Bullshit
Bullshit [ˈbʊlʃɪt][1] est à l'origine un terme d'argot américain vulgaire[2] (littéralement « merde de taureau »), généralement traduit par « baratin »[3],[4],[5] mais également traduisible par « foutaises »[5], « conneries »[6],[7]. L'apocope Bull, les initiales BS ou l'euphémisme bullcrap sont des équivalents modérés. L'interjection (Bullshit!) sert à dénoncer un mensonge ou une exagération.
Aspects linguistiques
Anglais britannique
Bullshit est présent, sans indication géographique (Br ou Am), dans Pardon My French!, dictionnaire de poche d'argot français-anglais et anglais-français paru en 1998 chez Harrap (p. 13).
Un équivalent britannique de l'interjection est bollocks![8], terme aussi orthographié bollox.
Traductions en français
Les dictionnaires anglais-français traduisent bullshit en fonction de la nature grammaticale du terme : substantif, modificateur (adjectif), interjection, verbe transitif, verbe intransitif.
Le substantif bullshit se traduit par « connerie » (singulier) ou « conneries » (pluriel)[9].
L'interjection bullshit! a pour traduction « c'est des conneries ! »[10].
Le verbe to bullshit se traduit par « raconter des conneries à » quand il est transitif et par « déconner », « raconter des conneries » quand il est intransitif[9].
Employé en tant que modificateur d'un substantif, bullshit peut être rendu par « à la con » ou « de merde », voire « merdique », ainsi dans bullshit job, « emploi à la con », « boulot de merde », « boulot merdique »[11].
Franglais
Si le terme ne figure ni dans l'ouvrage Les mots anglais du français publié chez Belin éditeur en 1998 par le linguiste Jean Tournier[12], ni dans le livre Évitez le franglais, parlez français ! d'Yves Laroche-Claire paru chez Albin Michel en 2004[13], il est en revanche recensé comme emprunt à l'anglais par Alfred Gilder dans son Dictionnaire franglais-français paru au Cherche midi en 1999. Cet auteur qualifie « bullshit » de « terme venu tout droit de la sous-culture yanquie » et lui donne trois acceptions : « 1/ imbécilités, sottises, stupidités, balivernes, conneries ; 2/ affabulations, mensonges ; 3/ crânerie (Québec) »[14].
Philosophie
Analyse de Harry Frankfurt
Une théorie du bullshit a été élaborée par feu le philosophe américain Harry Frankfurt dans un essai intitulé On Bullshit, dont la traduction en français par Didier Sénécal (De l'art de dire des conneries) date de 2006. Elle distingue nettement le bullshit (« conneries », « baratin ») du mensonge : alors qu'un menteur fait délibérément des déclarations fausses, le « diseur de conneries » est simplement indifférent à la vérité. Si un menteur a besoin de connaître la vérité pour mieux cacher celle-ci à son interlocuteur, le diseur de conneries en revanche, ne s'intéressant qu'à ses objectifs personnels, n'en a pas nécessairement besoin. Cette indifférence est jugée particulièrement dangereuse pour la vie civique et les institutions, car elle mine la distinction fondamentale entre le vrai et le faux (Frankfurt, 2002 : 343, cité par Townsen en 2024 [15]).
Sur cette base, des chercheurs ont défini deux grandes sous-catégories de bullshit : le hard bullshit (produit avec l’intention de tromper sur les intentions du locuteur) ; et le soft bullshit (produit sans souci de vérité mais sans volonté démontrable de tromper). Des exemples comme les publicités Marlboro, qui suggèrent que fumer rend courageux comme un cow-boy, illustrent ce soft bullshit où l’énonciateur ne prétend pas croire à son propre message[15]. Cette distinction peut inclure des types de discours apparemment anodins mais potentiellement destructeurs, que l'on peut retrouver dans certaines conversations creuses de réseaux sociaux, dans de nombreux slogans publicitaires ou dans de nombreuses réponses d'IA génératives (voir plus bas), qui par leur fréquence, contribuent à banaliser le bullshit et à une perte de sens de certains espaces de discussion, un effet que Frankfurt identifie comme une menace civilisationnelle[15].
En 2006, le philosophe a publié un ouvrage complémentaire, On Truth, réflexion sur le désintérêt de nos sociétés pour la vérité, et plaidoyer pour la valeur de la vérité.
