Cécile de Multedo

Cécile de Multedo
Fonctions
Présidente de l'alliance française à Tunis
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Saint-Malo
Nom dans la langue maternelle
Époque
Nationalité
Activité
Père
Mère
Valentine de Latena
Conjoint
Maurice de Louvencourt
Enfant
Elisabeth de Louvencourt
Maurice de Louvencourt
Autres informations
Religion
Genre artistique
Poésie
Prose poétique
Archives conservées par
Œuvres principales
  • Au bord du rêve (1926)[1]
  • Le Chant des mosquées (1927)
  • Mirages et Chimères (1930)
  • Les Sentiers de Kededdah (en préparation en 1934)

Cécile de Multedo est née le à Paris et morte le à Saint-Malo. Elle était une poétesse et écrivaine française du début du XXe siècle connue pour ses œuvres inspirées par la Tunisie[3] où elle a vécu durant plusieurs années. Originaire de Corse, elle a contribué à la littérature française avec ses poèmes et contes empreints d'exotisme et d'émotion[4],[5]. Elle a également donné des conférences en tant que présidente de l'Alliance française à Tunis pour la promotion de la culture française[6],[7],[8],[9].

Œuvres

Parmi ses œuvres les plus notables, on peut citer :

  • Le Chant des mosquées (1927) : Un recueil de poèmes qui a établi sa réputation d'auteure inspirée par les paysages et la culture nord-africaine.
  • Mirages et Chimères (1930) : Publié chez Messein, cet ouvrage combine des poèmes et des contes africains, remarqués pour leur "frémissante exaltation"[10],[11].

Style et thèmes

L'écriture de Cécile de Multedo se caractérise par[12] :

  • une forte inspiration africaine, en particulier nord-africaine
  • une sensibilité poétique prononcée
  • un mélange de poésie et de prose, comme en témoigne "Mirages et chimères"[13]
  • une exaltation émotionnelle dans ses descriptions et narrations[10].

Contexte littéraire

Cécile de Multedo s'inscrit dans la lignée des écrivains français inspirés par le monde arabe au début du XXe siècle[14],[15] Elle fait partie des auteures qui ont contribué à enrichir la littérature française avec des perspectives et des imageries issues de leurs expériences ou de leur fascination pour le continent africain.

Son œuvre peut être considérée aux côtés d'autres écrivaines de son époque qui ont exploré des thèmes similaires, comme Isabelle Eberhardt[10], également mentionnée pour ses écrits sur l'Afrique.

Notes et références

  1. Cécile de Multedo, Au bord du rêve, , 108 p. (ISBN 9782307102502, lire en ligne).
  2. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom CORTEGGIANI Cécile Multedo (consulté le )
  3. Cécile de Multedo, Les sentiers de Kededdah, Tunis, , 4 p. (lire en ligne), « J'attendrais », p. 3 :

    « "J’attendrai dans ton ombre, et sans jamais me plaindre ;

    J’attendrai sans rien dire en ne demandant rien. Le temps pourra passer sans ternir et sans vaincre Cet amour que je garde, et qu’un jour, à la fin Tu trouveras très pur, comme une fleur divine Sur laquelle ne passe aucun souffle mauvais.

    J’irai sur la route voisine, Forte, sans me lasser jamais ; J’irai vers une autre certaine, Les yeux levés vers la clarté Pour ne pas trop sentir ma peine.

    Je n’écouterai pas hurler l’Humanité Sur mes pas, me traitant de poète et de folle. Sur la route voisine, en portant mon fardeau J’irai t’attendre au but, sans geste, sans parole, Et tu viendras alors avec un cœur nouveau !

    Notre double passé sera resté dans l’ombre, Et nous serons deux nous devant l’aube… Nous deux ! Les souvenirs d’hier mourront dans la nuit sombre, Tout ce qui fut maudit, du Destin malheureux, Ira s’anéantir au fond noir des abîmes D’où remonte l’oubli. Nous n’aurons pas souffert, Nous n’aurons pas aimé ! Nous irons vers les cimes Vierges et divins, et le cœur grand ouvert !

    J’attendrai dans ma Foi que le Soleil se lève ; Je ne sentirai pas les ronces du chemin. Je sais qu’il fera clair, et pour toujours, demain… Je sais qu’éteindrai dans tes bras tout mon rêve !

    J’attendrai pour cela, pour cet instant béni, À genoux s’il le faut, au bord de l’Infini !"

    Cécile de MULTEDO. Hammamet 1932.

    (Ces vers inédits feront partie d’un volume de poèmes intitulé « Les sentiers de Kededdah »).

    Ce texte est signé par Cécile de Multedo et date de 1932. »

  4. « Cécile.0 Multedo », sur roglo.eu (consulté le )
  5. « Généalogie de Cécile de MULTEDO », sur Geneanet (consulté le )
  6. Cécile de Multedo, « Cécile de Multedo », Le Croissant,‎ , p. 2 (lire en ligne [PDF])
  7. « Généalogie de Cécile de MULTEDO », sur Geneanet (consulté le )
  8. « Cécile Multedo (1887 - 1974) », sur man8rove.com (consulté le )
  9. « Cécile.0 Multedo », sur roglo.eu (consulté le )
  10. Marcelle Tinayre, « Les livres nouveaux », dans L’Ennemie intime, Édition de l’Illustration, , 7 p. (lire en ligne)
  11. « "Dictionnaire" des poétesses de l'entre-deux-guerres - Poétesses d'expression française, du Moyen-Age au 20e siècle », sur poetesses.blog4ever.com (consulté le )
  12. Yves Chatelain, La vie littéraire et intellectuelle en Tunisie de 1900 à 1937, FeniXX, (ISBN 978-2-307-20106-9, lire en ligne)
  13. Cécile de Multedo, « Cécile de Multedo », Le Croissant,‎ , p. 2 (lire en ligne [PDF]) :

    « A l'occasion de la parution du nouveau livre de Madame Cécile de Multedo (Mirages et Chimères), nous sommes heureux de reproduire ci-dessous les belles paroles qu'avait prononcées la Grande Française sous forme de déclaration à la Presse Arabe lors de sa tournée de conférences en Tunisie, en 1927-1928, paroles qui sont toujours d'actualité et dont nous possédons l'autographe.

