Céphise (dieu fleuve)

Céphise
Dieu fleuve de la mythologie grecque

Relief avec Artémis à gauche, un dieu non identifié, Céphise cornu au centre et trois nymphes, Vers 410 av. JC. Athènes, Musée archéologique national.
Caractéristiques
Fonction principale Dieu du fleuve Céphise
Représentation Homme barbu
Résidence fleuve Céphise
Groupe divin Les Dieux fleuves
Culte
Temple(s) Sanctuaire près du port du Pirée à Athènes
Lieu principal de célébration Athènes
Famille
Père Océan
Mère Téthys
Fratrie
Premier conjoint Liriope
• Enfant(s) Narcisse
Deuxième conjoint Evippé
• Enfant(s) Étéocle (en)
Troisième conjoint inconnue
• Enfant(s) Les Thries :
Quatrième conjoint autres / inconnues
• Enfant(s)

Dans la mythologie grecque, Céphise ou Céphissos, également orthographié Kephissos (en grec ancien : Κηφισός) est un dieu fleuve de la Grèce antique, associé au fleuve Céphise en Attique et/ou au fleuve Céphise en Béotie, tous deux en Grèce.

Famille

Ascendants

Les parents de Céphise sont les titans Océan et Téthys[1]. Il est l'un de leur multiples fils, les dieux fleuves, généralement au nombre de trois mille, et a pour sœurs les Océanides, elles aussi au nombre de trois mille. Ouranos (le Flot) et Gaïa (la Terre) sont ses grands-parents tant paternels que maternels.

Descendants

Céphise est le père des Thries, également appelées les corycides ou nymphes coryciennes, femmes-abeilles au service du dieu Hermès et nourrices des dieux de l'Olympe. Elles s'appellent Corycia, Cléodora et Mélaïna. Les Thries étient alternativement données comme fille du dieu fleuve Pleistos.

Par la nymphe Liriope qu'il viole dans ses eaux, il est le père de Narcisse qui deviendra amoureux de lui-même[2].

Avec Évippe, fille de Leucon, fils d'Athamas, Céphise engendre Étéocle (en). Cette Évippe devint plus tard l'épouse du roi Andréos d'Orchomène, et Étéocle hérita du trône d'Andréos[3]. L'existence d'Étéocle, fils de Céphise, est confirmée par les récits d'Hésiode et de Pindare[4]. Il fut le premier à faire une offrande aux Charites au bord du fleuve Céphise. Étéocle était alternativement donné comme fils d'Andréos[5].

On lui donne également plusieurs autres enfants dont les mères ne sont pas précisées :

Mythologie

Céphise pourrait aussi être le dieu-fleuve argien du même nom qui, avec deux autres dieux-fleuves, Inachos et Astérion, estima que l'Argolide appartenait à Héra plutôt qu'à Poséidon. Ainsi, le dieu de la mer fit disparaître leurs eaux, et pour cette raison, aucun des trois fleuves n'alimente la terre en eau, sauf après la pluie[13]. Dans un mythe obscur, Céphise déplora profondément la transformation de son petit-fils en phoque par Apollon[14].

Culte et représentations

Plusieurs fleuves de Grèce portaient le nom de Céphise, le ou les dieux de ces fleuves se confondant souvent dans les mythes. Céphise apparait donc dans le culte et les représentations en de nombreux lieux de Grèce.

Sur certaines représentations, Céphise apparait cornu, une particularité physique courante dans les représentions de dieux fleuves (voir exemple dans l'infobox).

Relief de Xénokrateia

Le relief de Xénokrateia (voir photo ci-dessous) est une offrande votive en marbre, datée de la fin du Ve siècle avant J.-C. Il commémore la fondation d'un sanctuaire dédié au dieu fleuve Céphise par une femme nommée Xénocratie (Xénokrateia)[15]. Il a été découvert à Néo Fáliro en 1908, à l'intérieur des Longs Murs qui reliaient autrefois le port du Pirée à Athènes, à l'intersection des remparts avec le lit du fleuve Céphise[16]. Son style le place à 410 av. J.-C. et il est en marbre pentélique, tandis que le pilier sur lequel il repose est en calcaire[15].

Nous n'avons aucune information sur ce sanctuaire par des sources littéraires, ni aucune indication de structure archéologique dans la zone où le relief a été découvert. Ceci a conduit certains chercheurs à proposer que le sanctuaire ait été composé uniquement d'un bois sacré et d'un autel. Ainsi, les seules informations dont nous disposons proviennent de ce relief et de son inscription, ainsi que de deux autres découvertes fouillées à proximité : le relief de Kephisodotos et une stèle inscrite[16].

Bibliographie

  • Hérodote, Histoires avec une traduction en anglais par A. D. Godley. Cambridge. Harvard University Press. 1920. Version en ligne sur le Topos Text Project. Texte en grec sur la Perseus Digital Library.
  • Papaspyridi, S. Guide du Musée National. Marbres, bronzes et vases. Athènes, 1927.
  • Guarducci, M. Le iscrizioni del santuario di Cefiso presso il Falero Dans l'Annuario della Scuola Archeologica di Atene e delle Missioni Italiane in Oriente 1949-1951, vol. XI-XIII. pp. 117–133. (en italien)
  • Βουτυράς, Ε. Φροντίσματα: Το ανάγλυφο της Ξενοκράτειας και το ιερό του Κηφισού στο Νέο Φάληρο. εν Δεληβορριάς Ά., Δεσπίνης, Γ. και Ζαρκάδας Ά. Έπαινος Luigi Beschi. Αθήνα, 2011. pages 49–58. (en grec)

Notes et références

  1. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], vers 337-345.
  2. Ovide, Métamorphoses, Livre III, Légendes thébaines, Narcisse et Écho 3, 339-348.
  3. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 34, 9
  4. Hésiode, Catalogue des femmes fr. 70; Pindare, Odes Olympiennes 14
  5. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 34, 6
  6. Pausanias, Description de la Grèce, X, 4, 7. (En ligne).
  7. Étienne de Byzance, Ethniques, voir Evonýmia
  8. Hymne à Apollon (Hymne homérique 3) 239
  9. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], 10.32.4
  10. Fragment de l’Érechthée d'Euripide ; Lycurgue, Contre Léocrate, 98-100 [lire en ligne].
  11. Hérodote, Histoires 7. 178. 1
  12. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], X, 6, 4
  13. Pausanias, 2.15.5
  14. Ovide, Métamorphoses 7.388
  15. "Athens, NM 2756 (Sculpture)", Perseus Digital Library Catalog
  16. M. Guarducci, pp. 117-133
  17. Inscription au Musée, Athènes, Musée archéologique national
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