Côme d'Étolie
| Naissance | Mega Dendron |
|---|---|
| Décès | Près de Berat |
| Nom dans la langue maternelle |
Κοσμάς ο Αιτωλός |
| Formation |
Athonite Academy (en) |
| Activité |
Moine |
| Religion |
Christianisme orthodoxe |
|---|---|
| Vénéré par |
Église orthodoxe grecque , patriarcat de Constantinople |
| Étape de canonisation |
1961 |
| Fête |
Côme d'Étolie, ou Cosmas l'Étolien (en grec moderne : Κοσμάς ο Αιτωλός), né en 1714 à Mégas Déndros, un village d'Étolie non loin de Thérmo, et mort le 24 août 1779 près de Berat, est un saint orthodoxe.
Biographie
Jeunesse
Côme d'Étolie est né en Étolie en 1714, probablement à Mégas Déndros, non loin de Thérmo, même si certains historiens penchent plutôt pour un village à proximité de Naupacte[1]. Fils de parents pauvres et illettrés, il est baptisé sous le nom de Constant.
Dès l'âge de huit ans, ses parents le confient à Gérasime Lytsikas, un instituteur lettré -qui est aussi prêtre-, qui donne une bonne éducation au jeune enfant[2]. Constant devient par la suite lui-même instituteur et le reste pendant près de vingt ans[2], d'abord dans son village natal puis dans le village voisin de Lobotina.
Vie de moine
Probablement vers 1753, il part au Mont Athos pour parfaire sa formation dans une école athonite rattachée au monastère de Vatopedi. Sur le chemin pour s'y rendre, il constate avec tristesse le manque d'éducation des populations orthodoxes, qui non seulement compromet selon lui la transmission de la foi, mais est aussi à l'origine de la décadence des mœurs[3].
Les biographes de Saint Côme ne disposent pas de données précises sur la durée de son séjour dans le monastère de Vatopedi, mais tous s'accordent à dire qu'au moment de la fermeture de l' école monastique (en 1758), il s'était déjà installé au Monastère de Philothéou et y avait déjà été tonsuré moine sous le nom monastique de Côme. Il a été ordonné Prêtre (Hiéromoine) dans le même monastère peu après.
Cependant, Saint Côme demeure préoccupé par les conditions de vie des Orthodoxes vivant sous le joug ottoman, ainsi que par leurs lacunes éducatives. Après avoir consulté différents Pères spirituels réputés, il décide de consacrer le reste de sa vie à la prédication[4]. Selon ses propres paroles, « j'ai découvert cette parole du Christ qui recommande à tout Chrétien de s'intéresser non seulement à son propre salut mais aussi à celui des autres. Cette parole a dévoré mon cœur pendant des années, comme le ver dévore le bois.»[5]
Il part alors à Constantinople où il obtient en 1760 des lettres de recommandation du Patriarche Séraphim II l'autorisant à débuter son activité comme prédicateur itinérant[6].
Pendant les 19 années suivantes, Côme parcourt la quasi-totalité des régions hellénophones sous domination ottomane[7], mais sa présence aura surtout un impact - considérable- dans les régions montagneuses de Grèce continentale, en Epire, dans les îles ioniennes et en Thessalie[8]. Partout, Côme prêche, invitant les Chrétiens à ne pas abjurer leur religion, à abandonner la débauche, et à vivre dans la pénitence, la charité et le respect mutuel[4],[8]. Il promeut également le respect des femmes, déclarant que « le Seigneur est né d'une femme pour bénir la femme. La femme est l'égale de l'homme »[9]. Partout où il passe, il encourage les gens à se confesser, et fait ouvrir des écoles, qu'il juge indispensables. Selon lui, «l'école ouvre les églises et les monastères»[9]. D'après une lettre datée de 1779, il a en tout fondé, dans trente diocèses qu'il a parcourus, deux cents écoles primaires[10].
Il acquiert une telle popularité que les églises sont souvent trop petites pour accueillir tous ceux qui veulent l'écouter, ce qui conduit à de grands rassemblements dans des champs ou sur des places publiques.
