Château de Brécy (Calvados)
| Château de Brécy | ||
| Parc à l'italienne du château de Brécy. | ||
| Début construction | XVIIe siècle | |
|---|---|---|
| Fin construction | XVIIIe siècle | |
| Protection | Classé MH (1903, 1914, 1925) | |
| Coordonnées | 49° 15′ 49″ nord, 0° 34′ 27″ ouest[1] | |
| Pays | France | |
| Anciennes provinces de France | Normandie | |
| Région | Normandie | |
| Département | Calvados | |
| Commune | Saint-Gabriel-Brécy | |
| Géolocalisation sur la carte : France
| ||
Le château de Brécy est une demeure qui se dresse sur la commune française de Saint-Gabriel-Brécy dans le département du Calvados, en région Normandie.
Le château est classé partiellement aux monuments historiques.
Historique
Au XIIe siècle Richard Ier est le quatrième baron du fief de Brécy[2]. Une communauté religieuse était probablement installée dans le domaine bien avant le XVIIe siècle[3]. En 1620 le bâtiment d'habitation est construit par un premier propriétaire[4]. Racheté par Jacques Lebas vers 1640[5], seigneur de Cambes et magistrat à Caen, le manoir est transformé en une demeure de prestige vers 1650[6]. Le jardin et ses terrasses sont aménagés entre 1650 et 1675. La propriété reste dans la même lignée jusqu'à la mort de Pierre-Jacques le Bas, chanoine de la cathédrale de Bayeux en 1755. Plusieurs familles entrent alors en possession du domaine : les Levaillant, les de Bernières, les d'Angerville[7].
Au début du XIXe siècle des fermiers habitent le château et l'occupent pendant plus de cent ans[8]. Des vergers ont remplacé les jardins et la cour d'honneur est transformée en cour de ferme. En 1827 il est vendu à Madame Le Creps qui habite tantôt à Paris tantôt au château du Mesnil à Mathieu selon la saison, et ne vient à Brécy que pour la chasse[7]. Les murs et sculptures sont laissés à l'abandon jusqu'à l'arrivée de la comédienne Rachel Boyer qui achète le domaine vers 1913 sur un coup de cœur[9]. A sa mort en 1935 le domaine est à nouveau délaissé jusqu'en 1955, date à laquelle il est racheté par Jacques de Lacretelle[10] et son épouse Yolande Jacobé de Naurois, qui plantent le parterre de broderies, installent les topiaires et creusent les bassins. L'écrivain attribue à Brécy : « Des atours de princesse italienne jetés sur les épaules d'une petite paysanne normande »[11]. En 1992, Didier et Barbara Wirth reprennent les travaux pour restaurer les éléments d'architecture, compléter le jardin et embellir le paysage alentour[10].
Description
Le portail monumental, richement décoré de sculptures Louis XIII[12], est du XVIIe siècle. Il donne accès à une cour délimitée par deux bâtiments perpendiculaires à l'habitation. Les jardins en terrasse s'étendent derrière la demeure.
Le portail
Le portail s'ouvre par une grande porte charretière accostée de deux portes piétonnières. La porte centrale de plein cintre est encadrée par des pilastres couronnés par des chapiteaux ioniques[3]. Une grosse agrafe décore le sommet de l'arc. Au-dessus de l'entablement orné de motifs végétaux, la corniche est décorée par des denticules et des oves. Le fronton de plein cintre est également orné de motifs végétaux, de denticules et d'oves mais l'écusson armorié a été gratté au cours de la Révolution.
Les deux portes latérales à linteau droit portent des décors semblables à ceux de la porte centrale, A leur sommet une sculpture représentant un lion bicéphale[3] semble surveiller l'entrée. De chaque côté du portail les hauts murs sont rythmés par des pilastres couronnés par des pots à feu.
Le corps de logis
La maison du XVIIe siècle est construite sur deux niveaux. Un perron donne accès à la porte d'entrée encadrée de pilastres. L'entablement orné de triglyphes est surmonté par un fronton demi-circulaire. Le toit est percé de cinq lucarnes placées à l'aplomb des ouvertures placées en-dessous. Un lanternon remonté au XXe siècle[4],[note 1] domine la travée centrale. La façade sud est similaire mais de plain-pied. A l'intérieur de belles cheminées de pierre portent les mêmes décors que ceux des jardins[7].