Analyse de Pascal Engel
Pascal Engel, tout en rappelant que le choix du traducteur du livre de Frankfurt est le mot « connerie », lui préfère celui de « foutaise »[16]. Il s'en justifie ainsi :
« Frankfurt cite l'Oxford Englih Dictionary : [...] « propos ou écrit trivial, non sincère, ou mensonger ; non sens ». Cela ne correspond pas exactement à « connerie » en français, ni à « bêtise ». Le bullshitting se caractérise par une forme de représentation trompeuse qui n'est pas de la bêtise [...] Frankfurt fait aussi le rapprochement avec l'anglais humbug qui signifie « fumisterie ». Mais un fumiste est quelqu'un qui pratique une certaine forme de sophistication dans sa fabrication du faux. Le bullshit au contraire évoque plutôt une sorte de diarrhée, un flux non contrôlé [...] La foutaise est ce qu'on lâche mais qui est dénué de sens, sans intérêt. Le bullshitter se moque de la vérité, il s'en fout[16]. »
Selon Engel, le bullshitter est indifférent à la valeur de vérité de ses assertions et il n'est « même pas clair qu'il fasse des assertions »[17], il est plutôt « engagé dans une forme de « simulation » de l'assertion, ne s'intéressant pas à la vérité mais uniquement à l'effet de son discours sur l'auditeur »[18]. En ce sens, il rejoint Frankfurt pour distinguer le bullshitter du menteur : il n'est pas soucieux de mentir, mais insoucieux de savoir s'il dit vrai[19]. Il convient donc pour Engel, comme pour Frankfurt, de caractériser la foutaise non à partir de l'assertion produite, mais en tant qu'activité, marquée par « une imposture, une forme d'escroquerie sur le discours », une indifférence à la vérité et un « faire semblant : faire semblant d'affirmer quand on n'affirme rien, faire semblant de dire quand on ne dit rien »[20].
Autres analyses
John Searle aimait reprendre un trait d'esprit selon lequel Jacques Derrida était le genre de philosophe qui donne une mauvaise réputation au bullshit[21]. L'identité de l'auteur originel de la remarque est cependant incertaine[22].
Bullshit dans la philosophie française
Selon le philosophe anglais Gerald Cohen[23], repris par le neuroscientifique suisse Sebastian Dieguez[24], la France, et plus spécifiquement Paris, constituerait un terreau particulièrement propice à l'épanouissement du bullshit académique. On peut en trouver des exemples dans les écrits des penseurs postmodernes comme Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Jacques Lacan ou Julia Kristeva. Une de ses spécificités serait de se parer d'une fausse profondeur par le biais d'énoncés peu clairs (et impossibles à clarifier sans déformation[25]), accompagnés d'une certaine indifférence à l'égard du vrai ou de sa recherche (voir également sous : Effet Gourou). Cohen explique ce phénomène par trois facteurs principaux qui se combinent entre eux.
Le premier de ces facteurs se trouve dans l'autorité prédominante qu'exerce Paris sur le monde intellectuel, politique (et Dieguez ajoute médiatique)[26], ainsi que l'interpénétration de ces sphères entre elles. Cette centralisation, cette confusion entre domaines distincts, de même que l'uniformité du système académique français, empêcheraient la survenue de courants de pensées critiques, voire divergents, et favoriseraient ainsi l'émergence d'impostures intellectuelles comme le bullshit[25].
Le deuxième facteur est à chercher dans le goût et l'aptitude des Français pour le style, qui bien souvent prédomine sur le fond, et permet de dissimuler plus aisément le bullshit le cas échéant, tout en favorisant sa diffusion par son aspect saisissant[27]. Comme le note Dieguez: « Le discours devient pour ainsi dire une affaire esthétique plutôt qu'épistémique[28] ». La France possède en outre une solide tradition d'écrivains-philosophes, tels que Diderot, Rousseau, Sartre ou Camus, ce qui favoriserait également un mélange des genres et empêcherait, dans une certaine mesure, une application rigoureuse de l'appareil critique à l'égard des thèses philosophiques avancées[29].
Enfin, le troisième et dernier facteur prépondérant se situe, toujours selon Cohen, dans l'intérêt soutenu du grand public français pour la production intellectuelle dans des domaines dont il n'est pas spécialiste (comme la philosophie), ce qui favoriserait une certaine tendance à s'intéresser à ce qui est décrété intéressant par l'intelligentsia parisienne, au détriment de ce qui est vrai, mais pourrait s'avérer potentiellement plus ennuyeux[30]. On préférera ainsi un discours passionné qui sonne radical mais comporte potentiellement plus d'inexactitudes à un discours plus rigoureux mais de facture plus conformiste[31].
