Bulgares
| Bulgarie | 5 118 494 (2021) |
|---|---|
| Ukraine | 600 000 (2020)[1]. |
| Allemagne | 416 000 (2020)[1]. |
| Turquie | 350 000 (2020)[1]. |
| États-Unis | 300 000 (2020)[1]. |
| Espagne | 250 000 (2020)[1]. |
| Grèce | 200 000 à 250 000 (2020)[1]. |
| Royaume-Uni | 200 000 (2020)[1]. |
| Canada | 180 000 (2020)[1]. |
| Italie | 100 000 (2020)[1]. |
| Moldavie | 90 000 (2020)[1]. |
| Argentine | 75 000 à 80 000 (2020)[1]. |
| France | 50 000 à 80 000 (2020)[2] |
| Portugal | 70 000 (2020)[1]. |
| Brésil | 62 000 à 65 000 (2020)[1]. |
| Chypre | 50 000 (2020)[1]. |
| Russie | 50 000 (2020)[1]. |
| Israël | 50 000 (2020)[1]. |
| Belgique | 40 687 (2020)[3]. |
| Autriche | 35 000 (2020)[1]. |
| Tchéquie | 25 000 (2020)[1]. |
| Hongrie | 20 000 (2020)[1]. |
| Afrique du Sud | 20 000 (2020)[1]. |
| Australie | 10 000 à 15 000 (2020)[1]. |
| Suède | 10 000 (2020)[1]. |
| Croatie | 8 000 à 10 000 (2020)[1]. |
| Roumanie | 8 000 (2020)[1]. |
| Émirats arabes unis | 7 000 (2020)[1]. |
| Kazakhstan | 7 000 (2020)[1]. |
| Malte | 6 000 (2020)[1]. |
| Slovénie | 5 000 (2020)[1]. |
| Mexique | 5 000 (2020)[1]. |
| Macédoine du Nord | 3 504 (2021)[4]. |
| Population totale | 9 millions |
| Langues | bulgare |
|---|---|
| Religions | orthodoxie bulgare, minorités musulmane, catholique, protestante |
| Ethnies liées | Slaves méridionaux |
Le terme Bulgare (en bulgare : българи, prononcé [ˈbəlɡari]) peut définir :
- selon la constitution bulgare, le droit international et le droit du sol, un citoyen de la Bulgarie quelle que soit ses origines, sa langue et sa culture ;
- selon la définition ethnique, la langue et le droit du sang, un peuple slave méridional qui partage une même origine, histoire et culture. Il vit principalement en Bulgarie, mais aussi en Ukraine dans la région du Boudjak, en Moldavie (Gagaouzie) et en Thrace orientale. Il existe une diaspora dans les pays d'Europe de l'ouest (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, etc) et d'Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, etc).
Étymologie
Les Bulgares tirent leur ethnonyme des Proto-Bulgares. Leur nom n'est pas complètement compris et difficile à retracer avant le IVe siècle apr. J.-C.[5]. Il est peut-être dérivé du mot proto-turc *bulģha (« mélanger », « secouer », « remuer ») ou de son dérivé *bulgak (« révolte », « désordre »)[6]. Les étymologies alternatives incluent la dérivation d'un composé du proto-turc (oghoures) *bel ("cinq") et *gur ("flèche" dans le sens de "tribu"), une division proposée au sein des Outigoures ou Onoghours ("dix tribus" )[7].
Origines
Au sein du Premier Empire bulgare, l'ethnogenèse des Bulgares actuels s'effectue par osmose entre[8] :
- la masse des Slaves méridionaux (les Sklavènes) installés dans le pays depuis le VIe siècle et passés au VIIIe siècle du pervoslavisme au christianisme de rite byzantin : ils donnent au pays sa langue ;
- l'aristocratie des cavaliers proto-bulgares, qui donnent au pays son nom : ils passent du tengrisme au au christianisme byzantin en l'an 865 ;
- les minorités :
- les autochtones thraces, ayant pour partie conservé leur langue daco-thrace, pour partie romanisés avec des parlers est-romans, et pour partie hellénisés ;
- les Grecs sur les côtes.