    Mon but, mon rêve

    "Femme, isolée, perdue dans la masse, j'ai cheminé longtemps inconnue, silencieuse, observant la foule, m'attardant souvent sur le chemin pour mieux voir, mieux comprendre.

    Ayant passé une partie de mon enfance en Turquie et ayant par mon père entendu toujours vanter les nobles qualités des Musulmans, ce fut un vieil instinct fait de chers souvenirs qui fit ressortir à mes yeux, dans le mélange de races qui nous entourent, la seule race qui, en dehors de la mienne, put m'intéresser ici : la race arabe et, par conséquent, "L'Ame Musulmane", l'Ame même de ce pays.

    D'abord curieuse, en artiste, en poète, je me suis penchée sur les choses et les gens, vivement intéressée dès le premier regard par les contours, les lignes, les couleurs... Enfin, j'ai vu une âme palpiter sous les haiks et les burnous, une pensée sereine, profonde, philosophique, planer sur les fronts, malgré les défauts et les tares inhérentes à l'humanité. J'ai compris la poésie de certaines coutumes; j'ai entendu vibrer au fond de mon coeur de croyante l'appel séculaire des Mosquées, et alors, définitivement conquise, je me suis arrêtée émue à contempler au loin, dans le cadre lumineux de mes rêves, quelque chose qui, peu à peu, prenait un corps, devenait une réalité, un but merveilleux à poursuivre. J'ai vu dans un avenir proche (si chacun voulait m'aider dans cette tâche) j'ai vu dis-je, la destinée splendide de cette terre que j'aime, le jour où, la main dans la main, le Français et l'Arabe iraient davantage encore en frères, vers le progrès, l'un poussant l'autre vers la civilisation, la science, nécessaires à l'évolution, à la prospérité d'un peuple.

    Du jour où j'ai eu la vision nette de cette oeuvre à accomplir, je n'avais en mon pouvoir que de faibles moyens, que je serai peut-être blâmée des uns, méconnue des autres; j'ai songé que je n'étais qu'une femme, que simplement suivi un élan, que je suivrai d'ailleurs ainsi jusqu'au bout.

    Si Dieu m'a donné certains talents d'écrivain ou d'orateur, je les consacrerai à cette cause d'union et de concorde. Inlassablement, je parlerai aux uns de la France immortelle, généreuse, bienfaisante, tandis qu'aux autres, je dirai:

    "Arrêtez-vous, jugez, sans parti-pris et tendez la main à ces frères musulmans; tendez-leur la main comme à des êtres qui ont eu eux, certes de la noblesse, de la bonté; montrez-leur ce que c'est que le cœur d'un Français et ce que vaut son amitié."

    C'est ainsi que ma conférence sur l'"Islam" fut conçue pour ouvrir les yeux de ceux qui ne savent pas voir les beautés qui nous entourent, et que la conférence sur "La France" que je ferai dans quelques jours sera destinée à faire comprendre aux Musulmans que la France n'est pas celui-ci ou celle-là qui leur fut peut-être plus ou moins sympathique, que la France est quelque chose de plus grand, de plus haut, une clarté radieuse qui ne peut leur montrer que le chemin du bonheur. Ensuite dans cette même conférence, je rappellerai aux Français que chacun de nous est ici L'Apôtre de la Patrie, que chacun de nous représente une parcelle de notre chère France.

    J'ai depuis un an, que je suis dans cette voie, la satisfaction intense d'avoir de part et d'autre gagné du terrain.

    Certes les peines, les déceptions, les trahisons, les calomnies ont jeté leurs épines sur ma route difficile, mais "les chiens qui hurlent n'empêchent pas la caravane de passer". Je laisse et laisserai la meute hurler. Sa voix s'affaiblira...ou bien je ne l'entendrai plus. Forte de ma mission sûre d'être soutenue par les bons, je mènerai le grand combat sous le regard de Dieu unique qui comprend les uns et les autres, et qui à moins son humble créature, m'accordera la grâce d'être persévérante, patiente, résolue et d'arriver ainsi à ce but qui est mon plus cher rêve, d'y arriver par la force qui naît de la sincérité, de la foi et du désintéressement."

    Cécile de Multedo »

  14. Guy Dugas, Bibliographie de la littérature tunisienne des Français : 1881-1980, FeniXX, (ISBN 978-2-271-10910-1, lire en ligne)
  15. « ,SearchTerms:'colonial%20Cecile%20de%20Multedo',SortField:!n,SortOrder:0,TemplateParams:(Scenario:,Scope:BNT,Size:!n,Source:,Support:,UseCompact:!f),UseSpellChecking:!n))) Bibliothèque Nationale de Tunisie - Recherche », sur www.bibliotheque.nat.tn (consulté le )

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