César Chesneau Dumarsais
| Naissance | |
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| Décès |
(à 79 ans) Paris |
| Pseudonyme |
C. F. C. D. T. |
| Activités |
| Ordre religieux |
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César Chesneau, dit Monsieur Dumarsais ou Du Marsais, né à Marseille le et mort à Paris le , est un grammairien et philosophe français.
Biographie
Jeunesse
César Chesneau Dumarsais perd son père en bas âge. Une mère peu aimante, dilapidant leur fortune, disperse et vend sans aucun profit une bibliothèque léguée par deux parents. Dumarsais essaya de sauver le maximum de livres en les dérobant dès qu'il le peut.
Il entre chez les Oratoriens de sa ville natale et y étudie avec succès. S’affiliant à leur congrégation, mais découragé par le peu de liberté qu’on lui laisse, il en sort vers l’âge de vingt-et-un ans pour aller étudier le droit à Paris.
Il s’y marie, et est reçu avocat au Parlement, le .
Précepteur et auteur
Des embarras de fortune et de ménage le forcent à quitter le barreau, pour entrer en qualité de précepteur chez le président de Maisons.
Dumarsais y commence la rédaction de son ouvrage sur les libertés de l’Église gallicane, qui ne paraît qu’à titre posthume. Le président de Maisons étant décédé, Dumarsais est admis en qualité de gouverneur chez le financier Law. La fortune de celui-ci dure peu, laissant le philosophe dans le dénuement. Le marquis de Beaufremont lui ouvre sa maison, et il se livre là plus tranquillement à l’étude : il y rédige ses Principes de Grammaire ainsi que son Traité des Tropes, son ouvrage le plus célèbre.
En quittant le marquis de Beaufremont, Dumarsais se voit forcé pour vivre d’ouvrir un pensionnat dans le faubourg Saint-Victor. Il y trouve à peine de quoi subsister. Il se charge de quelques éducations particulières, mais son âge avancé ne lui permet pas de les conserver longtemps.
Il se met alors à travailler sur l’Encyclopédie. Cette activité (151 articles, signés «F», parus dans les sept premiers volumes terminés avant sa mort) ne peut cependant lui assurer qu'une modeste aisance. Cette tâche encyclopédique sera reprise à son décès par le grammairien Nicolas Beauzée (Verdun 1717-Paris 1789).
Le 11 juin 1756, César Chesneau Dumarsais meurt infirme et dans la misère, à l'âge de 79 ans.
Caractère
Dumarsais est représenté[Par qui ?] comme un esprit net et juste, d’un caractère doux et tranquille. Avec sa faible connaissance des hommes, sa naïveté et sa facilité à dire ce qu’il pense, César Chesneau Dumarsais est surnommé par d’Alembert : « La Fontaine des philosophes ».
Ses contemporains ont fait l’éloge de sa probité, de sa douceur et de sa simplicité. Il est considéré que ses ouvrages montrent une rare pénétration d’esprit et une érudition étendue[Par qui ?].
Œuvres
Ses principaux ouvrages sont :
- Traité des Tropes, 1730, son œuvre principale. Dans ce traité de rhétorique, l’auteur expose d’abord ce qui constitue le style figuré, et montre combien ce style est ordinaire, et dans les écrits et dans la conversation ; il détaille l’usage des tropes dans le discours, en appuyant ses observations d’exemples heureusement choisis. « Tout mérite d’être lu dans le Traité des Tropes, dit d’Alembert, jusqu’à l’errata ; il contient des réflexions sur notre orthographe, sur ses bizarreries, ses inconséquences et ses variations. On voit dans ces réflexions un écrivain judicieux, également éloigné de respecter superstitieusement l’usage et de heurter en tout pour une réforme impraticable. »[réf. souhaitée] Cet ouvrage est loin d’obtenir le succès qu’il méritait : le titre même contribue à l’indifférence du public, et Dumarsais a raconté lui-même que quelqu’un voulant un jour lui faire un compliment, lui dit qu’il venait d’entendre dire beaucoup de bien de son Traité des Tropes, prenant les tropes pour un nom de peuple[réf. souhaitée].
- Méthode raisonnée pour apprendre la langue latine, 1722 ; il y présente d’abord les mots dans l’ordre de la construction française avec une version interlinéaire.
- Exposition de la doctrine de L'Eglise gallicane par rapport aux prétentions de la Cour de Rome, 1757
- Logique et Principes de grammaire, 1769, où il traite la grammaire en philosophe
- Logique classique
Il a fourni à l'Encyclopédie de Diderot plus de cent cinquante articles sur la grammaire (volume I-VII) ainsi que l’article «philosophe» en 1765[1] (volume XII de l'Encyclopédie).
À côté de ses textes philologiques, il est également l’auteur d’œuvres de philosophie éditées clandestinement, tels que:
- Le Philosophe, 1730
- Nouvelles Libertés de penser, 1743
- Examen de la religion chrétienne, 1745
On lui attribue quelques écrits antireligieux qui ne paraissent pas lui appartenir au vu de sa pondération dans la lutte philosophique, tel le sulfureux Essai sur les préjugés (Londres, 1770) qui semble plutôt être l'oeuvre du baron d'Holbach.
Il a proposé des réformes dans l’orthographe qui n’ont pas été accueillies. Ses Œuvres sont publiées en 1797, en 7 volumes.
Son Éloge est écrit par d’Alembert (dans l'Encyclopédie, vol. V), et par A. de Gérando (1805). D’Alembert y indique qu’il avait « vécu pauvre et ignoré au sein d’une patrie qu’il avait instruite ».
Notes et références
- ↑ « Article PHILOSOPHE », sur enccre.academie-sciences.fr.
Voir aussi
Bibliographie
- Les tropes de Dumarsais Paris, Belin-le-Prieur, 1818
- Les véritables principes de la grammaire ou Nouvelle grammaire raisonnée pour apprendre la langue latine 1729
- Analyse de la religion chretienne, 17..
- Exposition d’une méthode raisonnée pour apprendre la langue latine, Paris, Étienne Ganeau, 1722
- Des tropes ou Des différents sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue, Paris, chez la Veuve de Jean-Batiste Brocas, 1730
- Nouvelles libertés de penser, Amsterdam, Piget, 1743
- De l’ame, et de son immortalité, Paris, Briasson, 1751
- Logique et principes de grammaire Paris : Barrois : Froullé, 1792, Paris, Hachette, 1971
- Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédites, Paris, Impr. nationale, 1796
- Le philosophe, Paris, Pougin, 1797
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, vol. 15, Paris, Firmin-Didot, (lire sur Wikisource), p. 160
Liens externes
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