocalisation sur la carte : France
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| Site web | http://www.chateaudesaintloup.com | ||
Le château de Saint-Loup est situé sur la commune de Saint-Loup-Lamairé dans le département des Deux-Sèvres.
C'est une propriété privée visitable, aménagée en chambres d'hôtes[1].
Historique
Le château initial est édifié au XIe siècle par un certain Drogon, le premier seigneur du lieu cité.
En 1278 lui succèdent les Dercé, dont Jean et Amaury, qui construisent la tour carrée de quatre niveaux appelée donjon, où leurs armes sont sculptées sur un médaillon. Elle comptait une salle dite « des Archives » ou « du Trésor » où étaient conservées les archives de la baronnie de Saint-Loup et celles de Bressuire.
En 1517, il est acquis par Artus Gouffier de Boisy (1474-1519), seigneur d'Oiron, baron de Maulévrier, 1er duc de Roannais en 1519, chambellan du roi et Grand Maître de France, membre d'une riche et puissante famille noble poitevine, proche de la Cour des Valois.
Son fils Claude Gouffier (vers 1501-1570), comte de Caravaz — qui aurait inspiré à Charles Perrault le fastueux personnage du marquis de Carabas — fait édifier par un architecte resté inconnu l'actuel château au début du XVIIe siècle. La date de 1609 est visible sur un méridien ou cadran solaire et celle de 1626 sur le campanile.
La tour du XIVe siècle, accueille le roi de France Jean II le Bon lorsqu'il est fait prisonnier après la bataille de Poitiers.
Le Prince Noir y a aussi logé.
Le plan dit « massé » du château neuf est en forme de « H » avec un corps de logis à haut pavillon central contenant l'escalier d'honneur encadré de deux ailes symétriques à hautes toitures indépendantes ; celui-ci a été choisi en l'honneur du roi Henri IV.
En 1645, sa propriété échoit successivement à trois familles de fermiers généraux : Lepage, Boyer de la Bessière puis Haran de Borda.
Il est d'abord acheté par Nicolas Lepage, conseiller du Roi, trésorier des guerres et cavalerie légère, qui en rend aveu à Louis XIV en 1659.
En 1708, son fils le vend à Jacques de Boyer de La Boissière, trésorier général des finances de Bretagne. Vers 1750, son fils célibataire, écuyer, conseiller du roi, receveur général des finances de Bretagne et trésorier des États de cette province, fait atteindre au domaine son apogée matériel : luxueux mobilier et décoration murale (tapisseries et cuirs de Cordoue), nombreuses constructions : écuries, remises, nouveau pont sur les douves, pavillons d'entrée, grand escalier « en fer à cheval », création des jardins et du parc.
En 1767, son petit-fils le cède à Jean de Haran, seigneur de Borda, trésorier général des Ponts et Chaussées, qui, du fait de la mort prématurée du vendeur et d'un retrait lignager, ne peut entrer en possession.
Au XIXe siècle succède à cette famille celle des d'Abbadie d'Ithorrotz, puis le le domaine est revendu judiciairement au marquis Charles de Maussabré-Beufvier, qui meurt à Monaco peu de temps après, et passe à son fils Robert (décédé en 1946) député des Deux-Sèvres de 1899 à 1906 ; celui-ci y réside avec sa famille et lors de l'Occupation doit cohabiter avec les soldats allemands ; la demeure est alors endommagée et pillée.
En 1955, Robert de Maussabré (décédé en 1965) et sa sœur Gilberte (décédée en 1983) commencent la restauration du domaine après avoir obtenu le report sur Saint-Loup des dommages de guerre alloués pour leur château de Soulièvres et le remeublent avec des pièces anciennes.
La dernière marquise de Maussabré légue ses biens, dont le château meublé, ses dépendances sa ferme et cinquante hectares à la Ligue nationale contre le cancer, avec obligation de conserver l'ensemble pendant vingt ans ; à la demande de cette association loi de 1901, cette clause est annulée par le Tribunal de Paris le et l'ensemble est mis en vente pour la somme de dix millions de francs.
En , il est cédé « à la bougie » pour 6 850 000 francs à un mandataire de Jean-Jacques Debout et Chantal Goya, qui y réalisent en 1988 le spectacle intitulé La Légende de Saint-Loup, mais dont les grands projets d'animation du site restent sans suite[2].
Après avoir intéressé en 1989 le groupe industriel japonais Taisan, l'État intervint pour faire protéger par décret (procédure dite classement d'office) les tapisseries et les principaux tableaux du château.
En 1990, il est finalement acquis par le comte Charles-Henri de Bartillat, qui y réside depuis[2].
Celui-ci, dans le cadre de la restauration et de la promotion touristique du domaine, a recréé en 1997 des jardins réguliers, un jardin potager d'une demi-hectare se basant sur un rare plan daté de 1745, et y a planté un verger de 300 arbres, dont 75 variétés très anciennes. Le pigeonnier, l'orangerie, le pavillon du canal ont depuis lors été restaurés.
La propriété est ouverte au public dès 1998.
Architecture
Si sa partie centrale rappelle celui du château de Cheverny, réputé avoir servi de modèle à Hergé pour son château de Moulinsart, Saint-Loup-sur-Thouet fait surtout partie, avec Mesnil-Voisin, Balleroy et Cany, des meilleurs exemples de châteaux de style « fin Henri IV et début Louis XIII ».
Il a inspiré à l'époque celui de Rigny (à Saint-Léger-de-Montbrun, Deux-Sèvres) ; plus tard (1914-1920) et dans une version réduite, Le Porteau à Pressigny ; et en 1928 il est fidèlement copié pour reconstruire celui d'Havrincourt (Pas-de-Calais), qui a été détruit par les troupes allemandes.
Le donjon, partie la plus ancienne, date du XVe siècle alors que le château date du XVIIe siècle. Le donjon constitue les restes du château médiéval qui comporte un corps de garde, un pavillon et un logis[3]. Les remparts ont été remplacés par des murets.
Le château, ses douves humides et une partie du parc sont classés monument historique par arrêté du , puis le le sont pour toutes les autres parties, bâties comme non-bâties, y compris les murs de clôture et leurs portes.
Parc et jardins
En bordure du Thouet, les jardins à la française sont reconstitués grâce à des plans anciens datant de la Renaissance. Ils comprennent un potager ornemental, des jardins d'agrément et une orangerie.
L'orangerie a des parties du XVe siècle remaniées au XVIIIe siècle au moment d'un réaménagement des jardins.
Sont notés dans l'arrêté de classement le jardin, le canal, l'allée, le parc, l'orangerie, le pigeonnier, ainsi qu'une ferme, un enclos, une ménagerie et une glacière[3].
Notes et références
- ↑ Le château de Saint-Loup.
- « La vie de château de Joseph et Lucette Rézeau », sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, (consulté le ).
- « Classement du château de Saint-Loup aux monuments historiques », notice no PA00101343, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Châteaux, manoirs, logis des Deux-Sèvres, éditions Patrimoines et Médias 1993, (ISBN 2-910137-04-X).
- Frédéric Chassebœuf, Châteaux en Poitou-Charentes, Prahecq, Patrimoines et Médias, coll. « Belles visites », , 173 p. (ISBN 2-910137-91-0, OCLC 71887670)
- La vallée du Thouet, collectif sous la direction de François Bouchet, Geste Éditions 2004. (ISBN 2-84561-103-X) - LUP 276.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :
- Le château de Saint-Loup
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