Blue Dog Coalition

Coalition des chiens bleus
(en) Blue Dog Coalition

Logotype officiel.
Présentation
Coprésidents Jared Golden (ME)
Mary Peltola (AK)
Marie Gluesenkamp Perez (WA)
Fondation
Positionnement Centre gauche[1] à centre droit[2]
Idéologie Centrisme[3],[4]
Conservatisme fiscal[3],[4]
Conservatisme social[5]
Protectionnisme[6]
Affiliation nationale Parti démocrate
Couleurs Bleu
Site web bluedogcaucus-golden.house.gov
Représentation
Représentants
10  /  435
Parmi les sièges démocrates
10  /  212

La Blue Dog Coalition (en français : Coalition des chiens bleus) est un caucus américain de la Chambre des représentants des États-Unis, qui rassemble des représentants du Parti démocrate qui se considèrent comme « démocrates conservateurs » ou « modérés ».

Histoire

La Blue Dog Coalition est fondée en 1994. Cette année-là, les démocrates perdent le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, en pleine « révolution républicaine ». Les Blue Dogs estiment que cette défaite est due au virage à gauche du parti. Composée à l'origine de 23 membres, principalement élus du Sud des États-Unis, la coalition soutient le Contract with America (en) proposé par les républicains[7],[8].

Le nom du groupe aurait été inspiré par un tableau de l'artiste George Rodrigue (en) représentant un chien bleu et exposé dans le bureau du Blue Dog Billy Tauzin[7]. D'autres sources indiquent que son nom évoque des propos du représentant Pete Geren (en), qui se sentait « étouffé à en devenir bleu » (en anglais : choked blue) par la gauche du parti[9]. Tous s'accordent sur la référence à l'expression « Yellow Dog Democrat », qui signifiait qu'un électeur du Sud profond préférait voter pour un chien jaune que pour un candidat républicain[7],[9].

En 2005, le président du Comité national démocrate Howard Dean choisit d'étendre la campagne législative à des régions favorables aux républicains, en soutenant des démocrates conservateurs opposés à la ligne du parti sur des sujets comme les armes à feu ou l'avortement[10]. Lors des élections de mi-mandat de 2006, la coalition apporte son soutien à 33 candidats démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat dont Harold Ford dans le Tennessee et Bob Casey en Pennsylvanie[réf. nécessaire]. Nombre de ces démocrates, une fois élus, rejoignent la Blue Dog Coalition, qui permet au Parti démocrate de reprendre la Chambre des représentants[10]. Le Comité national démocrate poursuit la même stratégie lors des élections de 2008[11]. Durant le 111e congrès, la Chambre des représentants compte 54 Blue Dogs[12]. Ils imposent alors de nombreuses modifications sur les principaux textes de la présidence de Barack Obama en échange de leur soutien (plan de relance de 2009, réforme de la santéetc.) [13].

Lors des élections de mi-mandat de 2010, les Blue Dogs — issus de districts conservateurs — sont balayés par la vague républicaine[12], passant de 54 à 26 membres[11]. Deux ans plus tard, six Blue Dogs ne se représentent pas tandis que de nombreux autres sont menacés par un redécoupage des circonscriptions favorable au républicains[11]. Après les élections de 2014, la coalition ne rassemble plus que 15 représentants[8]. Elle compte 24 à 27 membres après la victoire démocrate aux élections de mi-mandat de 2018[14],[15]. Les Blue Dogs espèrent alors retrouver leur rôle charnière, la majorité démocrate étant de 18 sièges[15].

Les élections de 2020 réduisent le nombre de membres de la coalition à 19. Début 2023, peu après les élections de mi-mandat, 7 des 15 membres restants de la Blue Dog Coalition quittent le groupe, après un vote à bulletin secret refusant de renommer le groupe Common Sense Coalition (« coalition du bon sens »)[16].

Idéologie

À l'origine, la coalition comprend principalement des hommes blancs et conservateurs du Sud des États-Unis, opposés à l'avortement, aux droits LGBT et au contrôle des armes à feu[14],[15]. Les Blue Dogs occupent souvent une position charnière entre les républicains et les autres démocrates lors des débats budgétaires[14]. Souvent qualifiés de « Democrat In Name Only » par la gauche du parti[14], plusieurs Blue Dogs finiront par rejoindre le Parti républicain[14],[17].

Les Blue Dogs sont considérés comme plus conservateurs que les membres de la New Democrat Coalition, des démocrates modérés fiscalement conservateurs et libéraux sur les questions de société[11]. Cependant, lors du 116e congrès, la majorité des Blue Dogs sont également membres de la New Democrat Coalition[18].

À la fin des années 2010, la coalition se diversifie aussi bien géographiquement que démographiquement. Si elle concentre toujours son message sur la « responsabilité fiscale » et la défense nationale, ses membres sont de plus en plus alignés avec le reste du parti sur les questions sociales (avortement, armes à feu, immigration, droits LGBT). En 2019, la nouvelle vice-présidente du groupe Stephanie Murphy rejette les appellations de « conservateurs » ou « modérés » au profit de « démocrates pragmatiques » [14].

Notes et références

  1. David Wasserman, « Why 2012 Will Be a Watershed House Election », sur nationaljournal.com, (consulté le )
  2. « Elections A to Z », SAGE, (consulté le )
  3. Paul Kane, « Blue Dog Democrats, whittled down in number, are trying to regroup », sur washingtonpost.com, (consulté le )
  4. Susan Davis, « U.S. House has fewer moderate Democrats », sur usatoday.com (consulté le )
  5. Aaron Blake, « Why the Blue Dogs' decline was inevitable », washingtonpost.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. "Trump Has Captured the Blue Dog Vote".
  7. (en) Claire Suddath, « Blue Dog Democrats », A Brief History of, sur content.time.com, (consulté le ).
  8. (en) Emma Dumain, « 20 Years In, Blue Dogs Not Ready to Roll Over », sur rollcall.com, (consulté le ).
  9. (en) Ken Rudin, « A Dog Of A Different Color », sur npr.org, (consulté le ).
  10. (en) Ari Berman, « Boot the Blue Dogs », sur nytimes.com, (consulté le ).
  11. (en) Aaron Blake, « Why the Blue Dogs’ decline was inevitable », sur washingtonpost.com, (consulté le ).
  12. (en) Daniel Newhauser, « Blue Dogs Add Four Members », sur rollcall.com, (consulté le ).
  13. (en) Jonathan Miller, « The Blue Dogs Are Barking Again », sur rollcall.com, (consulté le ).
  14. (en) Jessica Mendoza, « Centrist Democrats are back. But these are not your father’s Blue Dogs. », sur csmonitor.com, (consulté le ).
  15. (en) William Douglas et Kate Irby, « Shutdown, health care, budget: How moderate House Democrats will influence the party », sur mcclatchydc.com (consulté le ).
  16. (en) Ally Mutnick et Sarah Ferris, « Rebranding rift guts Blue Dog Dem ranks », sur politico.com, Politico, (consulté le ).
  17. (en) Scott Bland, « The Lost Blue Dogs of Alabama », sur theatlantic.com, (consulté le ).
  18. (en) Geoffrey Skelley, « The House Will Have Just As Many Moderate Democrats As Progressives Next Year », sur fivethirtyeight.com, (consulté le ).

Voir aussi

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