Cependant, ses prêches ne plaisent pas à tout le monde. Alors qu'il est de passage sur l'île de Céphalonie, il dénonce les abus des dirigeants locaux, ce qui pousse certaines personnes à demander au gouverneur vénitien de l'île de l'arrêter. Celui-ci y renonce, par peur de réactions négatives au vu de la popularité du moine[11]. A Corfou, il est également confronté à l'hostilité des Vénitiens, ce qui le pousse à revenir sur le Continent[12].
Cependant, c'est en 1779 que son activité missionnaire prend fin. Alors qu'il est de passage à Ioánnina, il est la cible de calomnies de personnes qui lui sont hostiles, qui l'accusent d'être un fauteur de troubles. Kourt Pacha, gouverneur de Berat, est rapidement convaincu de la fausseté des accusations et classe l'affaire[13]. Les calomniateurs versent alors des pots-de-vin au gouverneur pour les débarrasser du moine, ce qu'il accepte de faire. Le 24 août 1779, il est étranglé par des soldats ottomans et son corps est jeté dans une rivière. Retrouvé par un Prêtre local peu après, ses reliques sont enterrées dans un monastère près du village de Kalikontasi[14].
Peu de temps avant sa mort, il acquiert une réputation de thaumaturge autant du point de vue chrétien que du point de vue musulman[13].
Vénération
Il est considéré par les historiens de l'orthodoxie et ceux de la Grèce contemporaine comme l'un des personnages les plus fascinants et mystérieux de cette période du XVIIIe siècle grec qui voit l'éveil de la conscience nationale.
Fondateur de l’Église orthodoxe d'Albanie
Il est considéré par les orthodoxes d’Épire du Nord, c’est-à-dire la partie méridionale de l'Albanie peuplée majoritairement de grecs, comme le fondateur de l’Église orthodoxe d'Albanie, il est d’ailleurs enterré en Albanie. Des cérémonies ont lieu chaque année à Kolkondas en Albanie en présence des autorités patriarcales d'Albanie[15].
Canonisation
Sa canonisation est ordonnée par le patriarche Athénagoras de Constantinople en 1961 et il est fêté le . En raison de sa prophétie sur l'avenir des sciences techniques, il est le saint patron des aviateurs[source insuffisante][16].
Notes et références
- ↑ BBousquet R. Cosmas l'Étolien . In: Échos d'Orient, tome 9, n°58, 1906. pp. 149
- BBousquet R. Cosmas l'Étolien . In: Échos d'Orient, tome 9, n°58, 1906. pp. 149-155.
- ↑ Armogathe, J., Vauchez, A. (2019). Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme. Canada: CNRS editions.
- Chasiotes, G Ch. L'instruction publique chez les Grecs, depuis la prise de Constantinople par les Turcs. France, Leroux, 1881., p.32
- ↑ Armogathe, J., Vauchez, A. (2019). Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme. Canada: CNRS editions,pp.286-287
- ↑ Claude Lopez-ginisty, « ORTHODOXOLOGIE: Saint Côme d'Etolie », sur ORTHODOXOLOGIE, (consulté le )
- ↑ Armogathe, J., Vauchez, A. (2019). Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme. Canada: CNRS editions, p.287
- Mayeur, J., Pietri, L., Venard, M., Vauchez, A. (1997). Les défis de la modernité (1750-1840): Histoire du christianisme T.10. (n.p.): Mame-Desclée.,p.145
- Armogathe, J., Vauchez, A. (2019). Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme. Canada: CNRS editions., p.287
- ↑ Chasiotes, G Ch. L'instruction publique chez les Grecs, depuis la prise de Constantinople par les Turcs. France, Leroux, 1881.p.32
- ↑ BBousquet R. Cosmas l'Étolien . In: Échos d'Orient, tome 9, n°58, 1906. pp. 150
- ↑ BBousquet R. Cosmas l'Étolien . In: Échos d'Orient, tome 9, n°58, 1906. pp. 150-151
- https://hesychia.eu/index.php/2020/10/24/cosmas-daitolie/
- ↑ https://azbyka.ru/days/sv-kosma-etolijskij
- ↑ « Fête de saint Cosmas d’Étolie au monastère de Koldkondas en Albanie », sur Orthodoxie.com, (consulté le ).
- ↑ « Cosmas of Aetolia - OrthodoxWiki », sur orthodoxwiki.org (consulté le ).
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