Butte Saint-Clair

Butte Saint-Clair
La butte Saint-Clair vue du nord-est.
Présentation
Type
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 10′ 15″ N, 1° 16′ 37″ O

La butte Saint-Clair est une motte castrale, vestige d'un ancien édifice fortifié, qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française du Mesnil-Vigot, dans le département de la Manche, en région Normandie. La butte est classée au titre des monuments historiques.

Localisation

La motte avec basse-cour est située au bord du marais du même nom, au lieu-dit la Chaussée, à 2 km au nord du bourg du Mesnil-Vigot et à la même distance au sud-ouest de celui de Remilly-sur-Lozon au sein de la commune nouvelle de Remilly Les Marais, dans le département français de la Manche.

Historique

La motte féodale, qui relevait du fief du Hommet, et dont les chefs portaient le titre de baron de Remilly, cités vers 1080 à 1252[1], est le vestige d'une ancienne place forte bâtie vers le XIe siècle. Jourdain III du Hommet ( 1271), seigneur de Rémilly et Marigny, connétable de Normandie, fut le dernier de la lignée des Hommet à tenir le château de la Butte-Saint-Clair[2], qui passa par alliance à la famille de Courcy, puis au XIVe siècle aux Malesmain, puis aux Montauban[1].

En , vers la Saint-Laurent, la place, possession d'Olivier IV de Montauban[2], est assiégée et détruite par les partisans du roi de Navarre avec à leur tête Pierre de Saquainville[1], puis abandonnée après la guerre de Cent Ans[2].

En 1433, la baronnie échoit à la famille de Rohan-Guémené, et, vers 1609, à celle des Matignon, époque à laquelle il ne subsistait à peu près rien du château, à l'execption de la basse-cour et de la chapelle.

Description

La motte dont la forme d'origine, carrée ou circulaire, est inconnue[1], au sommet aplani et entourée d'un large fossé, mesure a à peu près quarante mètres de diamètre au sommet et a une hauteur de six à huit mètres[note 1]. On reconnaît encore très bien la forme de la basse-cour dont le rempart de terre subsiste encore en plusieurs endroits. Il est à noter que le volume des terres enlevées pour la création du fossé correspond au volume de la motte[1].

Sur le sommet de la motte subsiste l'angle d'une tour, ainsi qu'une tourelle creuse. L'angle, conservé sur une hauteur d'un mètre cinquante, serait le vestige d'un donjon maçonné rectangulaire datant vraisemblablement du XIVe siècle[3], et qui mesurait 12,30 × 15,60 m de côté avec des murs épais de 1,50 m et les tours d'angles quant à elles avaient environ 4,30 m de diamètre pour une épaisseur de 1 m[1].

L'immense basse-cour, en arc de cercle, qui s'appuie sur le marécage voisin ceint partiellement la motte. Elle est divisée en deux parties par un fossé. La partie nord présentent de nombreux affleurements de murs et des mouvements de terrain, laissant suggérer de la présence de constructions, dont celle de la chapelle Saint-Clair des Marais[1],[note 2], rasée à la Révolution, et dont, au XIXe siècle, on voyait encore les ruines, qui ont été abattues à la fin de ce même siècle.

Sur le site furent recueillis de nombreux tessons de poterie ainsi qu'une quantité importante de carreaux de pavement en céramique décorés et armoriés des XIVe siècle et peut-être du XIIIe[1].

Protection

La motte féodale, y compris les vestiges du château de Remilly, les douves et les chênes de bordure, est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [4].

Notes et références

Notes

  1. Salch donne pour hauteur 4 à 5 m et précise que dans les années 1930, la motte perdit 1,50 m de hauteur à la suite de la récupération des moellons[1].
  2. En 1380, la chapelle s'appelait Notre-Dame de la Beslière, et en 1598, chapelle du Bois de Remilly[1].

Références

  1. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 749 (cf. Mesnil-Vigot).
  2. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 344.
  3. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 198.
  4. « Motte féodale », notice no PA00110453, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architecture :
  • Portail du département de la Manche
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail du Moyen Âge central