Thraces
Hellénisés (au sud de la ligne Jireček) ou non, romanisés (au nord de la ligne Jireček) ou non, les Thraces sont les habitants antiques de la Bulgarie et d'autres territoires d'Europe du Sud-Est et d'Anatolie (Bithynie, Phrygie). Comme ils ont été en grande partie assimilés par les Slaves arrivés dans les Balkans à partir du VIe siècle, les Bulgares actuels les comptent parmi leurs ancêtres.
La Thrace orientale a fait partie pendant plus de six siècles de l'Empire ottoman, et aujourd'hui de la Turquie. On y trouve la grande ville d'Istanbul, l'ancienne Constantinople, en bulgare Tsarigrad (« ville du César »). Une cathédrale bulgare s'y élève sur la rive sud de la Corne d'or. Mais évoquer les nombreux Bulgares de Turquie devenus musulmans est un tabou : la langue bulgare semble beaucoup parlée en Thrace orientale et à Istanbul. Il n'y a pas de statistiques pour dénombrer les Bulgares de Turquie, car le nationalisme ambiant et l'intolérance religieuse dissuadent les citoyens turcs d'ascendance chrétienne de mentionner leurs origines, et par ailleurs les Bulgares musulmans, appelés Pomaques, ne sont pas toujours considérés comme de « vrais Bulgares » en Bulgarie. Les Bulgares de Turquie affirment être au moins trois millions, mais les autorités turques ne reconnaissent pas ces chiffres. Traditionnellement, les Bulgares de Turquie vivent en Thrace orientale, à Istanbul et dans le Nord-Ouest de l'Anatolie, dans la région de Bursa.
Slaves
L'élément slave est majoritaire dans le peuple bulgare actuel. Il lui a apporté sa langue et cet apport est prépondérant. C'est pour les Slaves que les saints Cyrille et Méthode ont développé l'alphabet cyrillique. Avant d'être unifiés par les Proto-Bulgares, les Slaves méridionaux vivaient en petits duchés, les « Sklavinies », qui avaient progressivement échappé à l'autorité byzantine. C'est ce que raconte le chroniqueur Procope, qui les appelle « Sklavènes ». L'évolution de leur langue (initialement écrite au moyen de l'alphabet glagolitique) a produit trois langues actuelles, fortement apparentées : le slavon (devenu liturgique), le bulgare et le macédonien.
Proto-Bulgares
Les Proto-Bulgares, peuple cavalier turcophone originaire de la steppe eurasienne, migrent vers l'ouest et la steppe pontique, se mélangeant aux populations iranophones qu'ils y rencontrent (Sarmates, Roxolans, Alains…). Ils fondent d'abord l'ancienne Grande Bulgarie dans le sud de l'actuelle Ukraine, entre les bouches du Danube et le Don, puis en 680 le khanat bulgare du Danube dans le bassin du bas-Danube. Progressivement, ils adoptent la langue slave dite « slavon » et passent du tengrisme à la religion pravoslave, puis au christianisme en 865, formant le Premier Empire bulgare[9].
Génétique
Il est intéressant de remarquer que, malgré les cinq siècles de domination ottomane, la population de la Bulgarie n’a pas été enrichie par le type génétique turc comme l'affirme catégoriquement le professeur Draga Tontcheva, responsable de la chaire de génétique médicale à l’Université de médecine. Cela n'est pas le cas des Turcs de Bulgarie[10].
Débat ethnographique
Armoiries de la Bulgarie et de la Macédoine médiévale.
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Une question débattue est la catégorisation des Macédoniens slaves et des Bulgares parmi slaves méridionaux : ensemble comme locuteurs de deux variantes d'une même langue, ou bien séparément, comme deux ethnies différentes[11] ? La position officielle de la république de Macédoine du Nord est qu'il s'agit de deux peuples slaves méridionaux bien différents. Pour les sources bulgares, la partie bulgare de la Macédoine historique (oblast de Blagoevgrad) est peuplée de Bulgares[12] ; pour les sources macédoniennes, de Macédoniens ethniques[13]. Les sources antérieures au royaume de Yougoslavie considèrent les Macédoniens slaves comme des Bulgares occidentaux et leur langue comme un dialecte bulgare, bien que les chrétiens rebelles à l'autorité turque en Macédoine, s'affirmaient déjà comme « macédoniens » en 1893. Le se constitue le parti communiste macédonien et le se réunit l'assemblée anti-fasciste pour la Libération du Peuple macédonien (ASNOM) qui, affirmant l'identité du peuple macédonien slave distinct des Bulgares, proclame la République populaire de Macédoine (-) au sein de la Yougoslavie communiste[14].