« D'une façon ou d'une autre, [ces] facteurs concourent à ce que les auteurs recherchent quelque chose de nouveau, d'intéressant et, si possible, de choquant, plutôt que ce qui augmente notre contact avec la réalité. Dans ce qui constitue peut-être l'apogée du développement du bullshit, un apogée que Hegel aurait pu appeler "le bullshit élevé à la conscience de lui-même", la vérité est (comme dans une grande partie du postmodernisme) expressément dénigrée. En partie parce que la vérité n'est même pas visée, les thèses fausses ou, plutôt, fallacieuses, foisonnent, et elles sont protégées contre leur révélation par un énoncé obscur et/ou par une défense obscure lorsqu'elles sont contestées : ainsi, le bullshit foisonne également[32]. »
Intelligence artificielle générative
Dans le domaine de l'IA générative et en particulier des larges modèles de langage (LLMs), une « bullshit machine » est une intelligence artificielle qui produit des réponses ne tenant pas compte de la vérité ni des faits. Certains auteurs comme Hicks et al. (2024) soutiennent que ces réponses de l'IA, et même « l'activité globale des grands modèles linguistiques, sont mieux comprises comme du bullshit (tel que défini par feu Henri Frankfurt » que comme de l'intelligence[15]. Ils s'appuient sur une définition philosophique du « bullshit » (type d'énoncés écrits ou dits produits sans souci de leur véracité) telle que formulée par Harry Frankfurt, et notamment reprise par Bergstrom (2021)[33],[34],[35],[36].
Contrairement aux hallucinations, qui traduisent l'équivalent d'une réelle perte de contact avec la réalité, le bullshit décrit une production montrant un désintérêt structurel pour la véracité (désintérêt qui serait, a priori, un biais de l'IA, le plus souvent motivé par des objectifs de persuasion ou de satisfaction de l'utilisateur[37]. C'est pourquoi certains auteurs (comme Hicks, Humphries et Slater dans un essai intitulé « ChatGPT, c'est du pipeau » ), pour chatGPT préfèrent parler de machine à produire du « canular » ou du contenu « pipeau », estimant que des termes trop anthropomorphisant courants tels qu'« hallucination » et « fabulation » déforment les LLM et sèment une confusion potentiellement néfaste pour la société[38]. D'autres comme le chercheur en histoire des philosophies et des religions, Jimmy Alfonso Licon (2025), critiquent cette dernière approche comme étant trop caricaturale, car « se débarrassant trop vite de termes anthropomorphiques comme « hallucination » et « fabulation », qui pourraient s'avérer utiles pour comprendre l'IA générative. Explorer le langage pour articuler de bonnes manières de comprendre les LLM est une tâche socialement importante, qui nécessite une ouverture d'esprit critique, une certaine connaissance historique et une approche nuancée du fonctionnement des différents mots utilisés pour décrire l'IA »[39].
« Bullshit Index » (bullshit dans les larges modèles de langage)
Un « Bullshit Index » a été proposé (en 2025) par une équipe d'universitaires de Princeton et Berkeley pour mieux évaluer la fiabilité des réponses générées par les IA et pour contribuer à l'alignement éthique des modèles.
C'est un un indicateur quantitatif, calculé via une grille d'analyse mesurant le degré d'« indifférence à la vérité » manifesté par les grands modèles de langage (LLMs) [33] et permet aussi de mieux comprendre les mécanismes discursifs qui rendent les IA convaincantes et parfois trompeuses.
Le « Bullshit Index » aide à caractériser plusieurs sous-catégories de dérives discursives des IA génératives : hallucinations, affirmations non vérifiées, formulations ambiguës ou complaisances rhétoriques (quand l'IA flatte de manière non-sincère son utilisateur). Les chercheurs ont établi une taxonomie en quatre catégories :
- empty rhetoric (rhétorique creuse) ;
- paltering (vérités partielles trompeuses) ;
- weasel words (termes vagues ou dilatoires) ;
- unverified claims (assertions non sourcées).
Selon ces chercheurs, un biais induit par les techniques d'apprentissage de l'IA par renforcement par retour humain (RLHF) aggravent la production de bullshit, en poussant les modèles à privilégier la fluidité et la persuasion au détriment de la véracité[33] ; certaines stratégies de réponse au prompting comme le Chain-of-Thought (Chaine de pensée) amplifient certaines formes de bullshit, notamment la rhétorique creuse et les vérités partielles ; Une prévalence marquée de bullshit est observée dans les contextes politiques, où les modèles emploient massivement des weasel words pour éviter les prises de position explicites[33].
