Bombardement du cinéma Rex d'Anvers

Bombardement du cinéma Rex d'Anvers

Le nouveau cinéma Rex en 1976, sur l'avenue De Keyser

Date
Lieu Anvers, Belgique
Victimes Soldats alliés
Civils belges
Morts 567
Blessés 291
Auteurs Waffen-SS
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 51° 13′ 04,1″ nord, 4° 25′ 02,5″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique

Le bombardement du cinéma Rex d'Anvers, survenu le pendant la Seconde Guerre mondiale, constitue l'attaque de missile V2 la plus meurtrière de l'histoire (567 morts).

Il touche Anvers, la deuxième plus grande ville de Belgique, et plus particulièrement le cinéma Rex dans lequel se trouvaient de nombreux soldats alliés, qui constituent la majorité des victimes.

Contexte

Fin de la guerre

La ville d'Anvers et son port sont un enjeu stratégique majeur pour les forces armées des deux camps. Elle est libérée par les forces armées britanniques et belges dès le après quatre années d'occupation allemande.

La prise de la ville et du port est l'objectif final de l'offensive von Rundstedt, lancée le même jour que le bombardement, le , mais qui sera stoppée dans l'Ardenne belge.

Le cinéma Rex

Le cinéma Rex était situé sur l'avenue De Keyser, en plein centre d'Anvers. Il fut conçu par l'architecte Léon Stynen et ouvrit ses portes en 1935[1].

Déroulement

Le (premier jour de l'offensive des Ardennes), à 15 h 17 (UTC+1), un missile V2 est tiré par la SS-Werfer-Abteilung 500 (nl) depuis le site de lancement de Hellendoorn[2]. Cinq minutes plus tard, le missile atterrit directement sur le toit du cinéma Rex d'Anvers où 1 000 à 1 200 personnes (dont un grand nombre de soldats alliés) assistent à une projection d'Une aventure de Buffalo Bill[3],[4].

Bilan

Les effets de la frappe sont dévastateurs : le cinéma et une dizaine d'autres bâtiments sont entièrement détruits tandis que 567 personnes (dont 296 soldats alliés, majoritairement britanniques) sont tuées et au moins 291 autres (dont 194 soldats alliés) blessées[3]. L'âge moyen des civils belges décédés (271) dans le bombardement est de 26 ans et plus de la moitié d'entre eux sont des femmes (64) ou des mineurs (74)[2]. Au total, une semaine entière est nécessaire pour sortir l'intégralité des cadavres des décombres. La plupart sont ensuite emmenés au zoo d'Anvers pour identification[5] avant d'être inhumés au Schoonselhof.

En dehors des frappes atomiques contre le Japon, il s'agit du bombardement avec un unique projectile le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale[3].

Suites

Afin de laisser les Allemands dans le flou quant à l'efficacité réelle de leurs Wunderwaffen, la censure empêche toute couverture médiatique de l'événement. Cependant, il parvient tout de même aux oreilles d'Adolf Hitler mais avec des informations erronées sur sa date ( au lieu du 16) et son bilan humain (surévalué par les généraux allemands)[6].

À la suite du bombardement, le bourgmestre d'Anvers Camille Huysmans décide de fermer tous les lieux publics clos (tels que les cinémas et les théâtres) et d'interdire les rassemblements de plus de 50 personnes dans la ville[7].

Le bâtiment du cinéma Rex est reconstruit en 1947 mais doit fermer ses portes en 1993 en raison d'une faillite. En 1995, il est détruit pour laisser place à un cinéma UGC[8]. Aujourd'hui, une dalle située au devant de son ancien emplacement commémore le souvenir des centaines de victimes du bombardement du [2].

Références

  1. « Bombardement du Rex d’Anvers, l’attaque de missile V2 la plus meurtrière de l’Histoire », sur Belgique insolite
  2. (nl) « Exact 75 jaar geleden viel V2-bom op Cinema Rex, burgemeester De Wever legt krans neer bij herdenkingsteen » [« Il y a exactement 75 ans, une bombe V2 est tombée sur le cinéma Rex, le bourgmestre De Wever dépose une gerbe sur la pierre commémorative »], Het Laatste Nieuws, (consulté le ).
  3. (en) Allan Williams, Operation Crossbow : The Untold Story of the Search for Hitler’s Secret Weapons, Londres, Arrow Books, , 450 p. (ISBN 978-0-09-955733-3 et 0-09-955733-9, OCLC 872701005, lire en ligne), p. 6.
  4. (en) William I. Hitchcock (en), The Bitter Road to Freedom : A New History of the Liberation of Europe, New York, Free Press, (ISBN 978-0-7432-7381-7, 0-7432-7381-8 et 978-1-4391-2330-0, OCLC 191024097, lire en ligne), chap. 2 (« Blood on the Snow: The Elusive Liberation of Belgium »), p. 68.
  5. (en) Rick Atkinson (en), The Guns at Last Light : The War in Western Europe, 1944-1945, New York, Henry Holt & Company, coll. « The Liberation Trilogy (en) » (no 3), , 896 p. (ISBN 978-0-8050-6290-8, 0-8050-6290-4 et 978-1-250-03781-7, OCLC 809845108, lire en ligne), chap. 7 (« The Flutter of Wings »), p. 333.
  6. (en) Max Hastings, Armageddon : The Battle for Germany 1944-45, Londres, Pan Books (en), , 500 p. (ISBN 978-0-330-52917-4 et 0-330-52917-X, OCLC 1255872562, lire en ligne), chap. 6 (« Germany Besieged »).
  7. (nl) Pieter Serrien (nl), Elke dag angst : De terreur van de V-bommen op België (1944-1945), Amsterdam, Horizon, , 432 p. (ISBN 978-94-92159-58-8, 94-92159-58-9 et 978-94-92159-59-5, OCLC 980934090, lire en ligne).
  8. (en) Winston G. Ramsey, The V-Weapons : Then and Now, Old Harrow, Battle of Britain International Limited, , 288 p. (ISBN 978-1-870067-99-7 et 1-870067-99-1, OCLC 1224577624, lire en ligne), p. 212.
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