Abrutissement numérique

L'abrutissement numérique, ou écervelage au Québec[1], familièrement désigné comme le brain rot ou brainrot (« pourriture du cerveau », « pourriture cérébrale », en anglais) regroupe les effets psychologiques et cognitifs négatifs causés par l'exposition à un contenu Internet considéré comme de faible qualité ou de faible valeur[2]. Le terme fait également référence à l'utilisation excessive des médias numériques, en particulier des divertissements de courte durée[3], qui peuvent affecter la santé cognitive, en entraînant par exemple une réduction de la capacité d'attention ou une altération du fonctionnement mental — des traits principalement associés à la génération Alpha[4]. On associe parfois l'abrutissement numérique au brouillard mental[1].

Terme anglais

Le terme brain rot a été nommé mot de l'année 2024 par l'Oxford University Press[5] à la suite d'un vote proposé à 37 000 personnes dans un choix restreint de mots[6]. Son utilisation moderne est définie par l'Oxford University Press comme « la détérioration supposée de l'état mental ou intellectuel d'une personne, considérée comme étant le résultat d'une surconsommation de matériel (maintenant particulièrement de contenu en ligne) considéré comme trivial ou peu stimulant »[7].

Origine et utilisation

En 1854, le terme brain rot a été utilisé pour la première fois par l’auteur américain Henry David Thoreau[8] dans le livre Walden. Trouvé pour la première fois en ligne en 2004, le terme brainrot a été utilisé en 2007 par les utilisateurs de Twitter pour décrire les jeux télévisés de rencontres, les jeux vidéo et les « rencontres en ligne »[9]. L'utilisation de l'expression a augmenté en ligne dans les années 2010 avant de devenir rapidement plus populaire en 2023, lorsqu'elle est devenue un mème Internet[9].

En 2024, le concept de brainrot est le plus souvent utilisé dans le contexte des habitudes numériques de la génération Alpha, les critiques exprimant que cette génération est « excessivement immergée dans la culture en ligne »[10]. Un individu dont la culture est constituée exclusivement de références Internet peut être considéré comme victime du brainrot[11].

Articles connexes

Références

  1. « écervelage », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française, (consulté le ).
  2. (en-US) Jessica Roy, « If You Know What 'Brainrot' Means, You Might Already Have It », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Why teenagers are deliberately seeking brain rot on TikTok », Psyche Ideas (consulté le ).
  4. (en-US) « Brain Rot: The Impact on Young Adult Mental Health », Newport Institute, (consulté le ).
  5. (en) « ‘Brain rot’ named Oxford Word of the Year 2024 », sur Oxford University Press, Oxford, (consulté le ).
  6. « Un mot pour un mal. Oxford déclare "Brain rot" [pourriture cérébrale] expression de l'année 2024 ! », sur France Culture, .
  7. (en) Yasmin Rufo, « Losing your mind looking at memes? The dictionary has a word for that », sur BBC, .
  8. « Writer Thoreau warned of brain rot in 1854. Now it's the Oxford Word of 2024 » (consulté le ).
  9. (en) « What is 'brain rot'? Do you have it? », SBS News (consulté le ).
  10. (en-US) North, « iPad kids speak up », sur Vox, (consulté le ).
  11. Roy, « If You Know What 'Brainrot' Means, You Might Already Have It », The New York Times, .
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