Le « Bullshit Index » mesure le hiatus, la distance, entre deux signaux : la croyance interne du modèle, qui représente la probabilité qu'il attribue à l'affirmation, et son affirmation explicite) traque les hallucinations, contournement de la vérité, baratins et fausses informations générées ou répercutées par les modèles de langage LLM, afin notamment de quantifier leur part d'invention et mieux trouver des moyens de limiter ce comportement : Des chercheurs de Princeton estiment qu'outre les faussetés flagrantes, les LLM Il donne souvent de bonnes réponses, mais cherchent aussi à manipuler l'humain pour qu'il croit cette réponse, en abusant d'un langage ambigu, de vérités partielles ou de flatteries qui peuvent tromper les utilisateurs[33].
Selon Liang et al. (2025), que les techniques d'apprentissage largement répandues semblent exacerber ce problème de manque d'engagement de l'IA envers la vérité. Fernández Fisac distingue bien l'hallucination (perte du fil de la réalité sans intention de tromper) du « bullshit » (ici, le problème n'est pas que le modèle se trompe sur ce qui est vrai, mais plutôt qu'il ne s'engage pas à rapporter la vérité et produit un baratin creux et vague). Un indice de bullshit proche de 1 signifie que les affirmations sont largement indépendantes des croyances internes, révélant ainsi une forte indifférence à la vérité. Un indice de bullshit proche de zéro implique que l'affirmation du modèle est fortement corrélée à sa croyance interne[33].
Un élément d'explication est que l'IA est conçue pour aussi s'améliorer en fonction du retour des utilisateurs (qui peuvent par exemple signaler et expliquer un mécontentement, ou cliquer sur un pouce pour signifier que la réponse de l'IA est conforme à ce qui était attendu. Ceci a produit un biais, qui est une inclination de l'IA à « faire croire », et à brosser un tableau faussement optimiste des perspectives de l'utilisateur. Pour contrer ce biais qui nuit à l’alignement de l'IA et donc à la confiance qu'on peut lui accorder, les auteurs avaient déjà proposé d'introduire dans le processus d'apprentissage de l'IA le concept de « rétroaction rétrospective » amenant les évaluateurs humains à donner leur avis après avoir vu les résultats de chaque interaction, plutôt que simplement d'après le contenu de la réponse. Mais demander aux utilisateurs de formuler un tel avis rétrospectif est logistiquement complexe pour les entreprises qui produisent les IA. Les auteurs ont donc simulé les conséquences des conseils en utilisant un autre modèle de langage pour prédire ce qui va se passer. Ils montrent que pour cela, l'IA doit trouver des voies pour fournir des réponses réellement utiles, aboutissant à des simulations indiquant que l'utilisateur a obtenu le résultat souhaité. Selon eux, si on entraine l'IA avec un « apprentissage par renforcement à partir de simulations rétrospectives » (RLHS), la satisfaction et l'utilité réelle des utilisateurs augmentent simultanément.
Notes et références
- ↑ Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- ↑ (en) Bullshit, Online Etymology Dictionary : « "eloquent and insincere rhetoric," 1915, American English slang »
- ↑ Jacques Bouveresse, L'histoire de la philosophie, l'histoire des sciences et la philosophie de l'histoire de la philosophie, , 46 p. (ISBN 978-2-7226-0478-0, lire en ligne), p. 39.
- ↑ Sebastian Dieguez, Total bullshit ! : Au cœur de la post-vérité, , 340 p. (ISBN 978-2-13-080772-8, lire en ligne), p. 297.
- Dominique Turcq, Travailler à l'ère post-digitale : Quel travail pour 2030 ?, , 224 p. (ISBN 978-2-10-079236-8, lire en ligne), p. 149.
- ↑ Étienne et Simone Deak, Grand dictionnaire d'américanismes, Éditions du Dauphin, Paris, 8e édition, 1987, rubrique « Bullshit », p. 101 : « Bullshit (A). Ineptie, absurdité, foutaise. Mensonge, craques, exagération, galéjade ».
- ↑ Bullshit, Cambridge Dictionary.
- ↑ Rubrique bollocks, reference.com.
- Dictionnaire bilingue anglais-français Larousse.
- ↑ Entrée Bullshit du dictionnaire Collins français-anglais en ligne.
