Château de Martigné (Saint-Denis-d'Anjou)
| Château de Martigné | |
| Pays | France |
|---|---|
| Région historique | Pays de la Loire |
| Commune | Saint-Denis-d'Anjou |
Le château de Martigné est un château français situé à Saint-Denis-d'Anjou, dans le département de la Mayenne et la région des Pays de la Loire.
Situation
Il est situé 1,5 km au sud-est du bourg[1].
Désignation
- La Carte de Cassini indique château et chapelle.
Histoire
Il s'agissait d'une terre et fief mouvant de la seigneurie de Sautré. On y signale en 1610 : « maison seigneuriale, chapelle, haute futaye, 40 quartiers de vigne, domaine, métairie et closerie »[2].
« Le vieux logis est en mauvais état. Il se compose d'un corps de bâtiment éclairé par six ouvertures au rez-de-chaussée et par six fenêtres au premier étage, ainsi que d'une aile en retour donnant sur les jardins. L'escalier présentait jadis une curieuse particularité. Un animal bizarre, sorte de grenouille fabuleuse, à tête monstrueuse, était sculpté à sa base ; sa queue s'allongeait en spirales qui suivaient les contours de l'escalier et formaient la moulure de la rampe. André Joubert. »
L'Abbé Angot indique que l'escalier avec sa monstrueuse grenouille existe toujours à la fin du XIXe siècle. Il fait aussi remarquer le grand cadran solaire horizontal en ardoise, qui, avec ses cinq cadrans secondaires, donne ou donnait jusqu'à l'indication des fêtes[3].
Chapelle
La chapelle seigneuriale était au lieu de la Croix-Verte ; deux messes par mois y furent fondées en 1654[1].
Seigneurs
La famille de Martigné porta à l'origine le nom de la terre de la Genouillerie (Saint-Brice), qui en conserva le souvenir dans des armes parlantes : d'azur à 3 genouillères d'argent, 2 et 1, et dont une branche prit le nom de la terre de Martigné (Saint-Denis-d'Anjou). Antoine de Martigné, chevalier de l'Ordre du Porc-Épic, est signalé avec Mathurin, son fils, parmi les personnages qui florissaient en Anjou au XVe siècle ; le dernier fut tué au siège d'Ast, en Italie, sous Charles VIII.
- Jean de la Genouillerie, seigneur de Martigné, est cité en tête des habitants de Saint-Denis-d'Anjou qui donnent procuration pour soutenir un procès contre leur curé, .
- Jean de Martigné, seigneur de Joubert, mari de Françoise du Bouchet, 1494, 1506.
- Émery de Martigné, mari de Françoise de la Chapelle-Troussière, de Varennes-L'Enfant, enseigne de la compagnie du duc de Montpensier, puis lieutenant sous Urbain de Laval Boisdauphin, fut tué à la Bataille de Saint-Quentin, 1557 ; sa veuve épousa Robert Vachereau, seigneur des Chesnais.
- René de Martigné, mineur sous la tutelle de Balthazar de la Chapelle, épousa le Marie de la Coutardière (Brissarthe). Jean Lepelletier, de Sablé, est chirurgien de la compagnie de Mgr de Martigné en 1571.
- Jean de Martigné, époux : 1° de Lancelotte de la Faucille, dont Honorat, nommé à Saint-Denis par Honorat du Bouchet, 1600, et Anne, 1603 ; 2° Françoise de Moré, dont Julienne, 1613. La mère, veuve, habitait Le Mans, 1626.
- Honoré de Martigné, seigneur de Villenoble, épousa en 1627 Pétronille Aubineau, dame de Moulins en Poitou, fut chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, perdit deux de ses enfants, morts à Saint-Denis : 1634, Honoré ; 1638, Renée ; fut maintenu dans ses titres de noblesse en 1666 avec Jacques et Martin, ses fils. Il maintint, le , sa qualité de chevalier et prouva par titres son ascendance jusqu'à son quatrième aïeul qui vivait en 1493. Il ne connaissait de ses nom et armes que ses six enfants mâles, dont l'aîné, Joseph, demeurant à Souvigné près la Flèche, s'était marié contre le gré du déclarant avec Marie de Quatrebarbes. Il avait fait dresser de sa famille par Jacques Leloyer, d'Angers, une généalogie qui fut imprimée en 1654 à la Flèche, chez Gervais Laboë[4].
- Joseph de Martigné, fils aîné, époux de Marie de Quatrebarbes, fille de Louis de Quatrebarbes et de Renée Cibel, d'où un fils, Charles, baptisé à Souvigné, mourut avant 1676. Sa veuve atteignit l'âge de 80 ans.
- Henri de Martigné est dit en 1676 héritier substitué d'Honoré de Martigné, son aïeul. Élisabeth de Saint-Ouen, sa veuve, habitait Martigné en 1709.
- Henri de Martigné, inhumé au côté gauche du chœur de l'église paroissiale, en 1765, âgé de 73 ans. En 1747, il avait donné son consentement au mariage de René-François de la Haie, seigneur de Montgazon, demeurant au Château des Chesnais, avec Agnès Lacourbe, fille de François Lecourbe, marchand, et d'Agnès de Martigné, sa cousine, à condition que leur premier enfant prendrait le nom et les armes de Martigné. Henri de Martigné mourut le . Les héritiers étaient : Pierre de Masseille, écuyer, demeurant à Nantes, mari d'Antoinette Moity, qui céda ses droits pour 150 ₶ de rente ; René de la Haie, époux de Marie de la Courbe, héritier principal, qui donna la sienne pour 11.300 ₶, en retenant l'usufruit ; Louis de la Lande, Marie de la Lande, veuve de Louis de Martigné, René Gautier de Brûlon, cédèrent aussi leur part à Anne de la Lande, femme de César de Colasseau, qui resta seule héritière. Elle mourut le , veuve, faisant son légataire universel Prosper-François de Colasseau, chevalier, ancien capitaine d'artillerie demeurant au Château de la Motte-Liziard, paroisse du Pé.
- La succession n'en passa pas moins à Prosper-César-François-Urbain-Prégent de Colasseau, qui avait épousé en 1764, en présence d'Henri de Martigné, Anne-Henriette-Renée de la Lande, fille du seigneur de Terretien ; ils avaient pour successeur en 1783 Prosper-François de Colasseau, mari de d'Ambroise-Charlotte-Monique Gandon, et qui figure à l'assemblée de la noblesse d'Anjou en 1789. Pauline-Claude, sa fille, était née à Martigné en 1785.
Notes et références
- Angot et Gaugain 1900-1910, p. ???.
- ↑ Archives départementales de la Vienne, H/3. 973.
- ↑ Il ajoute à la fin du XIXe siècle que cet objet rare qui se détériore mériterait d'être mis en sûreté (Épigraphie de la Mayenne, p. 327, t. II, p. 227, 228).
- ↑ Un exemplaire de la généalogie existait au Château de la Mairerie (Izé).
Voir aussi
Sources et bibliographie
- « Martigné », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
Références de l'Abbé Angot
- Chartrier de Saint-Brice.
- A. Joubert, Saint-Denis-d'Anjou.
- Marquis de Beauchesne, La Roche-Talbot, p. 39, 294.
- Archives départementales de la Mayenne, G. 65 ; B. 2.873 ; B. 2.355, 2.375, 2.449 ; C. 213.
- Ambroise Ledru, Château de Sourches, p. 146.
- E. Chambois, Recherches de 1666.
- Etude de Saint-Denis-d'Anjou, 1626.
- Archives de Juigné (Sarthe), inventaire.
Articles connexes
Liens externes
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