Castrum Bigorra
Le Castrum Bigorra est une fortification galloromaine sur une colline au-dessus de Saint-Lézer[1], près de la ville de Vic-en-Bigorre, dans le département français des Hautes-Pyrénées.
L'occupation du site[2] remonte au moins à l'âge du Fer, avant la conquête romaine.
Histoire
Dès l'âge du bronze (IIIe millénaire av. J.-C.), le sommet de la colline surplombant la ville de Saint-Lézer était habité parce qu'il dominait la vallée de l’Adour et pouvait être défendu facilement.
Au début de l’âge du fer (750-650 av. J.-C.), les aquitaniens de la tribu de Bigerri érigèrent un oppidum d'une superficie d’un peu plus de sept hectares et entouré par un mur et un fossé[3].
Après l’invasion des tribus germaniques (Vandales, Alains et Suèves) en l’an 407 et la dévastation de la région, les Gallo-romains ont construit une forteresse au même endroit, le castrum Bigorra. Le castrum a été conçu pour protéger la population locale de la vicus (aujourd’hui Vic-en-Bigorre) et des communautés environnantes comme Tarbes. Entouré par un mur de 940 m de long et approvisionné par plusieurs tours, le castrum dominait toute la région[4].
Jusqu'au début du Moyen Âge, le castrum était la capitale de la Bigorre[5]. Durant le VIe siècle, on y battait monnaie. Le comte de Bigorre a construit sur une partie de l'emplacement un château médiéval. Sous les murs a été fondé un monastère, le prieuré de Saint-Lézer qui, au XIe siècle, a été subordonné à l'abbaye de Cluny[6].
Au fil des siècles, les glissements de terrain ont déplacé les murs du castrum Bigorra. Leurs restes peuvent être visités sur un sentier archéologique entretenu par l'association « Les Amis de la Bigorra », qui l'a équipé de panneaux informatifs.
Histoire de la recherche archéologie
- 1881 : Prosper Roch, instituteur de Saint-Lézer, résumait ses conclusions sur le castrum dans une petite brochure pour ses élèves.
- 1890 : Norbert Rosapelly et Xavier de Cardaillac conduisent les premières fouilles et publient leurs résultats dans le livre La cité de Bigorre.
- Depuis 1956 : Roland Coquerel (1909-1991) commence par des fouilles systématiques et produit plus de 200 publications sur le sujet.
- Depuis 2002 : une équipe de Christian Darles (École nationale supérieure d'architecture de Toulouse) et Alain Badie (Institut de Recherches sur l'Architecture Antique du CNRS) a conduit des fouilles archéologiques et a créé un atlas historique du castrum Bigorra.
Voir aussi
Lien externe
Bibliographie
- Roland Coquerel, Castrum Bigorra (Saint-Lézer): trente-cinq ans de fouilles archéologiques, Société Ramond, Bagnères-de-Bigorre, 1993
- Christian Darles et al, Castrum Bigorra Saint-Lézer - Mémoire cachée des Pyrénées - Une ballade archéologique, Communauté de communes de Vic-Montaner, 2013
Notes et références
- ↑ Jean-François Le Nail, Daniel Schaad et Christian Servelle, « La cité de Tarbes et le castrum Bigorra-Saint-Lézer », Aquitania, t. 14, , p. 73-104 (lire en ligne)
- ↑ Josiane Battoue, « 3 000 ans d'histoire à Saint-Lézer », La Dépêche du Midi, (lire en ligne)
- ↑ Darles page 16; Coquerel page 5
- ↑ Darles page 20-23; Coquerel page 8
- ↑ Coquerel page 129
- ↑ Darles page 23; Coquerel page 5
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