Dans les récits protochronistes, les Bulgares, en provenance du pays de « Bulkh » aux pieds du mont Iméon dans l'actuel Afghanistan, feraient partie des tout premiers Indo-européens[15], tandis que les Macédoniens slaves seraient issus en droite ligne des Macédoniens antiques (peuple hellénique) ayant adopté par la suite la langue slave[16],[17],[18].
En tout cas, parmi les citoyens bulgares, au recensement de 2011, 77 % se déclaraient Bulgares ethniques et 23 % comme appartenant aux communautés minoritaires gagaouze, pomaque, tatare, tsigane, turque ou valaque[19].
Notes
- (bg) « Идва ли краят на изнасянето от България? », sur www.24chasa.bg (consulté le ).
- ↑ [1]
- ↑ https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population#figures
- ↑ (mk) « Попис на населението, домаќинстватa и становите во Република Северна Македонија, 2021 » [PDF], sur stat.gov.mk, (ISBN 978-608-227-343-3, consulté le ).
- ↑ Dilian Gurov, « The Origins of the Bulgars » [archive du ], (consulté le ), p. 3
- ↑ Bowersock, Glen W. & al. Late Antiquity: a Guide to the Postclassical World, p. 354. Harvard University Press, 1999. (ISBN 0-674-51173-5).
- ↑ Karataty, Osman. In Search of the Lost Tribe: the Origins and Making of the Croatian Nation, p. 28.
- ↑ * Ivan Iltchev (trad. du bulgare), La Rose des Balkans : histoire de la Bulgarie des origines à nos jours, Sofia/Paris, Colibri/Ophrys, , 376 p. (ISBN 954-529-260-1).
- ↑ Dimitrina Aslanian, Histoire de la Bulgarie : de l'Antiquité à nos jours, Versailles, Trimontium, , 2e éd., 510 p. (ISBN 2-9519946-1-3).
- ↑ Études génétiques sur les Bulgares actuels, sur khazaria.com : (en) Bulgarian Genetics: Abstracts and Summaries.
- ↑ Les Macédoniens existent-ils ?, 104 p., p. 102
- ↑ (bg) Atanas Strumski, « Как македонистите “повишават” единствено и само българите в Македония на „етнички македонци“ в историческите си фалшификации »
- ↑ Victor Friedman, « Linguistic emblems and emblematic languages: on language as flag in the Balkans » ; Alexander Ronelle, « In honor of diversity: the linguistic resources of the Balkan », in (en) Kenneth E. Naylor memorial lecture series in South Slavic linguistics, vol. 1 et 2, Dept. of Slavic and East European Languages and Literatures of the Ohio State University, 1999 - 2000, Columbus, États-Unis.
- ↑ (en) Valentina Georgieva et Sasha Konechni, Historical Dictionnary of the Republic of Macedonia, Lanham (Md.), Scarecrow Press, , 359 p. (ISBN 0-8108-3336-0).
- ↑ Selon la carte apocryphe de l’Asie centrale dite « d‘Asparoukh », dessinée par l’académicien S. T. Eremian : voir Vera Atanasova et Sylvain Gouguenheim (dirs.), « L'Empire bulgare : mythe historiographique ou réalité historique », dans Les Empires médiévaux, Perrin 2019, (ISBN 978-2-262-04824-2), p. 159-160.
- ↑ David Marshall Lang, (en) Bulgarians : From Pagan Times to the Ottoman Conquest, Thames and Hudson publ., London, 1976.
- ↑ (en) « Transmittal of document relative to the Macedonian question in Yugoslavia »
- ↑ (en) Georgi Bardarov, За петата ракия. Дядо., Musagena, , 86 p. (ISBN 9786199122532).
- ↑ « Народно събрание на Република България - Конституция », sur Parliament.bg (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) R.J. Crampton, A Concise History of Bulgaria, Cambridge University press, , 2e éd. (1re éd. 1997), 287 p. (ISBN 0-521-61637-9, lire en ligne)
- Georges Castellan et Marie Vrinat-Nikolov, Histoire de la Bulgarie : Au pays des Roses, Brest, Armeline, , 351 p. (ISBN 978-2-910878-32-0 et 2-910878-32-5)
Articles connexes
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