- ↑ site tr-ex.me.
- ↑ Jean Tournier, Les mots anglais du français, Belin, 1998, 588 p.
- ↑ Yves Laroche-Claire, Évitez le franglais, parlez français !, Albin Michel, coll. « Les dicos d'or de Bernard Pivot », 2004, 295 p.
- ↑ Alfred Gilder, En vrai français dans le texte. Dictionnaire franglais-français, le cherche midi, 1999, 376, p. 51 (rubrique bullshit).
- (en) Michael Townsen Hicks et James Humphries, « ChatGPT is bullshit », sur Ethics and Information Technology, (ISSN 1572-8439, DOI 10.1007/s10676-024-09775-5, consulté le ), p. 38
- Engel 2019, p. 384.
- ↑ Engel 2019, p. 385.
- ↑ Engel 2019, p. 386.
- ↑ Engel 2019, p. 387.
- ↑ Engel 2019, p. 391.
- ↑ [1]
- ↑ [2].
- ↑ (en) Cohen, G. A., Finding Oneself in the Other: Chapter V (Complete Bullshit), II. "Why one kind of bullshit flourishes in France", Princeton University Press, , pp. 108-114.
- ↑ Dieguez, Sebastian, Total bullshit!: au coeur de la post-vérité, "Bullshit et culture: les méfaits du parisianisme", PUF, , pp. 96-101.
- Cohen, 2012, pp. 105.
- ↑ Ibid., p. 97.
- ↑ Ibid., p. 110.
- ↑ Dieguez, 2018, p. 98.
- ↑ Cohen, 2012, pp. 111-112.
- ↑ Ibid., pp. 110-111.
- ↑ Ibid., p. 112.
- ↑ "In one way or another, the features conspire to make authors go for something novel, and interesting, and, if possible, shocking, rather than for what increases contact with the truth. In what perhaps ranks as the consummation of the development of bullshit, a consummation that Hegel might have called “bullshit risen to consciousness of itself,” truth is (as it is in much postmodmernism) expressly disparaged. Partly because truth is not even aimed at, false, or, rather, untrue theses, abound, and they are protected against exposure by obscure statement and/or by obscure defense when they are challenged: so bullshit, too, abounds." Ibid., pp. 113-114, (c'est nous qui traduisons).
- Liang, K., Hu, H., Zhao, X., Song, D., Griffiths, T. L., & Fisac, J. F. (2025). Machine Bullshit : Characterizing the Emergent Disregard for Truth in Large Language Models. arXiv preprint arXiv:2507.07484.|url=https://arxiv.org/pdf/2507.07484
- ↑ Bergstrom, C. T. and West, J. D. Calling bullshit: The art of skepticism in a data-driven world. Random House Trade Paperbacks, 2021
- ↑ Carl T. Bergstrom, C. B. O. ChatGPT Isn't ‘Hallucinating.' It's Bullshitting. — undark.org. https://undark.org/2023/04/06/chatgpt-isnt-hallucinating-its-bullshitting
- ↑ Carson, T. L. Frankfurt and cohen on bullshit, bullshiting, deception, lying, and concern with the truth of what one says. Pragmatics & Cognition, 23(1):53–67, 2016.
- ↑ (en) « AI Misinformation: The Bullshit Index Explained - IEEE Spectrum » [archive du ], sur spectrum.ieee.org, (consulté le )
- ↑ (en) David Gunkel et Simon Coghlan, « Cut the crap: a critical response to “ChatGPT is bullshit” », sur Ethics and Information Technology, (ISSN 1572-8439, DOI 10.1007/s10676-025-09828-3, consulté le ), p. 23
- ↑ (en) Jimmy Alfonso Licon, « ChatGPT is Bullshit (Partly) Because People are Bullshitters », Philosophy & Technology, vol. 38, no 2, , p. 75 (ISSN 2210-5441, DOI 10.1007/s13347-025-00907-3, lire en ligne, consulté le )
Compléments
Bibliographie
- Pascal Engel, Les Vices du savoir, Marseille, Agone, .
- Jean-François Marmion, Psychologie de la connerie, Éditions sciences humaines, 2018
- Carlo Cipolla, Les lois fondamentales de la stupidité humaine, Editions PUF, 2012
- Gerald Cohen, Finding Oneself in the Other, Princeton University Press, 2012.
- Sebastian Dieguez, Total bullshit!: au coeur de la post-vérité, PUF, 2018.
Articles connexes
Liens externes
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