Deux grands bâtiments perpendiculaires à la maison ferment complètement la cour qui donne sur la route[4].
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Portail vu de la cour -
Maison vue de la cour -
La grille en fer forgé
Jardin
Le jardin mélange les influences du Moyen Âge[note 2] et de la Renaissance italienne tout en annonçant le jardin classique français[4].
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Une des terrasses et pavillon du XVIIIe siècle -
parterre de broderies, murets, balustrades et sculptures de pierre -
Terrasse des fontaines -
Lion bicéphale
Longtemps attribué à Mansart, il est un des rares exemples de ce type de jardin du XVIIe siècle en France. Quatre terrasses successives, bordées de murets et de balustrades à l'italienne s'élèvent au-dessus des parterres ornés de broderies à l'arrière de la maison. Deux bassins ornés en leur centre de sculptures d'artichauts sont creusés dans la deuxième terrasse. La rigueur des lignes symétriques est compensée par la diversité de forme des végétaux taillés en topiaires et par la profusion des sculptures diverses ; grands vases, lions qui gardent le passage d'une terrasse à l'autre et autres. Deux pavillons du XVIIIe siècle sont postés symétriquement à l'extrémité du jardin. Onze escaliers de pierre permettent de monter jusqu'à la grille en fer forgé qui se détache sur le ciel. Très semblable à celle du château de Carrouges, cette grille est attribuée à Isaac Geslin, ferronnier d'art du XVIIe siècle, ou à un de ses élèves.
L'église Notre-Dame, du XIVe siècle, est attenante au château et directement accessible par une petite porte. À quelques mètres de l'église, on peut voir un bassin dont l'eau guérissait les yeux au Moyen Âge, selon la légende.
Le jardin bénéficie du label « Jardin remarquable [14]et est ouvert à la visite sous conditions.
Protection aux monuments historiques
Au titre des monuments historiques[15] :
- le portail formant entrée de la cour ; les façades du corps de logis ; les dispositions architectoniques et décoratives du jardin sont classés par arrêté du ;
- l'Intérieur du château est classé par arrêté du ;
- le mur de clôture et les deux pavillons isolés du jardin sont classés par arrêté du .
Notes et références
Notes
Références
- ↑ Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- ↑ Jules-Adrien Roger, Brécy arrondissement de Caen (Calvados) : notes sur cette commune au XIXe siècle / par M. Jules Roger,, Paris, May et, , 60 p. (lire en ligne), p. 48 à 56.
- Lacretelle 1966, p. 51.
- Olinda Longuet, « Jardins du château de Brécy », Patrimoine normand, no 43, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Didier Wirth, « Les jardins du château de Brécy. », Silence, ça pousse., sur France 5, You tube, (consulté le ).
- ↑ Jérôme Marcadé, « 100 clés des châteaux et manoirs de Normandie », éditions des Falaises, (consulté le ), p. 16.
- Lacretelle 1966, p. 53.
- ↑ « Excursion dans le Bessin », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, , p. 46 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Nos échos », L'Intransigeant, no 11885, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- Lucien Jedwab, « Cinq jardins à visiter en Normandie pour le printemps : Brécy, Canon, Giverny… », sur Le Monde,
- ↑ Lacretelle 1966, p. 57 et 58.
- ↑ Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 195.
- ↑ Elise Gesbert, « Les jardins au Moyen Âge : du XIe au début du XIVe siècle », Cahiers de civilisation médiévale, no 184, , p. 397 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Label « Jardin remarquable » », Ministère de la Culture, (consulté le ).
- ↑ « Château de Brécy », notice no PA00111666, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques de Lacretelle, « Brécy », Art de Basse-Normandie, no spécial; Cinq châteaux normands entre Bayeux et Caen, , p. 50 à58.
- François de Marliave, « Le Château de Brécy près Bayeux, Calvados », sur Bibliothèque numérique de l'INHA, (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
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